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Renard et Ysengrin dans le puits

Publié le 25/07/2010

Extrait du document

L'extrait analysé, paru dans les années 1178, est tiré du Roman de Renard. L'auteur de cette branche ne nous est pas parvenu.  Renard était en quête de pitance. Après avoir dévoré trois volailles, Renard a soif et s'arrête devant un puits dans lequel il regarde. L'animal croit y voir Hermeline, sa femme. Il met les pieds dans le seau et descend au fond du puits. Arrive Ysengrin grâce auquel Renard saura y trouver profit pour se sortir de là.  Renard et Ysengrin dans le puits constitue le sujet du texte. La scène en question nous est présentée avec des thèmes comme la ruse, la naïveté. Le narrateur est intradiégétique et adopte un point de vue omniscient.    Cet extrait, analysé de façon linéaire, peut se découper en 8 parties, de la manière suivante:  - Une première partie, de la ligne 1 à la ligne 8 jusqu'à « voix «, dans laquelle le décor est posé. C'est la situation initiale.  Dans la première phrase, le mot commençant cette partie (« Seigneurs «) indique que le narrateur s'adresse directement au lecteur. On discerne la présence de celui-là. Il y a également le mot « merveille « qui fait référence à la ruse dont saura faire preuve Renard.  Dès lors que nous avons lu le fonctionnement du puits (lorsqu'un seau descend, l'autre monte l.1-2), nous savons que le futur problème sera en rapport avec cela.  Renard, qui a fait tant de mal, s'est accoté contre le puits, désolé et marri, et tout pensif. On voit ici que Renard se sent mal suite à ses mauvais actes. C'est ce qu'il se produit souvent en réalité: nous ne nous rendons souvent compte de la grandeur du mal que nous avons commis seulement lorsqu'il a été fait.  C'est peut-être du fait que Renard est perdu dans ses pensées et qu'il a soif qu'il croit apercevoir sa femme au fond du puits. L'utilisation du mot « femme « dans cette phrase revient au côté humain car un animal n'a pas de femme.  - Une seconde partie, de la ligne 8 (à partir de « voix «) à la ligne 10 où l'erreur de Renard, qui est de mettre les pattes dans le seau, déclenchera une grande conséquence. Effectivement, nous pouvons constater ici que Renard n'a pas eu la présence d'esprit de réfléchir à ce qu'il risque de lui arriver s'il descend dans le puits tant il avait l'envie de voir Hermeline. C'était l'instinct animal.  - Une troisième partie, de la ligne 11 à la ligne 14, dans laquelle on voit Renard dans une situation peu confortable. En effet, sa position en ce lieu ne doit pas être agréable car il préfèrerait être mort et dans un cercueil (l.12)  Il y a le premier aspect religieux avec le mot « diable « (l.11).  - Une quatrième partie, de la ligne 15 à la ligne 17, où il y a la première intervention d'Ysengrin de cet extrait.  Le premier mot de cette partie est de nouveau « Seigneurs «. Le narrateur est présent.  Une rime a été crée avec le mot « heure « (l.15) et « demeure « (l.16). Ysengrin n'a pas de maison ce qui fait référence au monde humain: les loups n'habitent pas dans une bâtisse. Il sort d'une lande qui est une étendue de terre où ne poussent que certaines plantes sauvages. Le loup vit dans un lieu pauvre en végétations. Il y a une différence avec la vision que nous avons des loups car pour nous, les loups vivent dans une forêt où il y a des arbres.  Nous voyons que, tout comme Renard avant d'avoir besoin de s'hydrater, Ysengrin est atrocement torturé par la faim.  Cette apparition d'Ysengrin dans l'histoire et à ce moment-là, nous fait savoir qu'Ysengrin sera, une fois encore, victime de la ruse de Renard.  - Une cinquième partie, de la ligne 17 à la ligne 38, où Ysengrin et Renard se rencontrent une fois de plus. Il y a dans ce passage, un champ lexical abondant de la religion.  Le narrateur a indiqué, entre crochets, que le loup découvre Renard au fond du puits. Grâce à cela, nous pouvons savoir que la question qui suivra, prononcée par Ysengrin, est adressé à Renard. Cette indication entre crochets montre est aussi une ellipse de la narration. En effet, il manque un passage entre la sortie d'Ysengrin en quête de nourriture et le fait qu'il découvre Renard au fond du puits.  Renard ment; il se fait passer pour quelqu'un de bon et qu'il avait même été, jadis, le compère d'Ysengrin dont celui-ci aimerait Renard plus que son frère. Puisque Renard utilise le mot « jadis «, Ysengrin croit que Renard est mort. Lorsque Renard dit qu'il se faisait appeler « feu renard, qui tant savait de ruses et de tours « (l.21), le loup ne s'interroge pas du fait que Renard pourrait le tromper par sa ruse car Renard a précisé, avant, qu'il était son compère.  Renard lui explique que tout le monde meurt un jour et que Dieu décide quand. Il dit également que Dieu attend l'âme d'Ysengrin.  A la ligne 26, Renard utilise une métaphore: il emploie le mort « martyr « pour signifier sa vie. Il se pourrait qu'il l'ait faite car sa vie était pleine de souffrances.  Puisqu'il est en position de faiblesse et que, pour que sa ruse fonctionne, il doit attirer Ysengrin dans le puits, il est obligé de lui demander pardon de façon respectueuse (l.26 « beau et doux compère «). Ysengrin est naïf et, de ce fait, accepte les excuses.  Renard, sentant qu'il pourra à nouveau tirer profit du loup, continue dans son stratagème en lui expliquant pourquoi il est heureux d'être mort. Il lui dit que son âme est au Paradis, assise aux pieds de Jésus.  A la ligne 34, la phrase « si tu es au royaume… « sera la façon d'achever son stratège car, suite à cela, le loup voudra être à sa place. En effet, si nous sommes au royaume terrestre et qu'il y ait un Paradis céleste, tout ne pourra être que plus beau, paisible là-bas. Renard profite de chaque occasion pour attirer Ysengrin (exemple: l.35 à 37 lorsqu'il énumère l'abondance d'animaux dont il pourrait se nourrir).  - Une sixième partie, de la ligne 39 à 47, dans laquelle, Renard, sachant qu'Ysengrin a marché dans son piège, profite de lui reprocher certaines choses. Il accuse le loup de s'être mal comporté et même d'avoir mal agi contre lui ce qui est évidemment faux.  Il est ensuite écrit que le goupil a réussi à faire croire à Ysengrin que c'était la balance du bien et du mal. Le narrateur n'a pas besoin d'en dire plus car le lecteur sait que Renard est rusé et Ysengrin naïf et donc, par suite, nous n'avons pas besoin de développement de comment cela s'est déroulé.  - Une septième partie, de la ligne 48 à la ligne 63, dans laquelle Ysengrin prie Dieu pour aller au Paradis.  La première phrase est l'inverse de la réalité. Normalement, le bien monte vers Dieu (donc au ciel) et le mal va en enfer.  Dans ce roman, il devait y avoir au moins deux prêtres: un vieux lièvre et une chèvre car Ysengrin s'est confessé à eux.  A la ligne 52, on voit qu'Ysengrin demande à Renard de le faire entrer là-dedans alors qu'il n'aurait pas besoin de lui, de son accord. Il lui suffit de monter dans le seau.  Ensuite, le goupil, sachant qu'Ysengrin est impatient de le rejoindre, profite encore de cette situation pour faire durer le temps plus longtemps en lui disant de prier Dieu.  (l.56) Nous avons une preuve que le loup est impatient car il est écrit qu'il ne veut plus tarder. Lorsqu'il tourne le derrière vers l'Orient et la tête vers l'Occident, il commet une erreur car d'habitude, c'est le contraire de ce qui se faisait. On peut dire que cette erreur a été faite car il était pressé ou qu'il n'était pas assez intelligent pour savoir que telle était la coutume.  (l.57-58) Renard qui fait mainte merveille. On fait allusion à sa ruse.  A la ligne 59, la façon dont s'exprime Ysengrin pour dire qu'il a prié Dieu est similaire à un enfant lorsqu'il dit à sa mère qu'il a accompli telle ou telle chose.  A la ligne 61, Renard dit qu'il a rendu grâces à Dieu. Dans la religion, lorsque nous rendons grâces à Dieu, cela signifie louer et remercier Celui qui nous accompagne dans le temps sans jamais nous abandonner. Le narrateur a voulu expliquer, qu'ici, Renard remercie Dieu de ne pas l'avoir abandonné car, grâce à Ysengrin, il pourra sortir du puits. Par contre, Ysengrin n'interprète pas cette phrase de la même manière. Pour lui, Renard a remercié Dieu de l'avoir accompagné dans sa vie et de l'avoir amené au Paradis.  - Une huitième partie, de la ligne 64 à la ligne 66, qui est le passage dans lequel Ysengrin monte dans le seau et descend au fond du puits. C'est le dénouement de cet extrait.  Le loup est content car il peut enfin entrer dans le seau pour arriver au soit disant Paradis. Il joint les pieds (l.64). Cela fait allusion aux hommes, lorsqu'ils joignent les mains pour prier et également à la position dans la tombe (mains jointent).  Ils se rencontrent en chemin car, puisque le seau d'Ysengrin est « relié « à celui de Renard, quand Ysengrin descend, Renard monte.  - Une dernière partie, de la ligne 67 à 74, dans laquelle Ysengrin demande pourquoi Renard monte.  A la ligne 68, « compère « est une marque d'affection de la part d'Ysengrin.  Maintenant que le goupil a obtenu ce qu'il voulait du loup et qu'il est en liberté, nous retrouvons de la méchanceté dans sa parole (l.69-70: ne fais pas la grimace).  A la ligne 70, nous retrouvons la façon dont tout le monde voit le Paradis, c'est-à-dire en haut, au ciel et l'Enfer en bas.  A la ligne 72-73, le sarcasme de Renard réapparait. Le goupil étant de nouveau sur terre, est content et fier du tour qu'il vient de jouer avec Ysengrin. Il a encore gagné contre le loup.  Les trois petits points terminant l'extrait montrent que Renard n'a pas terminé de faire des tours, des bêtises.    Une fois de plus, Renard a triomphé contre Ysengrin grâce à sa ruse. Renard a profité de la situation pour se moquer d'Ysengrin. Tout d'abord victime de ses mauvais actes, il a su être assez intelligent pour trouver une solution pour s'en sortir même si, pour se faire, il a dû tromper le loup. L'auteur montre que Renard est quelqu'un de rusé et que, de ce fait, il s'en tirera toujours en l'utilisant.

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