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Question sur un corpus

Publié le 19/09/2012

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question

Corrigé de la question sur le corpus : Théophile Gautier, le Roman de la momie, Hugo, Les Misérables, Umberto Eco, Le nom de la Rose et Stendhal, Le Rouge et le Noir

 

Question : Montrez que les trois personnages sont très différents mais qu’ils sont également très inquiétant

 

 

            Le portrait d’un personnage est l’occasion pour le romancier de faire une pause dans son récit et ainsi de faire plonger le lecteur dans l’univers qu’il veut donner à son œuvre. C’est ainsi que Théophile Gauthier dans le Roman de la momie, Hugo dans les Misérables, Umberto Eco dans le Nom de la rose et Stendhal dans le Rouge et le Noir dressent le portrait de personnages différents mais aussi très inquiétants.

             Les personnages mis en scène dans ces passages sont tous différents. Si le Pharaon possède une certaine majesté dans l’extrait du Roman de la momie puisque qu’il suscite « une respectueuse épouvante », Madame Thénardier se distingue au contraire par ses traits et son comportement grossier semblable à la fois à une « donzelle » et une « poissarde ». Quant au bibliothécaire et au portier, ils se distinguent davantage par leur froideur, pouvant passer pour de l’ « insensibilité » aux yeux de Julien dans l’extrait de Stendhal.

             Néanmoins dans tous ces extraits, les personnages paraissent inquiétants. Les comparaisons semblent, en effet, donner une deuxième personnalité aux personnages. En cela, ils sont des monstres, des êtres composites. Le Pharaon est déshumanisé par le biais de détails qui renvoient à des objets ou des matières, voire des animaux. Son torse est ainsi comparé à du « granit rose travaillé par un ouvrier habile ». Il est également rapproché d’un oiseau puisque ses paupières ressemblent à « celles de l’épervier sacré ». Madame Thénardier apparaît nettement comme un être double, caractérisé par la force et la violence. L’auteur la définit ainsi comme « un éléphant », « un fort de la halle habillé en fille ». La gradation « […] c’est un gendarme ; […] c’est un charretier ;[…] c’est un bourreau. » ajoute à l’inquiétude qu’elle développe chez Cosette et son lecteur. Malachie de Hildesheim oppose une apparence qui se veut aimable et une figure inverse. Il affiche ainsi « une expression de bienvenue » mais possède une « singulière physionomie ». Quant au portier, le narrateur nous le présente clairement comme un être semblable à un personnage infernal de la mythologie qui « inspire » une certaine « terreur » au personnage de Julien.

            Ainsi ces extraits mettent-ils en scène des personnages certes différents mais qui dégagent une certaine inquiétude que souhaite transmettre l’auteur à son lecteur. Le portrait apparaît dès lors comme un moyen d’envelopper ce dernier dans une certaine atmosphère.

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