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Quelles sont les conditions de travail & de vie de cette nouvelle classe sociale ?

Publié le 14/10/2013

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Quelles sont les conditions de travail & de vie de cette nouvelle classe sociale ? Dans la grande industrie, les ouvriers sont regroupés dans des usines dont la taille est de plus en plus importante. Les ouvriers qualifiés bénéficient certes d'une formation professionnelle. Mais le développement du travail à la chaîne, au début du XXe siècle, favorise l'emploi de travailleurs sans aucune formation. La course au profit menée par les industries du XIXe siècle conduit le patronat à exiger des ouvriers un travail toujours plus intense. Le développement de l'éclairage au gaz permet d'allonger la journée de travail. Celle-ci peut atteindre 15 heures. Les ouvriers n'ont droit qu'à une journée de repos hebdomadaire (et n'ont jamais de vacances). La fatigue, permanente, multiplie les risques d'accidents du travail. Dans le système libéral, le travail ouvrier est considéré comme une marchandise : il est soumis à la loi du marché. En Europe occidentale, en raison de la poussée démographique, les travailleurs sont plus nombreux que les emplois disponibles. Le chômage est chronique, ce qui permet au patronat de maintenir de bas salaires et d'exercer une pression constante sur les salariés. Les femmes et les enfants, souvent contraints de travailler, perçoivent des salaires inférieurs à ceux des hommes. Dans les usines sont imposés des règlements très sévères. Tout manquement est sanctionné par une amende, voire un licenciement. Les ouvriers ne bénéficient d'aucune protection sociale. L'essentiel du budget des familles ouvrières est absorbé par les besoins alimentaires. Vient ensuite le logement, qui coûte cher : les habitations sont souvent insalubres et les familles se contentent généralement d'une pièce unique. L'espérance de vie de la classe ouvrière est plus faible que celles des autres catégories sociales. Le prolétariat est particulièrement touché par les maux qui accompagnent souvent la misère : tuberculose et alcoolisme font des ravages. Les maigres salaires des ouvriers ne leur permettent pas d'épargner : ils sont à la merci d'un accident ou du chômage. Le travail précoce des enfants permet de compléter les revenus familiaux. Les chances d'ascension sociale sont donc limitées : qui naît fils d'ouvrier sera ouvrier à son tour. Pour améliorer leur condition, les ouvriers ne tardent pas à s'organiser. Ils mettent en place leur propre système d'assistance : les sociétés de secours mutuels. Les ouvriers cotisent dans ces sociétés qui leur apportent une aide financière à l'occasion de certaines situations de détresse. La plupart du temps, le patronat s'oppose systématiquement, au nom de la rentabilité, à l'amélioration des conditions de travail et à la hausse des salaires. Contrairement aux artisans, les ouvriers n'ont pas de relations personnelles avec leur patron. Ils travaillent avec d'autres ouvriers et vivent souvent entre eux (notamment dans les régions industrielles, où sont créées de véritables cités ouvrières). Cette communauté de vie favorise grandement la naissance d'une conscience de classe. C'est au Royaume-Uni qu'apparaissent, vers 1860, les premiers syndicats, les Trade Unions, représentant 7 millions d'adhérents : les ouvriers se regroupent pour obtenir des garanties contractuelles ou législatives (en cas de maladie, d'accident du travail, de chômage, etc.). Ils réclament également un salaire minimum, la limitation de la durée de travail et des congés payés. Les syndicats britanniques sont reconnus en 1871. À la fin du XIXe siècle, la grève devient le principal moyen de lutte des ouvriers. Les manifestations de grévistes sont cependant très violemment réprimées par l'armée. Si les grèves donnent d'abord peu de résultats, elles permettent aux ouvriers de se penser comme une classe sociale unie et déterminée. Peu à peu, la lutte du mouvement ouvrier commence à porter ses fruits. Les salaires progressent, le niveau de vie s'améliore. Des lois sont adoptées pour limiter le travail des enfants. En France, la loi de 1881 apporte un enseignement obligatoire, laïc et gratuit. Puis peu à peu, les journées de travail sont réduites. Vers 1900, elles sont réduites à 10 heures dans l'ensemble des pays industriels. Viennent ensuite les allocations sociales (vieillesse, maladie, familles) et les deux semaines de congé payé en 1939. De 1850 à 1940, les évolutions démographiques sont importantes dans un contexte où les mutations sociales et économiques sont nombreuses. Les journées entières à travailler passent à des heures réduites et des congés payés.

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