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Pouchkine, Alexandre.

Publié le 14/05/2013

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Pouchkine, Alexandre. 1 PRÉSENTATION Pouchkine, Alexandre (1799-1837), écrivain russe, le plus grand poète de la Russie impériale. 2 UNE DOUBLE CULTURE, SLAVE ET OCCIDENTALE Alexandre Sergueïevitch Pouchkine naît à Moscou dans une famille de la noblesse. Sa mère, frivole et mondaine, est la petite-fille d'Abram Hannibal, le « nègre de Pierre le Grand «, un Abyssin à qui le tsar avait donné titres et culture. Son père, féru des classiques français du XVIIe siècle, taquine la muse et côtoie les plus grands écrivains de l'époque, Karamzin, Joukovski. Il instruit ses enfants en leur lisant La Fontaine et Molière, et, dans la bibliothèque paternelle, le jeune Pouchkine déchiffre dans le texte les oeuvres de Parny, Racine, et surtout Voltaire, dont il fait son idéal. Souvent confié à sa grand-mère, qu'il rejoint dans le domaine familial de Mikhaïlovskoïe (province de Pskov), le jeune garçon recueille sans se lasser, des lèvres de sa vieille nourrice, Arina Rodonovna, toutes sortes de contes populaires. 3 POÉSIE ET DANDYSME En 1811, il entre au lycée qu'Alexandre Ier vient d'ouvrir dans son palais de Tsarskoïe Selo, à quelques verstes de Saint-Pétersbourg, et où fleurissent, parmi les jeunes aristocrates, les vocations poétiques. À quinze ans, son élégie Souvenirs de Tsarskoïe Selo suscite l'admiration du poète Derjavine. Dès 1814, la plus célèbre des revues russes, le Messager de l'Europe, publie l'un de ses poèmes, l'épître À un ami poète. À la sortie du lycée en 1816, Pouchkine entre au ministère des Affaires étrangères et se lance, en dandy, dans la vie mondaine et littéraire de la capitale. Volontiers frondeur et affichant ses opinions libérales, il prête sa voix à de jeunes officiers qui, épris de liberté, ont participé à la « grande guerre patriotique « contre Napoléon (les futurs décembristes qui, en décembre 1825, tenteront en vain de renverser Nicolas Ier). 4 LES EXILS Pouchkine condamne le servage (la Campagne) et n'épargne pas le tsar (Ode à la liberté), lequel, irrité, exile le poète pour quatre ans (1820-1824) au Caucase et en Crimée. La révélation de l'Orient, la découverte enthousiaste de Byron inspirent à Pouchkine des récits romantiques, le Prisonnier du Caucase (1821), la Fontaine de Bakhtchisaraï (1823), les poésies le Démon, Stérile semeur de liberté (1823) et un chef-d'oeuvre, les Tsiganes (1824), où se joue un sublime drame d'amour et de mort dont Mérimée s'inspirera pour Carmen. En 1823, Pouchkine se met à la rédaction d'Eugène Onéguine, roman en vers qu'il achèvera en 1830, et dont le héros « byronien «, Eugène, un dandy pétersbourgeois, répond trop tard à l'amour que lui témoigne Tatiana, jeune fille toute simple : Eugène est la première incarnation de l'« homme de trop «, héros central de la littérature russe de la première moitié du XIXe siècle. Les deux héros sont montrés à travers un subtil jeu de miroirs entre vie et littérature, dont Pouchkine n'exclut ni le lecteur ni lui-même. En 1824, Pouchkine, ayant exprimé son penchant pour l'athéisme, est assigné à résidence dans le domaine de Mikhaïlovskoïe : ce nouvel exil, de 1824 à 1826, est l'une des périodes les plus douloureuses de son existence, mais la plus productive de sa carrière poétique : naissent une centaine de poésies lyriques (Je me rappelle l'instant divin...) dont l'inspiration est élargie à de nombreuses sources, le Coran ou la Bible (Imitations du Coran, 1825 ; le Prophète, 1826), ainsi qu'une tragédie historique dans la tradition shakespearienne, Boris Godounov (1825). S'appuyant sur les travaux de l'historien Karamzin, Pouchkine relate, dans une série de tableaux d'une grande variété, un épisode du temps des troubles, le renversement du tsar infanticide Boris par un usurpateur, le faux Dimitri : passant du destin individuel des protagonistes à celui, puissant et énigmatique, de la Russie, le poète livre une réflexion esthétique et philosophique sur le passé national. 5 LES PIÈGES DE LA COUR En 1826, son exil prend fin grâce à l'intervention du nouveau tsar, Nicolas Ier, qui lui offre sa protection, suspicieuse et intéressée. Fidèle à ses amis décembristes frappés par la répression (Au fond des mines de Sibérie..., 1827), Pouchkine consacre à la gloire de Pierre Ier le Grand des Stances (1826), un roman inachevé, le Nègre de Pierre le Grand (1827), de longs poèmes, Poltava (1828) et le Cavalier de bronze (1833). Retiré dans son domaine de Boldino, il y compose des contes populaires, les Récits de Bielkine (1830), les Petites Tragédies (le Chevalier avare, Mozart et Salieri, le Convive de pierre, le Festin pendant la peste), d'inspiration romantique. De l'intérêt grandissant de Pouchkine pour la prose après 1830 naissent la nouvelle la Dame de pique (1834), où se mêle fantastique et réalité, et le roman historique la Fille du capitaine (1836), qui évoque la rébellion du cosaque usurpateur Pougatchev sous le règne de Catherine II. Son mariage avec la belle Natalia Gontcharova, en 1831, ne fait qu'accroître sa dépendance vis-à-vis de Nicolas Ier qui lui confie, moyennant de substantiels revenus, la charge de Kammerjunker. Ses tentatives pour échapper à la censure tournent court et la revue littéraire le Contemporain, qu'il fonde en 1836, est aussitôt interdite. Exaspéré par les intrigues et les rumeurs que font courir à son sujet de jeunes aristocrates, Pouchkine provoque en duel le Français Georges d'Anthès, l'un des jeunes intrigants dont la présence autour de sa femme a rendu son mariage malheureux : il tombe le 10 février 1837, mortellement blessé. Sa mort est ressentie comme un deuil national. À juste titre considéré comme le fondateur de la littérature russe, Pouchkine a forgé une langue souple, limpide, d'une remarquable concision. Constamment fidèle à la poésie lyrique, il a tenté, avec une égale réussite, toutes les expériences formelles possibles : roman en vers ou en prose, récits en vers tour à tour plaisants et tragiques, contes populaires, nouvelles, tragédie shakespearienne, « petite tragédie «, et a fait écho à tous les temps et à tous les pays. Considéré par Gogol, son admirateur et ami, « comme une manifestation extraordinaire, peut-être l'unique manifestation de l'esprit russe «, Pouchkine a servi de modèle à une pléiade de poètes et d'écrivains. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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