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RÊVE DE MAKAR (Le) de Vladimir Galaktionovitch Korolenko

Publié le 17/10/2015

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RÊVE DE MAKAR (Le)

 

 

 

Nouvelle de Vladimir Galaktionovitch Korolenko (1853-1921), très caractéristique de la manière de l’auteur. Makar est un pauvre paysan qui, vivant dans les forêts de la « taïga » sibérienne, s’est adapté aux mœurs des sauvages Yakoutes et, le ventre toujours plus ou moins vide, rêve de jours meilleurs. Il travaille du matin au soir, scie du bois, laboure, sème, fait tourner le moulin à bras - et boit. Mais, tout en buvant, il pleure, et déclare vouloir aller sur la « montagne sacrée » pour sauver son âme. Or, il advient que, la veille de Noël, ayant dérobé un rouble à deux réfugiés politiques à qui il devait livrer du bois, il s’enivre et s’endort. Dans son sommeil, il rêve qu’il est mort de froid, et comparaît devant Toïon, le dieu de la forêt. Il essaie tout d’abord de fléchir le dieu en lui contant, selon son habitude, force mensonges. Mais en vain : Toïon le condamne à être métamorphosé en cheval de poste. Makar devient alors éloquent. Il évoque la dure existence qu’il a menée, les privations qu’il a subies, la solitude morale dans laquelle il a vécu. Le récit du pauvre diable attendrit jusqu’aux larmes le dieu et les anges qui l’entourent. Le plateau de la balance de la justice, dans lequel se trouvent les péchés de Makar, lentement se soulève et devient plus léger que le plateau d’or demeuré vide ; le dieu des bois fait alors justice à Makar.

 

Cette nouvelle est délicate et puissante à la fois. Le Rêve de Makar présente un très grand intérêt pour l’histoire littéraire russe : la description qu’on y trouve de la vie en Sibérie, déjà fort précieuse au point de vue ethnographique, devient, sous la plume de l’auteur, extrêmement vivante et sensible à tous.

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