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Plan Commentaire La Curée Chapitre VI

Publié le 23/11/2010

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INTRO :  La Curée est le second roman faisant parti du cycle des Rougon-Maquart. Son auteur, Zola est le chef de file des naturalistes. Dans cet extrait, l’auteur présente Renée venant de se faire humilier par son mari et par son beau-fils. Elle se retrouve seule, dans une pièce, à songer à son enfance, à son avenir qui aurait pu être meilleur, tout en se regardant dans un miroir. A travers ce passage, nous  étudierons ainsi la prise de conscience de Renée mais aussi la souffrance qu’elle ressent, puis nous verrons le reflet de Renée à travers le miroir. 

   1- Une prise de conscience : Une souffrance

Renée se trouve seule, dans une pièce, venant de se faire humilier par son mari et son beau fils, quelques pages avant. Elle est seule et est face a son destin. Peut à peu elle se rend compte de sa vie, des évènements qui viennent de se passer. Elle regrette toute sa vie : « sa vie se déroulait devant elle «. Le verbe « assistait « indique qu’elle n’a pas le choix, elle doit subir le déroulement de sa vie. « de l’or et de la chair « fait allusion à la richesse et aux êtres, nous pouvons d’ailleurs faire le lien etre le jaune et le rouge qui sont omniprésents dans le roman. Le jaune représentant l’or et le rouge représentant la chair, le sang. D’ailleurs elle compare ce « tapage de l’or et de la chair « à une « sève mauvaise «. La sève se répend dans tout le corps, lentement, c’est exactement ce qui s’est produit pour Renée. Le gout à la richesse et à la chair, qui au fil du temps l’ont envahi, l’accumulation ternaire doublée d’un parralélisme de construction nous le prouve : « jusqu’aux genoux, jusqu’au ventre, puis jusqu’aux aux lèvres «, pour finalement arriver à son apogée : « le flot passer sur sa tête «. Tout sa vie Renée  a souffert de ce milieu qui n’est interessé par l’or et par la chair, mais la souffrance n’est pas finie, elle continue jusqu’au bout : « en lui battant le crâne à coups pressés «. Nous pouvons par ailleurs relever le champ lexcila de mal, de la souffrance, qui est présent tout au long du passage : « battant «, « à coups pressés «, « honteuses «, « viol «, « mal «, « honte «, « déchirée «, « cria «,  « révolta «, « enfer « et « noire «. Ce champ lexical souligne le mal-être de Renée. 

 

   2- Un récit rétrospectif et des regrets

Un retour en arrière est remarquable. En effet Renée fait allusion à son enfance. Elle en parle comme si elle regrettait tout ce qui s’est produit durant sa vie. Tout d’abord elle fut victime d’un viol : « ce viol l’avait jeté au mal «. Puis, elle fait même allusion à un avenir meilleur : « cet avenir de paix qui lui avait échappé «. Renée regrette de ne pas être restée avec sa tante Elisabeth. Elle croit qu’elle serait « devenue meilleure  si elle était restée tricoter auprès de sa tante Elisabeth «. Nous remarquons qu’elle a sûrement dû avoir un choix à faire, mais que ses parents pour la sauver du déshonneur l’ont marier a Saccard. Elle pense même qu’elle « aurait dû vivre au fond de la sévérité noire de l’hôtel Béraud «, cet hôtel appartient à son père, il est d’aspect noir et Renée, encore une fois, regrette de ne pas avoir vécu dans la demeure de son père, avec sa sœur et sa tante.

 

II/ Un reflet d’elle-même, des souvenirs jusqu’à aujourd’hui

   1- Un reflet d’elle même

Alors qu’elle « entendait le tic-tac régulier des aiguilles de la tante «, Renée se regarde en même temps dans le miroir. Elle pense à son meilleur avenir qu’elle a laissé échappé et elle se regarde dans le miroir, et se voit aujourd’hui comment elle est devenue. Le contraste est frappant, en effet à travers se miroir elle «  voyait ses cuisses roses, ses hanches roses «, Renée ne se reconnait plus, «  cette étrange femme de soie rose «,  elle se compare à une « grande poupée dond la poitrine déchirée ne laisse échapper qu’un filet de son. « Zola veut montrer à quel point la société superficielle du Second Empire est néfaste pour les êtres humains. Renée est tombée dans les mondanités, elle s’est faite manipuler notamment par son mari mais aussi par son beau-fils, qui ont tout les deux conspiré pour qu’elle signe l’acte de cession. Elle est s’est également allée en dépensant des sommes d’argents colossales, pour rester à la mode et même la crééer. Aujourd’hui Renée est qualifiée de « poupée «, qui souligne la soumission, l’obéissance. Elle n’est plus maitre de ses actes mais suit ce qu’on lui dit de faire.

 

   2- Déterminisme Zolien 

Zola veut montrer que l’influence du milieu et des circonstances déterminent la personne. «excroissance de Honteuses tendresses «, le mot « excroissance « signifie que quelque chose d’anormal se développe,  et « honteuses tendresses « font références à l’inceste entre Renée et Maxime. Cela souligne l’anormalité de l’inceste qu’il y a eu entre Renée et son beau-fils Maxime. «  fait pousser au cerveau des caprices de malade et de bête « Nous pouvons penser que cette phrase se réfère une fois de plus à la relation intime qui a lié les deux amants mais aussi l’envie de Renée de partir loin avec Maxime. De plus Zola fait d’autres allusions, « sur le tapis de sa calèche « nous pouvons penser que cela fait référence au tout premier chapitre, lorsque Renée et Maxime sont tous les deux dans la calèche et qu’elle lui touche la jambe avec son pied. C’est à partir de ce moment que tout a commencé. « sur tout cette soie et tout ce velours « peuvent également faire référence à la tenue de Renée lorsque qu’elle se trouve dans la calèche. « depuis son mariage « cela peut signifier que sa vie a commencé à sombrer depuis son mariage avec Saccard. Il l’a ruinée et l’a manipulé pour obtenir de l’argent pour qu’il puisse encore plus s’enrichir. La vie de Renée s’est détruite à cause de son milieu, qui est Paris dépravé par le Second Empire mais aussi par les circonstances, qui sont que son mari et sont beau-fils ont comploté contre elle pour lui soutirer de l’argent en signant l’acte de cession. La question oratoire « qui l’avait donc mise nue ? « est une question rhétorique. Ce qui l’a mise nue c’est tout d’abord l’attitude de son mari envers elle mais aussi celle de Maxime, ainsi que la société tout entière dans laquelle elle s’est laissée aller et dans laquelle elle a sombré.

 

Conclu : Renée souffre, elle n’est plus maître d’elle-même et se sent impuissante. Elle a des regrets à propos de sa vie. A travers cet extrait nous remarquons bien le déterminisme Zolien, en effet l’auteur montre que le milieu et les circonstances déterminent la personne. C’est malheureusement ce que Zola nous montre à travers l’histoire de Renée.

 

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