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réalisme magique - littérature.

Publié le 28/04/2013

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réalisme magique - littérature. réalisme magique, tendance apparue dans la littérature narrative hispano-américaine dans la seconde moitié du XXe siècle. Désireux d'extraire du réel le merveilleux qui s'y cache, pour l'exhausser parfois jusqu'au mythe, le réalisme magique tente de dépasser la notion traditionnelle de réalisme en faisant intervenir le fantastique dans des récits qui prennent généralement pour toile de fond la vie quotidienne et l'histoire sud-américaines. Lancée -- indirectement -- par le romancier cubain Alejo Carpentier lorsqu'il formule, en 1948, dans le prologue de son roman le Royaume de ce monde, la question suivante : « Qu'est-ce que l'histoire de l'Amérique latine, sinon une chronique du merveilleux dans le réel ? «, la notion de « réel merveilleux «, qui fera fortune sous le nom de « réalisme magique «, est vite reprise par la critique qui s'en sert pour caractériser la littérature hispano-américaine contemporaine. Regroupant des oeuvres éclectiques, le réalisme magique se caractérise par la manière dont il mêle au réalisme de la narration des éléments fantastiques et fabuleux, non pas tant pour les concilier que pour en exagérer l'apparente discordance. Le défi que suppose une telle orientation par rapport à la notion courante de réalisme porte en lui un questionnement implicite de la vérité, susceptible à son tour de miner délibérément le texte et les mots et, parfois, l'autorité du roman même. Si cette tendance à mêler réel et merveilleux est présente de longue date dans la littérature (Rabelais, Sterne, et plus récemment Nabokov -- Feu pâle, 1962 -- et Grass -- le Tambour, 1959 --), le réalisme magique s'épanouit dans toute sa splendeur avec la littérature latino-américaine des années soixante et soixante-dix, alors que s'accentue, dans ces cultures, l'écart entre modernité technologique et superstitions ancestrales, à une époque aussi où la toute-puissance des dictatures politiques fait de la parole un outil infiniment précieux. En marge de Carpentier (le Partage des eaux, 1953), les principaux tenants du genre sont Miguel Ángel Asturias, Carlos Fuentes, Julio Cortázar, Mario Vargas Llosa, Manuel Mujicà Lainez (Bomarzo, 1962) et, surtout, Gabriel García Márquez, dont les romans Cent Ans de solitude (1967), l'Automne du patriarche (1975) et Chronique d'une mort annoncée (1981) demeurent les sommets du genre. Hors du continent américain, le réalisme magique trouve sa meilleure expression dans l'oeuvre d'Italo Calvino, dans celle de Milan Kundera, ou bien encore dans certains romans de Salman Rushdie ( les Enfants de minuit, 1981 ; les Versets sataniques, 1988). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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