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présocratiques

Publié le 06/11/2012

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Présocratiques Les présocratiques sont des penseurs qui, dans la Grèce antique, ont participé aux origines de la philosophie et ont vécu du milieu du VIIe siècle av. J.-C. jusqu'au IVe siècle av. J.-C., c'est-à-dire pour la plupart avant Socrate (470-399 av. J.-C.). Certains penseurs considérés comme présocratiques étaient toutefois contemporains de Socrate, comme les atomistes et certains sophistes. On considère les Présocratiques (ou Antésocratiques) comme les initiateurs de plusieurs aspects de la spéculation philosophique. Leurs réflexions, qui relèvent en grande partie de ce qu'on appela ensuite « philosophie de la nature « (astronomie, origine et reproduction de la vie, etc. -- soit ce que les Grecs nommaient « Physique «), présentent des concepts et une exigence de rationalité (en grec : logos) qui tranche avec les discours traditionnels qui constituaient la culture commune en Grèce, c'est-à-dire les légendes et les fables (en grec : mythos) de la mythologie, comme celles qu'on trouve chez Homère et Hésiode. Certains d'entre eux ont proposé en outre des réflexions d'ordre moral, politique ou métaphysique. Leurs doctrines et leur vie ne sont que partiellement connues. En effet, il ne nous reste d'eux que des fragments et citations transmises par des auteurs ultérieurs. Lorsqu'ils sont évoqués par un philosophe, principalement par Platon et Aristote1, leur pensée peut donc faire l'objet d'une présentation tendancieuse. Originaires pour la plupart des colonies grecques de l'époque situées dans l'actuelle Turquie (Ionie) et l'actuelle Italie (Grande Grèce), les auteurs présocratiques les plus célèbres sont Thalès, Anaximandre, Pythagore, Héraclite, Parménide, Démocrite, Zénon d'Élée, Anaxagore et Empédocle. Les Présocratiques provenaient pour l'essentiel de deux régions du pourtour méditerranéen, qui appartenaient dans l'Antiquité au monde grec, puisque les grandes cités grecques y avaient établi des colonies : d'une part, les Ioniens (Thalès, Anaximandre et Héraclite notamment) vivaient dans les villes florissantes près des côtes de l'actuelle Turquie, comme Milet et Éphèse, et se consacraient surtout à l'étude des principes de la nature ; d'autre part, les Italiques, c'est-à-dire les Pythagoriciens et les Eléates (Parménide, Zénon d'Élée), vivaient dans ce qu'on appelle la Grande Grèce, c'est-à-dire le sud de l'actuelle Italie et la Sicile, et se tournaient plutôt vers la spéculation métaphysique. Les Présocratiques ont donc en commun, grosso modo, pour une partie d'entre eux les études physiques (écoles ioniennes), et pour une autre partie la spéculation métaphysique sur l'être et le mouvement (écoles d'Italie), ces deux aspirations n'étant pas exclusives l'une de l'autre -- Pythagore, pour sa part, conjugue les deux traditions puisque, né à Samos (en Ionie), il ira fonder des cités et des écoles en Grande Grèce (autour de Crotone). À travers les voyages de certains d'entre eux, en particulier à Athènes, leur pensée se diffusera dans le monde grec, inspirant les premiers grands philosophes (Socrate, Platon, Aristote). Tableau chronologique des principaux Présocratiques Les ioniens On désigne par « ioniens « un groupe de philosophes grecs d'origine ionienne(région historique du monde grec antique située à l'ouest de l'Asie mineure, entre Phocée et Milet) pour la plupart, et qui spéculèrent sur les premiers principes des choses, pendant les Ve et VIe siècles av. J.-C. Cette école chercha à substituer un système de physique aux anciennes cosmogonies mythologiques(ensemble des mythes décrivant la naissance de l'univers), et à déterminer l'état primitif des choses, ainsi que leur principe dans l'ordre matériel. En prenant le monde physique pour l'unique objet de ses spéculations, l'École ionienne s'attacha spécialement à la certitude (adhésion ferme, motivée et inébranlable que nous donnons à la connaissance) des sens (fonctions variées de l'intelligence appliquée à la connaissance des objets extérieurs). Portique (stoa) de l'agora de Milet, ancienne cité Ionienne. Milésiens : -Thalès de Milet, appelé communément Thalès (en grec ancien : ????? ? ???????? / Thal?s ho Mil?sios), était un philosophe et savant grec né à Milet vers 625 av. J.-C. et mort vers l'an 547 av. J.-C dans cette même ville d'Ionie. Il fut l'un des « Sept sages « de la Grèce antique et le fondateur présumé de l'école milésienne. Philosophe de la nature, il passe pour avoir effectué un séjour en Égypte, où il aurait été initié aux sciences égyptienne et babylonienne. On lui attribue de nombreux exploits arithmétiques, comme le calcul de la hauteur de la Grande Pyramide ou la prédiction d'une éclipse. Personnage légendaire, qui semble n'avoir rien écrit, sa méthode d'analyse du réel en fait l'une des figures majeures du raisonnement scientifique. Il a su s'écarter des discours explicatifs délivrés par la mythologie pour privilégier une approche naturaliste caractérisée par l'observation et la démonstration. Thalès est représentatif de la philosophie de l'école de Milet. Sa théorie de la nature (????? : physis), comme ne procédant pas d'une cause exogène (divine par exemple) mais interne, inhérente au vivant, est un trait commun à toutes les figures qui composent cette école. Il remplace l'explication mythique de l'univers par une explication physique et est, en mathématiques, un des précurseurs de la science grecque. Thalès explique l'univers par un principe unique : l'eau. C'est l'eau qui engendre les autres éléments que sont la terre, l'air et le feu. Tout ce qui est vivant est humide. L'eau est l'âme des choses, l'élément primordial, l'archè. L'air et le feu ne sont que des exhalaisons de l'eau et la terre en est un dépôt résiduel.La terre est un radeau flottant sur une énorme étendue d'eau dont les tangages peuvent provoquer des tremblements de terre. Les astres flottent sur les eaux d'en haut. Ainsi Thalès pose un principe unique d'explication de la nature. Même si celui-ci peut nous sembler naïf, le simple fait de ne plus voir l'explication du monde dans les dieux constitue un premier pas important qui conduit à la naissance de la philosophie. Thalès à Phérécyde « J'apprends que vous vous disposez à présenter aux Grecs le premier traité ionien des choses divines. Vous agiriez peut-être plus sagement en lisant votre ouvrage à vos amis, qu'en communiquant à n'importe quelles gens des écrits qui ne peuvent guère leur être utiles. « Si cela vous plaît, j'aimerais profiter de vos recherches et, si vous m'y invitez, je viendrai vous trouver au plus tôt. Car Solon d'Athènes et moi, qui avons déjà traversé deux fois la mer pour aller visiter la Crète, et pour aller en Égypte nous entretenir avec les prêtres et les astronomes du lieu, nous sommes assez sages pour ne pas hésiter à la traverser de nouveau pour aller vous voir. « Je parle de Solon, parce qu'il viendra avec moi si vous le permettez. Vous êtes un sédentaire, vous allez rarement en Ionie, vous n'aimez guère aller voir les étrangers, et vous ne songez, j'imagine, qu'à écrire. « Mais nous qui n'écrivons pas, nous parcourons volontiers la Grèce et l'Italie. « Thalès à Solon « Si vous quittez Athènes, vous aurez, je crois, tout avantage à venir vous établir à Milet, parmi les colons athéniens. Il n'y a là pour vous aucun danger. Si vous hésitez, sous prétexte que nous, Milésiens, sommes gouvernés par un tyran (je sais que vous haïssez tout pouvoir absolu), songez du moins que vous aurez plaisir à vivre avec nous qui sommes vos amis. Je sais que Bias vous a écrit et vous invite à aller à Priène. Si vous trouvez préférable d'habiter la ville de Priène, j'irai vivre là-bas avec vous. « -Anaximandre de Milet (en grec ancien ???????????? / Anaxímandros) (610 av. J.-C. - vers 546 av. J.-C.) est un philosophe et savant grec présocratique. Il succéda à Thalès comme maître de l'école milésienne, et compta Xénophane2, Pythagore et Anaximène parmi ses élèves. Anaximandre passe pour le premier philosophe à avoir consigné ses travaux par écrit. Seuls quelques fragments sont parvenus jusqu'à nous, mais les témoignages antiques permettent de se faire une idée de leur nature et de leur étendue, qui couvre la philosophie, l'astronomie, la physique, la géométrie mais aussi la géographie. Le cratère lunaire Anaximandre fut nommé en son honneur. Comme Thalès il cherche l'élément primitif expliquant toute chose. Mais pour lui il ne s'agit plus de l'eau mais de l'infini ou l'illimité, l'apeiron, terme grec difficile à traduire et qui signifie aussi l'indéterminé. Toute réalité en serait issue et toute réalité s'achèverait en lui. Il ne s'agit pas d'une vue métaphysique et nous sommes ici encore proches des mythes. Selon Anaximandre, il n'est pas possible qu'un des quatre éléments (eau, air, terre, feu) soit l'essence primordiale de l'univers car alors la suprématie de cet élément aurait entraîné la disparition des autres. Eau, air, terre et feu sont des entités limitées gouvernées par l'apeiron et chaque fois qu'un des quatre éléments l'emporte, l'apeiron le repousse. En somme, les éléments assaillent leur contraire mais la nécessité les domine et impose des proportions inaltérées.Quant à son système du monde, Anaximandre pense qu'au commencement était l'apeiron. Puis le chaud et le froid se séparèrent, le premier se plaçant à l'extérieur (une sphère de feu s'étendit autour de l'air qui enveloppait la terre), le second s'installant au centre du monde. La terre est un disque plat dont la hauteur est le tiers du diamètre et qui est suspendu dans l'air au centre de l'univers. Elle n'a pas besoin de support parce que, parfaitement au centre, elle n'a aucune raison d'aller dans un sens ou un autre.Autour de la terre, tournent des roues sur le bord intérieur desquelles se trouvent des trous à travers lesquels nous voyons le feu extérieur. C'est ce qui expliquerait notre vision des astres. Quand les ouvertures se bouchent, il se produit des éclipses et les phases de la lune ont la même cause.Le mérite d'Anaximandre est de proposer une première ébauche de cosmologie, si naïve nous semble-t-elle. -Anaximène (en grec ?????????? / Anaxim?nês) est un philosophe grec né vers 585 av. J.-C., qui vécut à Milet et mourut vers 525 av. J.-C. Philosophe moins important que les deux précédents, nous ne savons rien de sa vie et ses oeuvres sont perdues. Comme tous les philosophes ioniens, il cherche le principe de toutes choses. Il le trouve dans l'air qui a la caractéristique d'être invisible et à qui il attribue l'adjectif apeiron d'Anaximandre. En se transformant, l'air produit le feu (par raréfaction) et les nuages, l'eau, la boue, la terre, les pierres (par condensation). "L'air est Dieu" et apparaît comme ayant les vertus de la vie. Anaximène distingue les planètes des étoiles fixes. Les étoiles fixes sont rejetées aux confins du monde, fixées sur la voûte céleste. En dessous se situent les cinq planètes, puis le soleil, la lune et enfin la terre au centre. L'air, en se comprimant aux limites du monde et sous l'influence du feu qui solidifie en desséchant constitue une voûte gelée et transparente (la voûte céleste).La terre est une assiette, un plateau, une sorte de bouclier de forme concave, soutenu par l'air et qui constitue une sorte de couvercle de la voûte céleste. Entre le ciel et la terre, existe un échange perpétuel de matière comme la pluie, la grêle etc. Le soleil est aussi une table ronde mais son mouvement rapide rend ses couches externes incandescentes. Si le soleil disparaît la nuit, c'est parce que des montagnes de glace nous en soustraient la vue. La lune prend sa lumière du soleil et c'est pourquoi Anaximène ne croit pas que le soleil passe sous la terre (où n'existe que de l'air) car sinon la lune en disparaîtrait. autres ioniens : -Héraclite d'Éphèse (en grec ancien ?????????? ? ??????? / Hêrákleitos ho Ephésios) est un philosophe grec de la fin du VIe siècle av. J.-C. Il semble assuré qu'il était issu d'une famille sacerdotale (il serait le descendant de Codros, le tyran d'Athènes) et était, en tant qu'aîné, destiné à devenir un notable d'Éphèse. Il renonça à ses droits en faveur de son frère. Parmi les privilèges auquel il renonça figure la présidence aux cérémonies de Déméter Eleusinienne, ce qui expliquerait sa connaissance des mystères et son goût pour les formules sibyllines qui lui valurent le surnom d'obscur.Héraclite critique ouvertement la religion de son temps : "Le monde n'a été fait par aucun des dieux." Il fait du feu le principe primordial parce qu'il possède les attributs de la matière la plus subtile et la moins corporelle. Mais il est surtout le philosophe du devenir, de la lutte des contraires. La réalité est un flux, un changement incessant des choses. Même ce qui nous semble le plus immuable, le plus immobile, présente à la longue des altérations : les vivants vieillissent, le roc est soumis à l'érosion etc. C'est le sens de la célèbre formule " Nous ne nous baignons jamais deux fois dans le même fleuve. ". Le monde est une sorte de champ de bataille où s'affrontent des forces opposées. L'opposition des contraires est condition du devenir des choses mais aussi principe et loi. La lutte des contraires n'est pas une exception mais la norme de la vie. L'état de stabilité, de paix, est la confusion des choses dans l'embrasement général. Il existe cependant une loi de compensation universelle puisque la quantité de matière d'échange (le feu) demeure immuable. Mais sans lutte des contraires rien n'évolue ni n'existe. " La guerre est le père de toutes choses " (en grec, guerre se traduit par un nom masculin). Le conflit recèle du reste une rationalité qu'Héraclite appelle logos et qu'il conçoit vraisemblablement comme une simple loi naturelle régissant la lutte entre les éléments.La pensée d'Héraclite sera reprise par les penseurs modernes, même si les fragments qui nous restent de son oeuvre restent souvent énigmatiques. - Anaxagore (en grec ancien ?????????? / Anaxagóras, signifiant littéralement « chef de l'assemblée «) (500 - 428 av. J.-C.), dit de Clazomènes en Ionie (près d'Izmir, en Turquie actuelle), était un philosophe présocratique. On suppose qu'il a donné des cours à Athènes (où il arrive en -478) pendant près d'une trentaine d'années, pendant lesquelles Socrate l'aurait peut-être connu. Il fut le premier philosophe à s'établir à Athènes, où il eut Périclès et Euripide comme élèves (il éleva Périclès). Disciple d'Anaximène, il était surnommé l'« Intellect « car il soutenait que l'intelligence était la cause de l'univers. À l'inverse de nombre de penseurs grecs, il méprise la sphère politique et clame que seul le Cosmos importe. Il introduisit le concept du noûs (????1) et qui équivaut à l'intelligence organisatrice et directrice du monde. Ce dernier serait formé de substances diverses qui n'auraient ni naissance ni fin mais qui s'agenceraient seulement par combinaisons et séparations. Il a été le premier Grec à parler du problème de la quadrature du cercle ; ses voyages en Égypte lui permirent de perfectionner ses connaissances. Pour Empédocle, par l'action du ciel, la Terre reste tranquille par l'effet d'un tourbillon qui l'entoure ; pour Anaxagore, Anaximène et Démocrite, elle est une vaste et plate huche2. Anaxagore fut condamné à mort à l'issue d'un procès pour impiété, vers -454. Ses adversaires lui reprochaient sa théorie cosmique : là où le regard théologique voyait des dieux dans les astres, lui ne les considérait que comme des masses incandescentes. Il enseignait que la lune (formée de terre) reflétait la lumière du soleil, qui est une pierre chaude. Condamné comme athée, il se retira à Lampsaque, une colonie de Milet en Asie mineure, où il mourut plus tard. Anaxagore fut surnommé le Noús c'est à dire la raison, l'esprit. Il caractérise l'effervescence rationaliste qui caractérise la société athénienne du V° siècle.Selon Anaxagore, les éléments primordiaux, les substances premières, sont en nombre infini. Il les appelle homeoméries. Il ne s'agit donc plus de l'archè unique des philosophes de Milet, ni des quatre éléments d'Empédocle mais de particules en nombre infini, différant entre elles par la forme, la couleur et le goût. Il ne s'agit pas d'atomes puisque l'atome est par définition indivisible et puisque Anaxagore refuse le vide, indispensable à la théorie atomiste. Chaque chose contient en elle toutes les espèces de substance quoique l'une d'elles prédomine.A l'origine, les homéoméries étaient entassés en vrac dans un chaos. Une force organisatrice, le noús (l'intelligence) communique un mouvement giratoire, concentrique et continu à la matière. Le semblable se joint au semblable, organisant le monde selon des forces mécaniques, ce qui signifie que le noús n'est pas une providence. Après le premier mouvement, tout s'explique mécaniquement. Le noús est intelligence, en tant qu'il n'est pas hasard, mais n'a rien à voir avec Dieu.Chaque chose possède en plus de ses caractéristiques principales leurs contraires. Par exemple, si la neige est blanche, elle contient néanmoins en elle quelque chose de la noirceur. Le semblable recherche aussi son contraire. " Tous les êtres qui ont une âme sont mus par l'intelligence ". Cette intelligence existe en quantité plus ou moins grande selon les êtres. Les plantes elles-mêmes en possèdent une puisqu'elles ont vie et même sensibilité. La sensation est produite par le contraste : on perçoit le froid par contraste avec le chaud, par exemple. Les astres sont des masses incandescentes de nature identique à celle des corps terrestres (Rappelons qu'à l'époque l'opinion croyait que les astres étaient des dieux, d'où l'accusation d'athéisme que subit Anaxagore).Les hommes naquirent de l'humide pour naître ensuite les uns des autres. Parce qu'ils possédaient des mains, ils devinrent les êtres les plus intelligents de l'univers. -Empédocle est un philosophe, ingénieur et médecin grec du Ve siècle av. J.-C.. Ce serait après avoir écouté Xénophane qu'Empédocle décida de se consacrer à l'étude de la nature. Après une période courte d'activité politique (il était du parti des démocrates), il partit pour Élée. Parménide le déçut par son intellectualisme abstrait. De retour en Sicile, il fit partie de l'école pythagoricienne mais son caractère expansif lui valut d'être rétrogradé au rang de ceux qui écoutent sans avoir le droit de parler. Il se serait ensuite rendu en Orient, intéressé par les arts mystiques. C'est qu'Empédocle a une personnalité ambiguë. Il passe à la fois pour un philosophe et pour un charlatan, pour un physicien et pour un gourou. N'oublions pas qu'à l'époque la magie est considérée comme sérieuse car elle met l'homme en relation avec les dieux. Empédocle fut aussi médecin, expert en anatomie humaine. De retour à Agrigente, il voulut y réformer les moeurs.La tradition le représente, avançant d'un pas majestueux, dans les rues d'Agrigente, escorté d'admirateurs, vêtu de pourpre avec une ceinture d'or, une couronne delphique et portant des souliers de bronze.Lors d'une épidémie de peste, il devina que les eaux stagnantes en étaient la cause et fit creuser des canaux de dérivation à ses frais pour y mêler deux autres cours d'eau voisins. Inventeur de la rhétorique selon Aristote, il eut pour élèves Gorgias et Pausanias. Il écrivit deux poèmes, La Nature et Purification dont il nous reste 400 vers.Les récits de sa mort sont contradictoires. Le plus célèbre prétend qu'il se serait jeté dans le cratère de l'Etna et que le volcan rejeta ses fameuses sandales de bronze. D'autres prétendent qu'il se serait suicidé par pendaison. En physique, il aurait découvert l'existence de l'air comme étant un élément matériel. Au plan de la cosmologie, il affirme quatre éléments primordiaux dans la nature : le feu, l'air, la terre et l'eau et deux principes qui mélangent entre eux ces éléments : l'amour et la haine. À l'origine règne l'amour mais la discorde s'introduit dans cette perfection pour donner naissance à une deuxième phase : la haine désintègre le monde jusqu'à ce qu'à nouveau l'amour réinstalle l'harmonie et ainsi de suite. Notre époque actuelle serait celle que domine la discorde.Selon Empédocle, à l'origine de la vie se situent des particules qui se combinèrent d'abord sans ordre, les premiers êtres vivants naissant au hasard : des trompes sans cou, des bras sans épaule, des êtres avec deux visages et deux torses etc., bref des formes hallucinantes. Ces monstres périrent et ne restèrent en vie que les plus harmonieux.Du monde dans lequel les éléments séparés ont été réunis par l'amour, s'est dégagé l'air qui a enveloppé le tout selon une sphère. Le feu a occupé ensuite un hémisphère céleste tandis que l'air a occupé l'autre. Comme la sphère céleste tourne, on peut alors expliquer l'alternance du jour et de la nuit. Autrefois cette alternance était de dix mois mais la discorde accélère le mouvement de révolution ce qui a fixé la terre au centre du monde, un peu comme l'eau dans un récipient en rotation rapide reste à l'intérieur. Empédocle affirme que la lune emprunte sa lumière au soleil. Il affirme aussi l'inexistence du vide.En matière de religion, il est un disciple du pythagorisme et croit en la métempsycose.Philosophe poète, il hantera l'imagination d'un Hölderlin, d'un Nietzsche. Dans l'antiquité, il influencera le Platon du Timée mais surtout Lucrèce, cet autre philosophe poète. Les atomistes -Démocrite d'Abdère (en grec ?????????? / Dêmókritos, « choisi par le peuple «), né vers 460 av. J.-C. à Abdère et mort en 370 av. J.-C., était un philosophe grec considéré comme un philosophe matérialiste en raison de sa conviction en un Univers constitué d'atomes et de vide. Il bénéficie d'un héritage important qui lui permet de voyager à travers le monde. Il étudie l'astronomie avec les Chaldéens, la théologie avec les Mages, la géométrie avec les Egyptiens. Il aurait été jusqu'en Inde. Il arrive à Athènes où il aurait rencontré Socrate.Quand Démocrite rentre dans sa patrie, il est ruiné et doit vivre de l'aumône de ses frères. La tradition raconte que la dilapidation des biens paternels lui valut d'être condamné par le gouvernement à ne pas être enterré dans sa patrie. Il aurait alors lu en public son livre Le grand système du monde et on lui assura des funérailles aux frais de l'État assortis d'une somme de cent talents. Une légende raconte que, devenu vieux, il se serait rendu aveugle en exposant ses yeux aux rayons du soleil reflétés par un bouclier d'argent.On lui accorde une vie très longue. Il serait mort entre 404 et 359. Il se serait suicidé à plus de cent ans en diminuant progressivement sa quantité de nourriture.Selon Démocrite, la réalité est faite d'atomes et de vide. Les atomes sont des corpuscules indivisibles, semblables par leur qualité mais diverses par la forme, la taille et la position. Les atomes tantôt s'assemblent, tantôt se séparent. Ils existent depuis toujours, se déplacent depuis toujours dans un tourbillon qui explique qu'ils peuvent se heurter. C'est donc purement mécaniquement que les atomes se réunissent ou se décrochent. Toutes les réalités sont faites d'atomes, y compris l'âme ou la pensée. L'âme est formée d'atomes plus ronds, plus mobiles et plus lisses que ceux du corps. L'âme produit le mouvement des êtres vivants. La pensée est mouvement. La respiration apporte au corps de nouveaux atomes qui remplacent ceux qui disparaissent.La sensation s'explique par des variétés du toucher : chaque objet exhale un effluve matériel mais invisible, l'éidolon, qui heurte les atomes de l'air jusqu'à atteindre, de proche en proche, les atomes de la pensée. L'éloignement de la pensée rend la sensation plus ou moins nette et il faut donc se méfier du témoignage des sens. Cela ne fait pas de Démocrite un sceptique car nous disposons d'un autre mode de connaissance, plus certain, la raison.Démocrite concilie Parménide et Héraclite : il accorde à Parménide l'atome (immuable, indivisible, sans vide à l'intérieur comme l'être parménidien) et à Héraclite le vide (lieu où les atomes se déplacent dans un continuel devenir). Démocrite refuse aussi toute explication finaliste.La morale de Démocrite reste conservatrice. Il faut se réjouir le plus possible mais l'art d'être heureux est dans la limitation des désirs, dans la maîtrise de soi. En politique, il faut obéir aux lois, chercher la concorde.Epicure adopta la doctrine de Démocrite mais en y ajoutant la pesanteur et la déclinaison des atomes. Les italiques Les éléates : Élée se situe sur la côte ouest de l'Italie. Cette ville fut fondée en 540 av. J. C. par les colonisateurs phocéens. On peut discuter de l'appartenance de Xénophane à l'école éléate. En revanche, la liaison entre Parménide, Zénon et Mélissos est évidente. Zénon se contenta de développer la dialectique sans changer la doctrine parménidienne. Mélissos, lui, donna à l'être, l'attribut de l'infinité que Parménide lui refusait. - Parménide d'Élée (en grec ?????????? / Parmenídês) est un philosophe grec présocratique. Il est célèbre pour un texte en vers qui eut une influence notable sur la pensée de son époque. Il aurait eu pour maître Xénophane et le pythagoricien Aminias. Né riche, de bonne famille, il aurait joué dans sa ville natale un rôle de législateur. Il aurait fait un voyage à Athènes, en 450 av. J. C., accompagné de Zénon et aurait rencontré Socrate, rencontre rapportée par Platon dans le dialogue intitulé Parménide. Il faut cependant mettre en doute la réalité historique de cette rencontre : Platon ne se soucie guère de la vérité historique des dialogues qu'il raconte et invente pour les besoins de son exposé. De l'oeuvre ne nous reste qu'un poème intitulé De la nature qui ne nous est parvenu qu'en partie (300 vers environ). La forme en est poétique et allégorique, ce qui rend difficile l'interprétation. Parménide évoque un attelage devant lequel s'ouvrent deux routes : l'une est ouverte et est la route de la vérité et de l'être, l'autre est une impasse et est la route de la pensée empirique et du non-être. La voie de l'être nous dit que l'être est et de façon nécessaire alors que l'autre voie affirme que l'être n'est pas et que le non-être est. Autant dire que cette seconde voie (l'opinion) se contredit et que Parménide affirme l'exigence de la non-contradiction c'est à dire l'exigence logique.L'être est un, homogène, immobile. Il est fini, continu, sphérique et ne connaît ni le passé ni le futur. Il est inengendré et donc éternel. Parce qu'il n'existe pas de passage de l'être au non-être ou du non-être à l'être, il faut donc penser le devenir comme impossible. Certes les apparences me montrent du mouvement mais ce n'est justement qu'apparence, qu'illusion puisque l'être est et ne peut pas ne pas être. Fragments « La première voie de recherche dit que l'Être est et qu'il n'est pas possible qu'il ne soit pas. C'est le chemin de la certitude, car elle accompagne la vérité. L'autre c'est que l'Être n'est pas et nécessairement le Non-Être est. Cette voie est un sentier étroit où l'on ne peut rien apprendre. « « Tu ne réussiras pas à couper l'Être de sa continuité avec l'Être, de sorte qu'il ne se dissipe au-dehors, ni il ne se rassemble. « « L'Être se parfaisant aux limites dernières/Il est tel que la masse arrondie de la sphère/Où du centre, un rayon, se propage en tout sens/N'admettant, çà ou là, plus ou moins de distance. « « Le coeur fidèle de la vérité qui s'impose. « - Zénon d'Élée (en grec ancien ????? / Z?nôn), né vers 480 et mort vers 420 av. J.-C., est un philosophe grec présocratique. Parménide, reconnaissant ses talents, en aurait fait son fils adoptif. Zénon étudia la physique, les mathématiques et l'astronomie. Excellent polémiste, il passe pour être l'inventeur de la dialectique selon Aristote. Il eut de nombreux élèves comme Mélissos et Empédocle. Il paya de sa vie sa passion pour la politique : Zénon aurait en effet ourdi une conspiration contre le dictateur Néarque. Démasqué, il fut enchaîné et torturé. Refusant de parler, il se serait coupé la langue en la mordant. Alors Néarque ordonna qu'on le pile dans un mortier pour le réduire en petits morceaux.Zénon est surtout connu pour ses paradoxes qui visent à montrer l'impossibilité du mouvement. Ils reposent en grande partie sur l'idée que les notions de divisibilité et de grandeurs indivisibles sont inadmissibles parce que contradictoires. Le nombre n'est ni indivisible, ni divisible à l'infini. Cette thèse permettra de mettre fin à la notion archaïque de nombre comme doué d'épaisseur et conçu comme un point (contre Pythagore), ce qui donnera une base plus saine aux mathématiques.Les quatre célèbres paradoxes de Zénon suivent le même processus logique : il s'agit, en partant de certitudes, de suivre un itinéraire logique pour conduire à des conclusions impossibles : Premier paradoxe : supposons un coureur qui désire aller d'un point A à un point B. Il ne pourra atteindre le point B sans passer d'abord par un point C, milieu de AB. Pour atteindre ce point C, il doit d'abord passer par un point D, milieu de AC et ainsi de suite. Comme un segment de droite peut être divisé à l'infini, pour arriver en B notre homme devra passer par un nombre infini de points, ce qui lui prendra un temps infini. Il n'arrivera donc jamais à destination. Second paradoxe : on suppose une course entre Achille qu'Homère surnomma "au pied léger" en vertu de sa rapidité à la course, et une tortue. Comme dans la fable, la tortue part la première et atteint un point que nous appellerons A. Achille décide alors de la rattraper. Le temps qu'il arrive en A, la tortue aura avancé et se trouvera en un point B. Quand Achille atteint ce point B, la tortue a encore avancé (un peu moins bien sûr) et se trouve au point C et ainsi à l'infini. Achille ne rattrapera donc jamais la tortue. Troisième paradoxe : un archer décoche une flèche. Certes la flèche semble voler. Cependant à chaque instant elle est immobile. Or le mouvement ne peut résulter d'une somme d'immobilités. Quatrième paradoxe : imaginons deux bateaux qui démarrent à vitesse égale de chaque extrémité d'un bassin, l'un dans un sens, l'autre en sens contraire. Un observateur se situe sur le bord, à l'exact milieu du bassin. Les deux bateaux se croisent. À cet instant, celui qui est à l'intérieur d'un des bateaux a l'impression que l'autre bateau se déplace deux fois plus vite que ne le pense l'observateur situé au bord. Zénon en conclut que si le mouvement dépend de celui qui l'observe, il n'existe pas. Le dernier de ces paradoxes sera réfuté par Galilée qui montrera que le mouvement n'a justement de sens que si on précise par rapport à quoi on le décrit. Ainsi dire que la terre est en mouvement par rapport au soleil n'est pas plus vrai que de dire que le soleil est en mouvement par rapport à la terre : tout dépend de ce qu'on prend comme repère du mouvement (ici soit le soleil, soit la terre).Les trois premiers paradoxes se résolvent mathématiquement par l'introduction du calcul infinitésimal (inventé par Leibnitz).Or aussi bien la théorie de Galilée que le calcul mathématique fondé sur la notion d'infini ne remontent qu'au XVII° siècle. À l'époque où Zénon énonce ses paradoxes, ils sont bien irréfutables. Ruines du théâtre antique d'Élée, en Italie. Les pythagoriciens : --Pythagore (en grec ancien ????????? / Pythagóras) est un philosophe, mathématicien et scientifique présocratique qui serait né aux environs de 580 av. J.-C. à Samos, une île de la mer Égée au Sud-Est de la ville d'Athènes ; on établit sa mort vers 495 av. J.-C., à l'âge de 85 ans. D'après un écho marquant d'Héraclide du Pont, Pythagore serait le premier penseur grec à s'être qualifié lui-même de « philosophe3 «. Cicéron évoque l'anecdote célèbre sur la création du mot ????????? (philosophos) : « amoureux de la sagesse «. Il semble que Pythagore était d'origine ionienne mais le pythagorisme se développe ailleurs, d'abord à Crotone. Le pythagorisme est d'abord une école mystique et le personnage de Pythagore s'auréole de légende. Ce que nous dirons de sa vie est plus que sujet à caution. Pythagore croit en la métempsycose : l'âme se réincarne après la mort et peut transmigrer dans un autre corps d'homme, ou d'animal, ou même de plante.Le pythagorisme soutient surtout que l'élément primordial de l'univers, l'archè est le nombre. Tout est nombre. Les nombres ont une réalité concrète et ont une épaisseur. Ils ont une réalité spatiale. Par exemple un est un point, deux une droite, trois un plan et quatre un solide. Toute chose ayant une forme est donc décomposable en points, lignes etc. On comprend mieux l'affirmation pythagoricienne que tout est nombre. Tous les phénomènes naturels, constate Pythagore, sont mesurables : les figures, les mouvements des astres et aussi les sons. Ainsi, on peut établir un rapport constant entre la longueur des cordes d'une lyre et les accords fondamentaux de la musique (1/2 pour l'octave, 3/2 pour la quinte etc.). L'harmonie des nombres gouverne la nature. De fait tout devient un problème d'harmonie. La santé elle-même est harmonie entre les parties du corps et entre le corps et le cosmos, la justice sociale est une harmonie entre les hommes où chacun est récompensé selon ses mérites (au plan politique, Pythagore préconise le gouvernement des savants). Les nombres ont une valeur morale. Par exemple, le 4 et le 9 représentent la justice parce que ce sont des carrés et ils représentent donc l'équilibre. Le 1 représente l'intelligence, le 2 l'opinion etc.Les pythagoriciens réfléchissent sur l'impair (l'indivisible) et le pair (divisible indéfiniment). Ils découvrent la notion d'illimité en arithmétique mais aussi en géométrie : on sait que Pythagore donna son nom à un célèbre théorème. Or, celui-ci montre que la mesure de la diagonale du carré est un nombre irrationnel : V¯2. Nous verrons que cette idée d'illimité opposera le pythagorisme et Zénon d'Élée.En ce qui concerne la cosmologie, les pythagoriciens pensent qu'au centre de l'univers se situe un feu autour duquel tournent la terre, la lune, le soleil, les 5 planètes connues à l'époque, les étoiles fixes et un dixième corps céleste (qu'implique le caractère symbolique du nombre 10), l'antiterre, une planète semblable à la notre mais située diamétralement à l'opposé du feu central et donc invisible. Les dix astres parcourent des orbites circulaires et émettent une musique, l'harmonie des sphères, inaudible à nos oreilles car cette musique est constante et notre oreille ne perçoit que des différences. Au-delà des dix orbites se situe l'espace infini. Extrait des Vers Dorés de Pythagore :Sois bon fils, frère juste, époux tendre et bon père.Choisis pour ton ami, l'ami de la vertu ;Cède à ses doux conseils, instruis-toi par sa vie,Et pour un tort léger ne le quitte jamais;Si tu le peux du moins : car une loi sévèreAttache la Puissance à la Nécessité .Il t'est donné pourtant de combattre et de vaincreTes folles passions : apprends à les dompter.Sois sobre, actif et chaste ; évite la colère.En public, en secret ne te permets jamaisRien de mal ; et surtout respecte-toi toi-même.Ne parle et n'agis point sans avoir réfléchi.Sois juste . Souviens-toi qu'un pouvoir invincibleOrdonne de mourir; que les biens, les honneursFacilement acquis, sont faciles à perdre.Et quant aux maux qu'entraîne avec soi le Destin,Juge-les ce qu'ils sont : supporte-les ; et tâche,Autant que tu pourras, d'en adoucir les traits :Les Dieux, aux plus cruels, n'ont pas livré les sages.Comme la Vérité, l'Erreur a ses amants :Le philosophe approuve, ou blâme avec prudence ;Et si l'Erreur triomphe, il s'éloigne ; il attend.Ecoute, et grave bien en ton coeur mes paroles :Ferme l'oeil et l'oreille à la prévention ;Crains l'exemple d'autrui ; pense d'après toi-même :Consulte, délibère, et choisis librement.Laisse les fous agir et sans but et sans cause.Tu dois dans le présent, contempler l'avenir.Ce que tu ne sais pas, ne prétend point le faire.Instruis-toi : tout s'accorde à la constance, au temps.Veille sur ta santé : dispense avec mesure,Au corps les aliments, à l'esprit le repos.Trop ou trop peu de soins sont à fuir ; car l'envie,A l'un et l'autre excès, s'attache également.Le luxe et l'avarice ont des suites semblables.Il faut choisir en tout, un milieu juste et bon.Que jamais le sommeil ne ferme ta paupière,Sans t'être demandé : Qu'ai-je omis ? qu'ai-je fait ?Si c'est mal, abstiens-toi : si c'est bien, persévère.Médite mes conseils ; aime-les ; suis-les tous :Aux divines vertus ils sauront te conduire.J'en jure par celui qui grava dans nos coeurs,La Tétrade sacrée, immense et pur symbole,Source de la Nature, et modèle des Dieux.Mais qu'avant tout, ton âme, à son devoir fidèle,Invoque avec ferveur ces Dieux, dont les secoursPeuvent seuls achever tes oeuvres commencées.Instruit par eux, alors rien ne t'abusera :Des êtres différents tu sonderas l'essence ;Tu connaîtras de Tout le principe et la fin.Tu sauras, si le Ciel le veut, que la Nature,Semblable en toute chose, est la même en tout lieu :En sorte qu'éclairé sur tes droits véritables,Ton coeur de vains désirs ne se repaîtra plus.Tu verras que les maux qui dévorent les hommes,Sont le fruit de leur choix ; et que ces malheureuxCherchent loin d'eux-les biens dont ils portent la source.Peu savent être heureux ; jouets des passions,Tour à tour ballotés par des vagues contraires,Sur une mer sans rive, ils roulent, aveuglés,Sans pouvoir résister ni céder à l'orage.Dieu ! vous les sauveriez en désillant leurs yeux...Mais non : c'est aux humains, dont la race est divine,A discerner l'Erreur, à voir la Vérité.La Nature les sert. Toi qui l'as pénétrée,Homme sage, homme heureux, respire dans le port.Mais observe mes lois, en t'abstenant des chosesQue ton âme doit craindre, en les distinguant bien ;En laissant sur le corps régner l'intelligence :Afin que, t'élevant dans l'Ether radieux,Au sein des Immortels, tu sois un Dieu toi-même! Références http://fr.wikipedia.org/wiki/Ionie#Civilisation http://www.cosmovisions.com/EcoleIonienne.htm http://www.universalis.fr/encyclopedie/ioniens-philosophie/ http://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9socratiques#Les_diff.C3.A9rentes_.C3.A9coles http://www.cosmovisions.com/certitude.htm http://fr.wikipedia.org/wiki/Thal%C3%A8s http://sos.philosophie.free.fr/presocra.php http://fr.wikibooks.org/wiki/Philosophie/Thal%C3%A8s_de_Milet/Textes_et_traductions#Thal.C3.A8s_.C3.A0_Ph.C3.A9r.C3.A9cyde http://fr.wikipedia.org/wiki/Anaximandre http://fr.wikipedia.org/wiki/Anaxim%C3%A8ne http://fr.wikipedia.org/wiki/Pythagore http://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9raclite_d%27%C3%89ph%C3%A8se http://coeurdechristal.forum-actif.net/t3777-extrait-des-vers-dores-de-pythagore http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9mocrite http://fr.wikipedia.org/wiki/Anaxagore http://fr.wikipedia.org/wiki/Parm%C3%A9nide http://fr.wikipedia.org/wiki/Z%C3%A9non_d%27%C3%89l%C3%A9e http://fr.wikipedia.org/wiki/Emp%C3%A9docle

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