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QUI SONT CES INDIGNÉS ET POURQUOI S'INDIGNENT-ILS?

Publié le 08/09/2012

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QUI SONT CES INDIGNÉS ET POURQUOI S'INDIGNENT-ILS? Ils sont jeunes, chômeurs, étudiants, activistes, anarchistes, immigrants, artistes ou encore simples électeurs. Inspirés par le Printemps arabe libérateur, ils ont assiégé les rues du Lower Manhattan à New York. Plus précisément contre Wall Street, patron du capitalisme. Ils dénoncent le capitalisme, les inégalités et les disparités économiques. Des cris de guerres tels que : Nous sommes les 99% par rapport au 1% qui se partageant à elle seule les richesses du pays. On parle ici d'une majorité qui estime être traité comme une minorité par le 1% des riches qui tiennent les ficelles. Zuccotti Park est devenu leur QG. Des slogans tels que : «Stand together for change« (rassemblons-nous pour le changement), «Rise up, we are the 99%« (relève-toi, nous sommes les 99%) accueillent les gens à l'entré du site. Ce «village« anticapitaliste est une concentration de tentes et de sacs de couchage. Un bureau d'accueil et d'information proposant des brochures d'Occupy Wall Street en anglais et espagnol (deuxième langue la plus parlée aux État-Unies), une bibliothèque portant aussi bien sur le Manifeste communiste que sur l'action de Che Guevara, un coin pour les forums think tank -- discutant de nouveaux médias (Facebook, Twitter) et des prochaines élections --, un espace pour les jeux de société et une cuisine servant 3000 repas par jour. Le dédain face à l'inégalité, une nature biologique Depuis les dernières années, plusieurs études, ont identifié des mécanismes du cerveau qui semblent décrire notre mépris face à l'inégalité. Mais pas juste le nôtre, même les animaux réagissent négativement lorsqu'ils perçoivent une injustice. Il y a eu, par exemple, une étude sur des chiens où on leur demandait de donner la patte et ils le firent sans problème. Sauf que si vous avez le malheur de donner une plus grosse récompense à l'un des deux, et l'autre cessera de jouer. Une expérience plus élaborée avait été publiée en 2004 sur des singes capucins. Ceux-ci avaient été entraînés à donner à leurs «amis« humains des petits cailloux en échange de concombres. En un temps record, une «économie« s'était développée, les singes plus voraces ramassèrent davantage de petits cailloux. Par la suite, les scientifiques avaient commencé à donner à certains singes des raisins, au lieu des concombres -et les singes préfèrent les raisins. C'est là que commence leur véritable expérience. Devant cette injustice, les singes payés en concombres décidèrent de faire la grève: ils avaient cessé de ramasser des cailloux, même si cela signifiait qu'ils n'avaient plus de concombres à manger. En un sens, ce que révèlent ces anecdotes, c'est que les animaux ne recherchent pas l'égalité: certains singes accaparaient plus de cailloux que d'autres et recevaient davantage de concombres. Mais arrivait un moment où «l'écart salarial« devenait trop choquant. Le seuil de tolérance était donc dépassé. Au commencement, un grand élan de solidarité. Même les stars s'indignent Figure SEQ Figure \* ARABIC 1: le rappeur Jay Z et Kanye West lors de leur tourné Watch the trone qui leur a rapporté près de 6 millions de dollars Depuis le début du mouvement Occupy Wall Street, les indignés sont soutenus par une grande frange de la population mondiale. Plusieurs indignés suivirent le mouvement, dans les plus grandes villes du monde, on retrouvait une place occupé par des indignés. Certain rappeur comme Lupe Fiasco était aussi solidaire depuis le début. Il a fait don de 50 tentes, mais elles furent confisquées par la police. Le chanteur Talib Kweli est venu au Zuccotti Park et a exprimé son soutien aux indignés en chantant le titre Distraction. «Je ne suis pas aligné politiquement parlant avec chacun qui est ici. Mais c'était géant de voir la démocratie en action«. Par contre, d'autre tel que le rappeur Jay-Z, on cherché un intérêt commercial derrière ce mouvement. Il a commis une bêtise en voulant récupérer le mouvement d'Occupy. Il a parodié l'expression fondatrice du mouvement Occupy Wall Street, en Occupy All Streets (Occupons toutes les rues) et l'a imprimé sur des t-shirts mis en vente sur Rocawear.com, sa société de vêtements. Une opération jugée avariée et opportuniste qui a provoqué la colère des manifestants. Du coup, la publicité faisant l'article du t-shirt à l'imitation mensongère a été retirée du site web de la société Rocawear de Jay-Z. Les «indignés« ont allumé une mèche impossible à éteindre Principaux mouvements des «indignés« dans le monde : - États-Unis : depuis le 17 septembre à New York, des manifestants qui occupent un square à deux pas de la Bourse de Wall Street dénoncent quotidiennement le monde de la haute finance. Baptisé Occupons Wall Street, ce mouvement non violent dénonce la montée des inégalités et du chômage des jeunes, la cupidité de Wall Street et la corruption des 1% les plus riches. Le mouvement a essaimé dans une trentaine de villes américaines. - Espagne : né le 15 mai d'une petite manifestation de citoyens à Madrid, le mouvement des «indignés« s'est répandu dans tout le pays, notamment à Barcelone, Valence, Saragosse. Des jeunes, des chômeurs, des retraités et des salariés de tous horizons, protestant contre la précarité sociale et les dérives du capitalisme, se sont relayés du 17 mai au 12 juin pour occuper la place Puerta del Sol, au coeur de la capitale espagnole. Profitant d'un large soutien populaire, les «indignés« ont depuis consolidé leur mouvement via des assemblées populaires et des manifestations ponctuelles, celle du 19 juin rassemblant au moins 200 000 personnes dans le pays. - Grèce : depuis le 25 mai, le mouvement des «indignés«, calqué sur celui de Madrid, a réussi à faire descendre des dizaines de milliers de Grecs dans la rue pour protester contre des mesures d'austérité et la politique de réformes menée par le gouvernement. Les manifestants se sont installés durant deux mois sur la grande place Syntagma d'Athènes, menant des débats publics sur la façon de sortir de la crise de la dette ou de renouveler la démocratie. Ce mouvement, qui se veut pacifique, a rencontré un vif succès initial, mais la manifestation du 29 juin a dégénéré en violences. Depuis la rentrée, le mouvement semble s'essouffler. - France : la mobilisation parisienne des «indignés« a débuté le 19 mai, faisant écho au mouvement de contestation madrilène. Le regroupement quotidien, jusqu'alors confidentiel, sur la place de la Bastille, a pris une ampleur inédite le 29 mai avec un millier de jeunes manifestants qui ont été contraints de quitter la place. - Montréal: Les « indignés « de Montréal occupent le Square Victoria en y campant du 15 octobre 2011 au 25 novembre 2011. Le mouvement fait suite à l'occupation originale d' HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Occupy_Wall_Street" \o "Occupy Wall Street" Occupy Wall Street à New York. Cependant, l'occupation du Square Victoria est rapidement détournée par les sans-abris qui en prennent le contrôle. Leur arrivée massive introduit dans le campement divers problèmes : consommation d'alcool et de drogue, tente transformée en centre d'injection, relations sexuelles, bagarres et menaces de mort. Israël : le mouvement de contestation a éclaté à la mi-juillet lorsque des jeunes des classes moyennes ont érigé des camps de toile dans la plupart des grandes villes pour protester contre les prix prohibitifs des loyers et la vie chère en général. Début septembre, plus de 400 000 personnes ont défilé dans le centre de Tel-Aviv et dans une quinzaine de villes du pays, une mobilisation qualifiée d'«historique«. Le mot d'ordre lancé par les «indignés« américains fut suivi à la lettre dans les cinq continents. On parle ici de 951 villes dans près de 82 pays. Malgré l'expulsion des mouvements dans plusieurs villes, l'idée persiste. Elle a suscité un large mouvement de contestation à l'international. Grâce aux réseaux sociaux, des manifestes pour des marches de protestation commencent à circuler et attirent l'adhésion d'une importante communauté d'internautes. Comme ce fut le cas lors de la révolte dans les pays arabes au printemps dernier, les réseaux sociaux et l'internet jouent un rôle primordial. Pour les indignés, la «révolution« est en marche. Elle ne va pas s'arrêter en dépit des quelques arrêts obligatoires. Pour certains économistes, ce n'est pas la survie du capitalisme qui est remise en cause mais plutôt la capacité de le réguler. La montée en puissance au cours de ces dernières années d'un capitalisme non réglementé qui déstabilise le fonctionnement de l'économie mondiale et retient en otages États, consommateurs, salariés et petits actionnaires Toute tentative de régulation sérieuse de ce capitalisme de l'ombre, dont l'importance est comparable à celle du capitalisme réglementé, est bloquée par la puissance du lobby bancaire et par la connivence de ce dernier avec le monde politique soutient Marc Roche journaliste à Londres dans son dernier ouvrage s'intitulant Le capitalisme hors-la-loi. C'est de ce lobby bancaire que ces indignés puisent leurs forces. Ce mouvement est spectaculaire, cela pourrait vraiment se révéler être un événement historique, un moment important de l'histoire américaine et mondiale. Il est temps de poser la question de la prise du pouvoir et du contrôle. Quelle classe dirigera l'État ? Quelle classe imposera ses vues et ses intérêts à toute la société ? La classe majoritaire ou les moins de un pour cent. MATIÈRE : FRANÇAIS PROPRE : COMMUNICATION ET EXPRESSION PROFESSEURE : DANIÈLE SIMPSON SESSION : AUTOMNE 2011 REPORTAGE Par Miri, Sid-Ali

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