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Pourquoi revendique t-on le droit d'être citoyen ?

Publié le 11/09/2005

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droit

Les exclus de cette caste se caractérisaient comme des esclaves, des censitaires, des sujets. Plus tard, les monarchies distingueront aussi les nobles des sujets : « Comme Aristote l'avait noté, à terme il y a une incompatibilité de principe entre la monarchie absolue et la citoyenneté, entre le monarque absolu et le citoyen, car ce dernier ne supporte que des sujets.« Blandine Kriegel, La crise de la citoyenneté. L'évolution de la citoyenneté repose sur la construction de liens entre l'égalité et la liberté des citoyens définis comme des êtres qui ont tous le même droit à la vie, le droit à l'existence étant au centre de tous les droits. Ce qui n'est pas nuisible à la cité ne l'est pas non plus au citoyen. Applique cette règle à tout ce qui te paraît être nuisible : « Si cela ne nuit pas à la cité, cela ne me nuit pas non plus.« Pensées, Marc Aurèle.   Troisième partie : La véritable revendication citoyenne L'exercice de la liberté des citoyens se heurte concrètement au contrôle de l'État et des institutions publiques ; au développement de modes de régulation sociale (politiques sociales, politiques de sécurité, contrôle de l'information, contrôle des mouvements de population, etc.); à  la création de cadres législatifs qui permettent de reconnaître les droits dans les faits et non seulement dans les principes. La création d'un État moderne crée-t-elle automatiquement les conditions d'exercice de la citoyenneté ?

La question suppose que la citoyenneté s’oppose à autre chose, que les individus pourraient revendiquer, et dont ils se détournent parce que cette chose serait insatisfaisante malgré les apparences : on songe à ‘l’état de nature’ tel que le définit Rousseau, qui suppose que les hommes vivent sans contrainte, sans précepte, sans commandement, sans organisation et ne soient subordonnés à aucun pouvoir. Apparemment cet état représenterait la liberté, ce que les hommes pourraient connaître de plus intense et de plus immédiatement satisfaisant. Or, ils ont, avec le temps, construit des sociétés, régies par différentes formes de gouvernement, et semblent réclamer l’appartenance à ces groupes soudés par des lois, des institutions, et profondément hiérarchisés. Comment expliquer cette apparente soumission, ou cette délégation de son pouvoir personnel à une instance collective qui préside au devenir d’un peuple ?

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