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Philippines

Publié le 11/04/2013

Extrait du document

1 PRÉSENTATION

Philippines, en filipino Pilipinas et en anglais (autre langue officielle) Philippines, pays et archipel d’Asie du Sud-Est, situé dans le nord-est de l’Insulinde. Sa capitale est Manille.

Situées à 1 210 km à l’est des côtes du Viêt Nam, les Philippines sont séparées de Taïwan, au nord, par le détroit de Luçon. La République est limitée à l’est par la mer des Philippines, au sud par la mer de Célèbes et à l’ouest par la mer de Chine méridionale. Le pays constitue un ensemble de plus de 7 100 îles, dont deux, Luçon au nord et Mindanao au sud, couvrent près de 70 p. 100 du territoire. Entre les deux est situé le groupe des Visayas dont les principales îles sont Samar, Negros, Palawan, Panay, Mindoro, Leyte, Cebu, Bohol et Masbate. L’île de Palawan est isolée à l’ouest de l’archipel.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES
2.1 Relief et hydrographie

Les Philippines couvrent une superficie globale de 300 000 km². Elles constituent l’archipel le plus septentrional de l’Insulinde ; elles s’étendent du nord au sud sur 1 850 km, et d’est en ouest sur plus de 1 100 km. Les îles sont d’origine volcanique comme l’attestent les tremblements de terre fréquents et la vingtaine de volcans en activité.

Les îles les plus petites sont essentiellement montagneuses. Celles de plus grandes dimensions ont une structure plus diversifiée et comportent de vastes plaines et des vallées fertiles, comme la plaine centrale (ou plaine de Manille) et la vallée du Cagayan à Luçon, et la vallée du Mindanao dans l’île du même nom. Le Taal, le Mayon (entré en éruption en 1993) et le Pinatubo (éruptions en 1991 et 1992) sont les volcans les plus importants de l’île de Luçon. Le volcan Apo (2 954 m), le sommet le plus élevé des Philippines, se dresse sur l’île de Mindanao.

Les principales îles des Philippines sont traversées par de grands cours d’eau, dont certains sont navigables. Le fleuve le plus long de Luçon est le Cagayan. Parmi les autres grands fleuves de l’île figurent le Chico, l’Abra, le Pampanga et le Bicol. Le Río Grande de Mindanao (appelé Pulangi dans sa partie supérieure) et l’Agusan sont les deux plus grands fleuves de Mindanao.

2.2 Climat

Les Philippines sont situées dans la zone tropicale ; la température annuelle moyenne de l’archipel est d’environ 27 °C. Le climat ne connaît pratiquement pas d’amplitude thermique permettant de définir des saisons. Les précipitations annuelles moyennes s’élèvent à 2 030 mm dans les plaines. Sur la plupart des îles, la saison des pluies coïncide avec la mousson d’été, qui dure de mai à novembre ; le vent souffle alors du sud-ouest. La saison sèche correspond à la mousson d’hiver, qui s’étend de décembre à avril lorsque le vent souffle du nord-est. De juin à octobre, l’archipel des Philippines est balayé par des typhons (cyclones tropicaux) qui peuvent causer d’immenses dégâts.

2.3 Faune et flore

Près de 37 p. 100 des Philippines sont recouverts de forêts. Parmi les principaux arbres du pays figurent le banian, de nombreuses espèces d’arbres à palme et des essences à bois dur. Le bambou, la cannelle, le clou de girofle, des plantes à épices et de nombreuses espèces d’orchidées poussent en abondance. L’une des plantes locales les plus précieuses est l’abaca ou chanvre de Manille, dont la fibre est utilisée pour fabriquer des cordages et des textiles. La mangrove occupe de vastes zones marécageuses côtières.

À l’exception des rongeurs, l’archipel compte relativement peu d’espèces animales. Les plus importantes sont les buffles domestiqués, appelés carabao, différentes espèces de cerfs, les porcs sauvages ou domestiqués, les mangoustes ainsi qu’un large éventail d’animaux à bosse. Les reptiles sont nombreux et l’île compte quelque 760 espèces d’oiseaux, et notamment toute une variété de perroquets. Les eaux côtières sont extrêmement riches et les huîtres perlières abondent à proximité de l’archipel de Sulu, dans l’extrême Sud.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ

Les Philippins d’aujourd’hui sont pour la plupart des descendants des Négritos, des Proto-Indonésiens et des Malais qui occupèrent les îles par vagues successives. Les plus nombreux sont les Visayans, qui vivent dans les régions centrales de l’archipel, et les Tagalogs, qui habitent dans le centre de l’île de Luçon. Les Ilokanos, troisième grand groupe ethnique du pays, résident pour la plupart dans la vallée du Cagayan, sur l’île de Luçon. Les minorités d’origine espagnole et chinoise sont les plus importantes après les groupes malais. Deux ethnies musulmanes, les Moros et les Samals, se sont établies dans la partie sud de l’archipel. La minorité métis des Mestizos compte peu de représentants, mais occupe une place importante dans l’économie et la politique.

3.1 Démographie

En 2008, la population des Philippines était de 92,7 millions d'habitants, soit une densité de 311 habitants au km2. La répartition de cette population est toutefois inégale. La proportion de population urbaine est de 63 p. 100. Le taux de croissance de la population était de 1,88 p. 100 en 2004. Les Philippines ont le taux d’accroissement naturel le plus fort de l’Asie du Sud-Est insulaire. La pyramide des âges le reflète : 35,8 p. 100 de la population est âgée de moins de quinze ans.

3.2 Divisions administratives et villes principales

Le pays est divisé en 73 provinces ; chacune de ces provinces est sous l’autorité d’un gouverneur. Manille (1,67 million d’habitants) est la capitale, le port le plus important et le principal centre commercial des Philippines. Mais le Grand Manille ou Metro-Manila (Metropolitan Manila Area) regroupe autour de Manille une conurbation de 13 villes parmi lesquelles Quezon City (1 670 000 habitants) qui fut la capitale du pays de 1948 à 1976. L’ensemble du Grand Manille avoisine les 8 millions d’habitants.

3.3 Langues et religions

L'anglais et le filipino (ou pilipino, appelé aussi tagalog) sont les deux langues officielles. De la famille malayo-polynésienne, le filipino est la langue maternelle d'environ 20 p. 100 des Philippins mais il est utilisé ou compris par environ 80 p. 100 de la population. Les habitants du pays ne sont toutefois pas unis par une langue commune et l’anglais est couramment utilisé dans l’enseignement, dans les sphères gouvernementales et dans les échanges commerciaux. L’espagnol, qui était par le passé la langue officielle du pays, n’est parlé que par une minorité sans cesse décroissante d’habitants (moins de 1 p. 100 de la population). Quatre-vingts langues et dialectes sont utilisés dans l’archipel.

84 p. 100 des Philippins sont catholiques, 5 p. 100 aglipayans (Église indépendante philippine séparée de l’Église catholique), 4 p. 100 musulmans et 3 p. 100 protestants.

3.4 Éducation

Aux Philippines, l’école est gratuite et obligatoire pour tous les enfants âgés de sept à douze ans. Bien que le tagalog soit enseigné et que, dans les plus petites classes, des dialectes locaux soient en usage, l’anglais n’en demeure pas moins la première langue enseignée. L’influence de l’Espagne et de l’Église catholique a été prépondérante. L’Église possède encore plus de 400 établissements d’enseignement, plus d’une centaine d’universités, dont l’université San Tomas, fondée en 1619. Cette empreinte hispanique et religieuse explique le fort taux d’alphabétisation : 96,3 p. 100, alors qu’il est toujours inférieur à 90 p. 100 en Asie du Sud-Est.

3.5 Culture et société

Deux caractéristiques distinguent la société philippine : l’importance des liens familiaux, d’une part, et la place que détient la femme au sein de la société, d’autre part. C’est un particularisme historique et culturel : les Philippines sont le seul pays au monde où des femmes ont créé une Compagnie de Jésus rattachée officiellement à l’ordre des Jésuites. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises sont gérées par des femmes, et celles-ci occupent des postes importants dans les structures de fonctionnement du pays.

En raison de la multiplicité des langues et des dialectes parlés dans le pays ainsi que de la diversité des confessions, les Philippins n’ont pas élaboré de culture nationale unifiée. Des siècles durant, la culture s’est développée au plan local et s’est enrichie des contacts avec la Chine, la Malaisie, l’Europe et les États-Unis. Deux domaines, notamment, font clairement apparaître ce patchwork d’influences.

La littérature, tout d’abord, où la tradition orale (récits, proverbes, épopées, contes) s’est enrichie des apports de la colonisation espagnole, les auteurs recourant aussi bien au tagalog qu’à l’espagnol. Avec l’occupation américaine (à partir de 1898), une littérature d’opposition s’est développée, toujours écrite en espagnol et en tagalog. Mais, progressivement, les influences anglaise, allemande et française se sont également affirmées.

Dans le domaine des sports, plusieurs disciplines traditionnelles sont pratiquées aux Philippines, dont l’arnis, une sorte d’escrime pratiquée avec des bâtons en bois, et le sipa, un jeu comparable au volley-ball si ce n’est que les joueurs font davantage usage de leurs pieds que de leurs mains et de leurs bras. Les combats de coqs et la boxe sont également très populaires. À côté de ces sports d’origine locale, le base-ball et le basket-ball reflètent l’influence des États-Unis.

3.6 Institutions et vie politique
3.6.1 Organisation des pouvoirs

Le régime philippin est une démocratie parlementaire, régie par une Constitution ratifiée par référendum en 1987.

Le président, élu au suffrage universel direct pour un mandat de six ans non renouvelable, est le chef de l’État et du gouvernement. Il est assisté d’un vice-président qui ne peut briguer plus de deux mandats successifs de six ans.

Le pouvoir législatif est dévolu au Congrès des Philippines, composé du Sénat et de la Chambre des représentants. Le Sénat est constitué de 24 membres élus pour un mandat de six ans — il est renouvelable par moitié tous les trois ans. La Chambre des représentants est composée de 250 membres au maximum, élus pour un mandat de trois ans.

3.6.2 Partis politiques

La démocratisation du régime mise en œuvre par la présidente Corazón Aquino à partir de 1986 a permis l’émergence de nombreux partis politiques, visant plus à la promotion personnelle de leurs leaders qu’à diffuser une idéologie. Les principales formations sont l’Union nationale des chrétiens-démocrates ou Lakas (91 sièges à la Chambre des représentants à l’issue des élections législatives de mai 2004), la Coalition populaire nationaliste (58 sièges), le Parti libéral (29 sièges) et la Lutte pour des Philippines démocratiques (29 sièges).

3.6.3 Défense nationale

En 2002, les Philippines possédaient une armée de terre composée de 66 000 soldats, un corps de marine constitué de 24 000 hommes et une armée de l’air forte de 16 000 hommes.

4 ÉCONOMIE
4.1 Généralités

L’économie des Philippines, dont le PNB avoisine les 95 milliards de dollars, repose essentiellement sur l’agriculture, un secteur qui reste peu compétitif par manque d’infrastructures, même si l’industrie s’est beaucoup développée depuis 1945. Le secteur des services représente plus de la moitié du PIB et bénéficie du mouvement des délocalisations d’entreprises occidentales tels que les centres d’appel. La population philippine travaillant à l’étranger participe largement à l’économie nationale, puisqu’elle contribue à hauteur de 10 p. 100 environ à la formation du PIB. Pour la période 1990-2002, le taux de croissance s’élève à 3,46 p. 100, ce qui en fait l’un des plus élevés de l’Asie du Sud-Est, mais le pays demeure l’un des plus pauvres de la zone, avec 15 p. 100 de la population vivant avec moins de 1 dollar par jour en 2000.

4.2 Agriculture

En 2001, 37 p. 100 de la population active philippine travaillait dans l’agriculture, secteur qui contribuait à près de 15 p. 100 à la formation du PIB. Les principaux produits de subsistance sont le riz (15,3 millions de t en 2006), le maïs (6,08 millions de t en 2006), le manioc et les patates douces. Bananes, oranges, mangues, ananas et papayes sont également cultivés. Les denrées exportées sont la noix de coco, le sucre (24,3 millions de t de canne à sucre en 2006) et le bois. Le cheptel est constitué de 3,36 millions de buffles, 2,52 millions de bovins, 3,74 millions de chèvres, 230 000 chevaux et 13 millions de porcs.

Les forêts couvrent environ 37 p. 100 de la superficie totale des Philippines. Le volume des coupes a atteint 15,7 millions de m³ en 2006. Le bambou et le rotin sont utilisés pour la fabrication de meubles, paniers et autres objets. La pêche joue un rôle important. Les prises annuelles dépassent les 2 millions de tonnes (4,15 millions de tonnes en 2005).

4.3 Mines et industrie

L’industrie minière représente une part importante de l’économie des Philippines. Ce secteur emploie 16 p. 100 de la population active et contribue au tiers du PIB. Parmi les principales ressources minérales extraites figurent l’or, l’argent, le cuivre, le nickel, le sel et le charbon.

La production industrielle s’est fortement développée depuis les années 1950 ; 16 p. 100 de la population active y est employée. Les produits alimentaires, les textiles, l’électronique, les meubles, le pétrole et les produits chimiques sont les secteurs d’activité les plus importants.

Environ 22 p. 100 de l’électricité du pays sont produits par des installations hydroélectriques, 19 p. 100 proviennent de ressources géothermiques et le reste est généré par des centrales thermiques fonctionnant au charbon ou au pétrole.

4.4 Services

Le secteur des services est le secteur d’activité le plus développé. Il emploie près de la moitié de la population et contribuait en 2002 à 52,8 p. 100 du PIB. Le mouvement international des délocalisations, de centres d’appels notamment, profite aux Philippines, mais la concurrence de l’Inde est forte en ce domaine et à l’avantage de celle-ci.

4.5 Échanges

Les Philippines dépensent en règle générale davantage pour importer des produits qu’elles ne gagnent à en exporter. En 2003, le montant global des importations s’élevait à 39,5 milliards de dollars et le montant des exportations à 36,2 milliards de dollars. Les principaux partenaires commerciaux des Philippines sont les États-Unis (qui ont fourni aux Philippines une aide économique considérable), le Japon, Singapour, Hong Kong, Taïwan, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Arabie saoudite et la Malaisie. Les Philippines sont, par ailleurs, membre de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Ansea).

Malgré le relief tourmenté, les Philippines possèdent un bon réseau routier (200 037 km). Le pays compte par ailleurs plus de 1 000 km de voies ferrées en exploitation. La compagnie aérienne nationale est la Philippine Airlines (PAL), et le principal aéroport international est celui de Manille. Les ports sont nombreux et les plus actifs sont ceux de Manille, Cebu, Iloilo et Zamboanga.

Les Philippines comptent plus de 25 quotidiens, pour la plupart publiés à Manille. De nombreux journaux sont rédigés en anglais et en tagalog. Le pays possède un vaste réseau de radio et de télédiffusion.

L’unité monétaire du pays est le peso philippin qui se subdivise en 100 centavos.

5 HISTOIRE
5.1 Les origines du peuplement

Les Philippins sont les descendants des vagues successives de Négritos, d’Indonésiens et de Malais ayant migré vers les Philippines, notamment entre le iie siècle av. J.-C. et le xiiie siècle apr. J.-C.

Au xiie siècle, l’archipel passe sous la suzeraineté du puissant royaume de Sri Vijaya, situé dans l’île de Sumatra. Au siècle suivant, l’islam se répand dans les îles du sud de l’archipel. La dynastie chinoise Ming entretient avec les îles des relations d’interdépendance commerciales et diplomatiques tout au long du xve siècle.

5.2 La colonisation européenne

C’est en mars 1521 que Fernand de Magellan atteint les îles. Le navigateur portugais est tué le mois suivant sur l’île de Mactan, près de l’île de Cebu, alors qu’il s’employait à évangéliser et à imposer la souveraineté espagnole.

En 1542, une expédition espagnole donne à l’archipel le nom de Islas Filipinas ou îles Philippines en l’honneur de l’héritier de la couronne, le roi Philippe II. Mais ce n’est qu’en 1564 que Miguel López de Legazpi peut véritablement faire valoir l’autorité espagnole sur l’ensemble des îles. En 1572, Legazpi fait de Manille le centre administratif de l’archipel.

D’autres pays européens tentent également de s’implanter aux Philippines : les Portugais, les Hollandais et les Chinois en particulier, mais sans jamais mettre en péril l’hégémonie espagnole. Les Anglais occupent Manille en 1762-1763, durant la guerre de Sept Ans, mais ils la restituent après la signature du traité de Paris.

Jusqu’au début du xixe siècle, les Philippines sont une province dépendante de la vice-royauté du Mexique. Lorsque l’autorité espagnole au Mexique prend fin au moment de la guerre d’indépendance mexicaine, en 1821, les Philippines sont placées sous le contrôle administratif direct de Madrid.

5.3 La montée du sentiment national

Le sentiment national commence à s’exprimer à la fin du xixe siècle et une première révolte éclate en 1872. La guerre d’indépendance des Cubains est suivie avec attention par les nationalistes philippins. En 1892, plusieurs sociétés secrètes sont créées pour s’élever contre l’autorité espagnole. La plus importante est la Ligue philippine, fondée en 1891 par l’écrivain José Rizal. Homme politique modéré, Rizal n’en est pas moins exécuté en 1896 par les autorités espagnoles, ce qui fait de lui un martyr et un héros national. Une autre organisation, plus radicale, la Katipunan (terme tagalog signifiant « association «), vise l’indépendance totale par la révolte ouverte. Les dirigeants espagnols apprennent l’existence de la Katipunan le 19 août 1896, et, le 26 août, les insurgés, qui ne sont plus en mesure de garder leur activité secrète, en viennent à la lutte armée.

Sous la houlette d’Emilio Aguinaldo, les insurgés remportent plusieurs victoires. Les renforts de troupes espagnoles envoyées dans le pays au début de l’année 1897 parviennent à affaiblir considérablement le poids de la rébellion, et, en août de la même année, Aguinaldo et le gouverneur général espagnol signent le pacte de Biac-na-Bató, qui garantit la mise en œuvre de réformes dans les trois années à venir. Le pacte ayant été conclu à la condition que les dirigeants philippins quittent les îles, Aguinaldo gagne Hong Kong. Mais, en 1898, éclate la guerre hispano-américaine et, le 1er mai, réalisant un Pearl Harbor avant la lettre, une escadre de la marine américaine commandée par l’amiral Dewey détruit la flotte espagnole dans la baie de Manille.

5.4 La colonisation américaine

Soutenu par les États-Unis, Aguinaldo revient dans les îles offrir ses services aux Américains en échange du respect de l’indépendance des Philippines qu’il proclame le 19 mai. Aux termes du traité de Paris (10 décembre 1898), toutefois, l’Espagne cède l’ensemble de l’archipel aux États-Unis en échange de 20 millions de dollars, et, le 21 décembre, les États-Unis décrètent l’établissement de l’autorité militaire américaine. Un gouvernement provisoire philippin est créé à Malolos, dans le centre de Luçon, le 23 janvier 1899. Les tensions s’intensifient et, le 24 février, les hostilités éclatent à Manille. Aguinaldo est capturé le 23 mars 1901 après deux ans de guérilla et il prête serment d’allégeance aux États-Unis en avril.

Les Philippines restent sous la domination des États-Unis de 1898 à 1946 tandis qu’émerge une nouvelle génération de leaders nationalistes, tels que Manuel Quezón et Sergio Osmeña. En 1916, le Philippine Autonomy Act, ou loi Jones, reconnaît un gouvernement autonome et, en 1934, le Congrès américain s’engage à donner l’indépendance absolue et totale au pays, au plus tard en 1946. Dès 1935, une Constitution est approuvée par le président Roosevelt et ratifiée par référendum populaire le 14 mai. Un Commonwealth est officiellement créé le 15 novembre 1935, dont Manuel Quezón devient le premier président. Ce dernier est réélu en 1941.

5.5 La Seconde Guerre mondiale

Le 8 décembre 1941, les Japonais attaquent les Philippines. L’invasion du pays, menée par les troupes du général Homma, prend totalement au dépourvu les Américains (20 000 hommes) et les Philippins (80 000 hommes), qui se réfugient dans la péninsule de Bataan où ils résistent jusqu’au mois de mai 1942. Auparavant, le général Douglas MacArthur et le président Manuel Quezón ont été évacués en Australie. En octobre 1944, des troupes américaines menées par le général MacArthur débarquent aux Philippines. Aidées par les guérilleros philippins, les troupes américaines mettent près de six mois à libérer totalement l’archipel. Les dernières unités japonaises ne se rendent qu’après la capitulation officielle du Japon, le 2 septembre 1945.

Manuel Quezón, décédé en 1944, est remplacé par son vice-président Sergio Osmeña. Le gouvernement s’installe de nouveau à Manille en 1945 ; le 23 avril 1946, Roxas y Acuna est élu président et Elpidio Quirino vice-président. Pour aider au redressement économique de l’archipel, les États-Unis nouent des relations commerciales privilégiées avec les Philippines et accordent au pays un important dédommagement en réparation des destructions causées durant la guerre.

5.6 L’avènement de la République

La république des Philippines est officiellement proclamée le 4 juillet 1946. Outre les problèmes de redressement économique du pays, l’État nouvellement formé doit faire face à une opposition intérieure animée par les anciens guérilleros. Dans le centre de Luçon, les Hukbalahaps, ou Huks, continuent de tenir le maquis. Les Huks exigent la mise en place de réformes agraires et notamment la collectivisation des terres ainsi que l’abolition du métayage.

La coopération des Philippines et des États-Unis est l’un des traits saillants de la vie politique d’après-guerre. En 1947, les États-Unis signent un bail qui leur permet d’implanter des bases militaires dans le pays. Lors d’un référendum organisé en 1948, un amendement apporté à la Constitution permet aux citoyens américains de jouir des mêmes droits économiques que les Philippins. Le vice-président Quirino, qui succède au président Roxas lors de son décès en 1948, est élu à la présidence de la République en 1949. L’insurrection des Huks se poursuit et atteint son apogée en 1949-1950.

5.7 La présidence de Magsaysay

Lors de l’élection présidentielle de 1953, l’ancien ministre de la Défense Ramón Magsaysay remporte une victoire décisive sur le candidat sortant, Quirino. Il parvient, grâce à la vigoureuse campagne qu’il mène contre les Huks, à briser le front de la rébellion sans pour autant l’étouffer totalement.

Le Congrès approuve le 11 août 1955 des lois qui permettent au président Magsaysay de mettre en place la réforme agraire. Une partie des grands domaines agricoles est distribuée aux paysans. Le 6 septembre, les Philippines et les États-Unis concluent un accord commercial sur les investissements américains privés dans le capital des entreprises philippines.

En 1957, Ramón Magsaysay, disparu dans un accident d’avion, est remplacé par le vice-président Carlos P. García. Une loi interdisant le Parti communiste est promulguée en juin. Cette loi prévoit l’application de la peine de mort aux personnes accusées d’être des membres actifs du parti ; mais, moins d’un mois après avoir été promulguée, elle est modifiée pour permettre aux inculpés de se rendre sans avoir à craindre l’application de la peine de mort. Quelque 1 400 militants du mouvement Huk se rendent. García est ensuite élu président et Diosdado Macapagal, candidat du parti d’opposition, le Liberal Party, vice-président. Diosdado Macapagal est élu président en 1961, mais il est battu aux élections de 1965 par le candidat du parti nationaliste, Ferdinand Marcos.

5.8 Le régime Marcos

L’expansion économique rapide des Philippines assure la prospérité du pays durant le premier mandat de Ferdinand Marcos, qui est aisément réélu en 1969. Son second mandat est néanmoins troublé par des manifestations civiles dues en partie au soutien apporté par le président Marcos à la politique américaine au Viêt Nam. Au début des années 1970, le gouvernement est confronté à une violente guérilla déclenchée par deux mouvements distincts : la Nouvelle armée du peuple (communiste et pro-chinoise), implantée à Luçon, et le Front moro de libération nationale (FMLN), mouvement séparatiste musulman implanté dans le sud du pays (à Mindanao et aux îles Sulu). Invoquant les troubles et actes terroristes, le président décrète la loi martiale en 1972. Ferdinand Marcos ne gouverne plus dès lors que par décrets.

Une nouvelle Constitution est promulguée en janvier 1973. Ferdinand Marcos détient le pouvoir absolu, et les élections sont repoussées. Une trêve intervient en 1977 et en 1978, mais l’agitation gagne au sein de la population et de l’Église. En 1980, plusieurs groupes d’opposition s’unissent pour exiger la levée de la loi martiale, et des guérillas urbaines lancent une série d’actions à Manille.

Le président Marcos met un terme à la loi martiale en 1981. À l’issue de l’élection présidentielle organisée en juin, il conserve le pouvoir pour un mandat de six ans. Les mouvements d’opposition ne cessent toutefois de se multiplier. En 1983, Benigno Aquino, chef de file de l’opposition, est assassiné. Sa veuve, Corazón Aquino, s’impose comme le principal adversaire de Ferdinand Marcos lors de l’élection présidentielle organisée en février 1986. Des rumeurs selon lesquelles Ferdinand Marcos l’aurait emporté en recourant massivement à la fraude électorale suscitent un tel mouvement de révolte que le président doit quitter le pays et s’installer à Hawaii, emportant une vaste fortune prélevée sur les fonds de l’État philippin.

5.9 Un retour difficile à la démocratie

Proclamée présidente, Cory Aquino fait voter une nouvelle Constitution en février 1987. Bien qu’elle ait obtenu la confiance du Parlement lors des élections législatives de mai, les troubles militaires, conjugués au mécontentement de la population au regard de la lenteur des réformes économiques, continuent de menacer son gouvernement. Des avions de l’aviation militaire américaine viennent en aide aux forces armées philippines pour étouffer un coup d’État en décembre 1989. En 1991, les dommages causés par l’éruption du mont Pinatubo obligent les États-Unis à abandonner la base Clark Field toute proche. Le Sénat philippin refuse alors de renouveler le bail pour la seule base américaine restante, la Subic Bay Naval Station, que les États-Unis ferment en novembre 1992. L’élection présidentielle de mai 1992 est remportée par Fidel Valdez Ramos, ancien ministre de la Défense de Cory Aquino, que la Constitution n’autorise pas à briguer un second mandat.

5.10 Croissance et stabilité

Après des années de récession rendues encore plus difficiles par l’explosion du Pinatubo et le désengagement américain, l’économie philippine renoue avec la croissance. Ses bons résultats incitent le Fonds monétaire international (FMI) à consentir, en 1994, un important prêt de 683 millions de dollars. Forts de ces succès, le président Ramos et la coalition gouvernementale remportent une ample victoire aux élections législatives de mai 1995, qui leur permet de poursuivre leur politique libérale. Les Philippines renforcent leur rôle dans la région et leurs liens avec les autres membres de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Ansea) dans un contexte de tension avec la Chine à propos d’un contentieux sur les îles Spratly. À l’intérieur, un accord pour la paix est signé le 2 septembre 1996 avec le Front moro de libération nationale (MNLF) et un autre accord envisagé avec le Front national démocratique (NDF, communiste). Toutefois, les affrontements avec les extrémistes musulmans se poursuivent.

L’économie philippine confirme son redressement et se révèle relativement moins affectée que les autres pays par la crise monétaire et boursière qui touche l’Asie en automne 1997, mais les problèmes sociaux (pauvreté, corruption, etc.) demeurent aigus. Les luttes politiques au sein du pouvoir entravent la mise en œuvre des réformes économiques. Au mois de juillet 1997, à l’appel de l’Église catholique, un demi-million de personnes manifestent dans les rues de Manille contre les tentatives du président Ramos de briguer un second mandat. En mai 1998, Joseph Estrada, vice-président sortant, est élu président de la République.

En 1999, la situation redevient explosive dans le Sud. En dépit de la constitution d’une région autonome — avec à sa tête le leader du Front moro de libération nationale (FMLN), Nur Misuari —, le gouvernement de Manille ne s’engage pas véritablement dans le processus de paix. De plus, deux mouvements de guérilla reprennent les armes : le Front moro islamique de libération (FMIL, issu d’une scission au sein du FMLN en 1978) et le groupe islamiste Abu Sayyaf. La situation se dégrade encore davantage en 2000 : confronté à la recrudescence de la guérilla islamiste (qui frappe également les touristes étrangers), le pays est en outre touché par une grave crise institutionnelle. Après plusieurs mois de conflit avec le Parlement, le président Joseph Estrada, accusé de corruption et de viol de la Constitution, est contraint de démissionner en janvier 2001 sous la pression de la rue et des militaires. Dès sa démission, sa vice-présidente, Gloria Macapagal-Arroyo, la fille du dernier président en exercice avant l’arrivée au pouvoir de Ferdinand Marcos, prête serment. Après cette transition pacifique, elle assure que les poursuites contre Joseph Estrada seront maintenues, ce qui est rapidement le cas. Après que la Cour suprême a statué sur la levée de l’immunité présidentielle de Joseph Estrada, un tribunal anti-corruption ordonne son arrestation. Accusé d’avoir pillé les ressources économiques de son pays à hauteur de 80 millions de dollars lorsqu’il était à la tête de l’État — un chef d’inculpation passible de la peine de mort aux Philippines —, l’ancien président est arrêté par la police à Manille à la fin du mois d’avril 2001.

Malgré l’engagement du gouvernement à lancer un programme de lutte contre la corruption et la pauvreté, les conditions de vie d’une frange de plus en plus grande de la population continuent de se dégrader. Plus de 40 p. 100 des Philippins vivent avec moins de deux dollars par mois ; ce chiffre s’élève à 70 p. 100 au sein de la minorité musulmane. Tandis que les négociations avec le FMIL aboutissent en août 2001 à un accord de cessez-le-feu, l’action du groupe islamiste Abu Sayyaf s’intensifie. Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 perpétrés contre les États-Unis, le gouvernement philippin s’aligne sur la position de Washington en soutenant sa lutte contre le terrorisme international et accueille, au mois de février 2002, une opération militaire américaine visant à aider l’armée philippine à lutter contre le groupe Abu Sayyaf et contre l'implantation de groupes liés au réseau Al Qaida d'Oussama Ben Laden. La guérilla et les attentats ne s’arrêtent pas pour autant. Une offensive victorieuse de l’armée philippine contre le FMIL en février 2003 entraîne une spirale de violence — au mois de mars, un attentat à Davao fait 21 morts et 150 blessés.

Le scrutin présidentiel de mai 2004, entaché d’incidents violents et de nombreuses plaintes pour irrégularités, voit s’affronter la présidente Arroyo, autorisée à briguer un second mandat dans la mesure où elle n’a précédemment fait qu’achever le mandat de son prédécesseur, et son principal adversaire Fernando Poe Junior, un acteur de cinéma très populaire jouissant du soutien des classes les plus défavorisées. Gloria Arroyo est réélue avec 39,99 p. 100 des suffrages contre 36,51 p. 100 pour Fernando Poe Junior. La coalition au pouvoir (conduite par le parti de la présidente, l’Union nationale des chrétiens-démocrates ou Lakas) remporte les élections législatives qui se déroulent simultanément.

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II permet de regler les de- penses urgentes. II pre- sente un gros avantage : it ne peut pas etre bloque.

II est donc possible d'utiliser les fonds a tout moment. Cela evite d'attendre la delivrance par le notaire de l'acte de notoriete, acte permettant aux heritiers de se faire remettre les es- peces et valeurs du defunt par les banques, caisses d'epargne et agents de change.

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Le compte joint est, la aussi, la meilleure solu- tion pour eviter le blocage. LA LOI ET VOUS Article 221 alio& 2 du` Code civil : « A l' egard du depositaire (la banque), le deposant (le conjoint survivant) est tou- Coffre-fort : Si le coffre est loue par les deux epoux, en cas de deces de l'un deux il est possible a l'autre, sauf opposition re- guliere du notaire ou des heritiers, d'acceder a son contenu.

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