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RÁKOSI Mátyás

Publié le 22/02/2012

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RÁKOSI Mátyás (1892-1971) Dirigeant communiste hongrois. Né en Hongrie, issu d'une famille de la petite bourgeoisie juive, Mátyás Rákosi adhère au Parti communiste de Hongrie dès sa fondation en 1918. Il participe à la République des conseils dirigée par Béla Kun (1886-1941) en 1919 comme commissaire du peuple à l'Intérieur et commandant de l'Armée rouge hongroise. Après l'échec de la révolution communiste, il émigre en Union soviétique et devient membre du Comité exécutif du Komintern. Il revient en 1924 en Hongrie, est arrêté en 1925 et condamné en 1927 à huit ans et demi de prison, puis à la perpétuité lors d'un second procès en 1935. En 1940, il est libéré selon les termes d'un accord entre l'Union soviétique et la Hongrie qui autorise son départ en échange du retour des drapeaux de la guerre d'indépendance hongroise de 1848-1849. M. Rákosi reprend alors son ascension au sein du Komintern. Revenu en Hongrie en novembre 1944, il s'attaque aux membres du parti de l'intérieur et lance l'offensive qui mènera à la transformation de la Hongrie en démocratie populaire. Les élections du 15 mai 1949 consacrent le triomphe de la « tactique du salami » qui consiste à éliminer les partis de la coalition gouvernementale. Secrétaire général du parti unique (le Parti socialiste des ouvriers hongrois), M. Rákosi impose alors un culte de la personnalité suivant l'exemple de Staline dont il se dit le « meilleur élève » : son image est omniprésente lors des parades du régime, mais aussi dans tous les lieux publics et dans chaque foyer. Bien plus que les trois autres principaux dirigeants du Parti, ErnöGerö (1898-1980), József Révai (1898-1969) et Mihály Farkas (1904-1965), M. Rákosi symbolise le stalinisme en Hongrie. La mort de Staline en 1953 représente une première éclipse dans sa carrière ; il laisse la place à Imre Nagy, mais à la faveur d'un raidissement de la politique extérieure soviétique, il revient au pouvoir en 1955 pour en être à nouveau chassé en juillet 1956. De son exil en Union soviétique, il tentera d'influencer les plus conservateurs du Parti et représentera une menace pour le régime de János Kádár qu'il ne cessera de critiquer. Il meurt en 1971 en Union soviétique, sans être revenu en Hongrie. Catherine HOREL

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