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phobie - Mécedine.

Publié le 23/04/2013

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phobie - Mécedine. 1 PRÉSENTATION phobie, peur intense, persistante et incontrôlable d'un objet, d'une situation ou d'une activité spécifiques. Les personnes phobiques peuvent avoir de grandes difficultés à mener une vie normale. Elles ne réussissent pas à affronter l'objet de leur peur, bien qu'elles soient conscientes de l'irrationalité de leur anxiété. Du fait de leur grande diversité, les phobies toucheraient jusqu'à 1 personne sur 10. Mais selon l'objet de la peur, la phobie est plus ou moins visible et contraignante. L'anxiété phobique se distingue des autres formes d'anxiété par le fait qu'elle est liée à des objets ou situations bien précis. Elle se caractérise par des symptômes physiologiques tels que palpitations, maux d'estomac, nausées, rougissement, sudation, tremblements, voire évanouissement. Bien que certaines soient capables d'affronter leur peur, les personnes souffrant de phobie cherchent plus généralement à éviter les situations ou les objets générateurs de phobie, cet évitement entravant souvent leur liberté. Les facteurs impliqués dans l'apparition d'une phobie sont sans doute multiples, et interagissent différemment d'un individu à l'autre, engendrant une grande variété de tableaux cliniques. 2 LES MÉCANISMES EXPLICATIFS DES PHOBIES 2.1 L'approche psychanalytique Les troubles phobiques appartiennent, dans la théorie freudienne, aux psychonévroses de défense, liées au refoulement d'un traumatisme ou d'un conflit psychique durant l'enfance. Dans la névrose phobique (ou hystérie d'angoisse, selon le terme freudien, par opposition à l'hystérie de conversion), l'angoisse est provoquée par un conflit intrapsychique important et l'impossibilité de le maintenir à distance grâce au refoulement. La formation du symptôme phobique va permettre de déplacer l'angoisse du sujet vers un autre objet ou situation, par un travail de symbolisation et de projection vers l'extérieur. Par ce processus de projection et de déplacement, la personne phobique va chercher à éviter tout contact avec l'objet menaçant. Sigmund Freud a publié en 1909 un cas resté célèbre de phobie infantile, celui du « petit Hans « (le Petit Hans : analyse de la phobie d'un garçon de cinq ans), qui exprime une intense peur à l'idée d'être mordu par un cheval, au point de ne plus sortir de la maison. Le travail d'analyse de Freud a révélé que l'enfant avait développé une angoisse très forte, au cours du conflit oedipien, en percevant inconsciemment son père comme une menace castratrice (voir angoisse de castration). Un travail psychique d'associations entre divers souvenirs a permis le déplacement de l'angoisse éprouvée face à la figure paternelle vers une menace extérieure, le cheval, qu'il peut éviter alors qu'il ne peut éviter son père. Toutefois, la psychanalyse ne rattache pas uniquement la phobie à un conflit intrapsychique. Ainsi l'angoisse de l'étranger, qui apparaît chez l'enfant vers le huitième mois, et la terreur nocturne seraient des éléments déclencheurs de phobies observées au cours du développement. 2.2 La théorie évolutionniste La phobie se caractérise par une réaction de peur. Or la peur, universelle, est un mécanisme essentiel d'adaptation de l'individu à son environnement et à ses dangers potentiels. Il s'agit là d'un système de survie, qui rend l'individu plus vigilant et prudent ou le pousse à la fuite. Pour la psychologie évolutionniste, dans le cas des phobies, le système est perturbé et l'anxiété devient disproportionnée, se fixant sur un objet précis. Cet objet serait une réminiscence des risques que nos ancêtres ont affronté au cours de l'évolution : les animaux sauvages et les insectes mortels (phobies des serpents, des araignées, etc.), l'éloignement du groupe qui rend vulnérable (agoraphobie), etc. 2.3 Les approches génétiques et familiales Plusieurs études soulignent le caractère génétique du développement de peurs excessives, mais la vulnérabilité génétique n'est sans doute qu'une prédisposition. Le développement de la phobie paraît également lié à des éléments extérieurs, comme des expériences traumatisantes ou un comportement parental particulièrement anxiogène. En outre, les nouveaux nés particulièrement anxieux face à la nouveauté ont un risque beaucoup plus important de présenter plus tard une phobie sociale. 3 LES FORMES CLINIQUES Les manuels psychiatriques de référence répertorient trois grandes familles de phobies : les phobies simples, les phobies des espaces et les phobies sociales. À côté de ces trois types, un quatrième groupe rassemble des phobies très diverses (la mort, les microbes, les gestes agressifs, le surpoids, etc.). Les phobies simples sont des peurs relatives à un objet ou une situation spécifique, comme les animaux (araignées, serpents, chats) et les facteurs naturels (vide, obscurité). Elles peuvent commencer durant l'enfance et persister à l'âge adulte, et sont généralement moins perturbantes que les autres phobies. Les phobies des espaces regroupent l'agoraphobie (peur des espaces libres publics, peuplés ou non) et la claustrophobie, qui concerne les espaces clos, petits ou grands (comme les transports en commun ou les centres commerciaux). Comme les claustrophobes, les agoraphobes tendent à éviter de plus en plus de situations jusqu'à, dans les cas les plus graves, se retrouver confinés à leur domicile, seul lieu véritablement rassurant. Les phobies sociales, qui constituent le troisième type, sont les peurs liées à la vie relationnelle. La personne appréhende de paraître stupide et d'avoir honte en société, au point d'éviter tout échange, toute communication (par le discours ou le regard). L'agoraphobie et la phobie sociale commencent de façon caractéristique à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte. L'agoraphobie, qui fait plus souvent l'objet d'un traitement que les autres types de phobie, est considérée comme moins courante que les phobies simples. L'agoraphobie et les phobies simples sont diagnostiquées plus souvent chez les femmes que chez les hommes. Certaines formes, comme l'agoraphobie, la phobie sociale et les zoophobies tendent à se perpétuer dans les familles. 4 TRAITEMENT DES PHOBIES Dans le traitement des phobies, il s'agit moins de chercher l'origine des symptômes que de modifier les comportements et de diminuer l'anxiété ressentie face à l'objet ou la situation. Efficaces pour les phobies, les thérapies cognitivo-comportementales utilisent plusieurs techniques complémentaires. Des entretiens permettent d'échanger sur le caractère déraisonnable de la peur et des techniques de relaxation apprennent à mieux contrôler les sensations. La technique de désensibilisation systématique vise à permettre à la personne phobique d'affronter des situations ou des objets de plus en plus semblables à ceux qu'il redoute, pour apprendre à les interpréter différemment. Dans la thérapie par immersion, autre méthode comportementale, les phobiques sont exposés à maintes reprises à la situation ou à l'objet phobogène afin de constater son innocuité, de façon à ce que leur peur s'estompe progressivement. Les anxiolytiques et les antidépresseurs visent non pas à traiter la phobie mais à limiter l'angoisse et les signes dépressifs qui lui sont souvent associés. Il s'agit d'un soulagement, qui ne remplace pas la thérapie. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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