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Rhinocéros - Ionesco

Publié le 22/02/2012

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ionesco
Résumé de la pièce Dans une ville, ou plutôt un village quelconque, les habitants vont se retrouver confrontés à l'apparition étrange de rhinocéros. D'abord, seul un spécimen est repéré, et beaucoup ne croit pas à son existence et pensent à des hallucinations. Mais les créatures se répandent, et les gens se rendent alors comptent que ces rhinocéros sont en fait des humains qui ont subit une transformation due à une maladie nouvelle, la rhinocérite. La métamorphose est imputée non pas entièrement à cette maladie mais à la volonté des transformés, qui ont en fait choisit ce nouvelle état et n'ont pas sut résister au pouvoir d'attraction qu'exerce la meute grandissante des pachydermes. Finalement, seul être humain face aux rhinocéros qui barrissent autour de sa maison, Béranger choisit la lutte et la pièce finit sur son monologue, quand il se saisit d'une carabine et dit «Je ne capitule pas ! » après en avoir débattu avec lui même. La pièce est répartie en 3 actes, dont le deuxième contient 2 tableaux. * Acte 1: sur la place d'un village, un rhinocéros fait irruption. Des discussions en découlent, on apprend qu'un chat a été écrasé par la bête. * Acte 2, premier tableau:dans le bureau d'une entreprise, le directeur, la secrétaire et d'autre parles, puis arrive le protagoniste principale qui été aussi présent dans l'acte 1, Béranger. Daisy, la secrétaire, et lui essayent de convaincre les autres de la réalité de leur aventure. Un employé est déclaré absent, sa femme vient l'excuser, mais elle est poursuivie par un rhinocéros se révélant être son mari, qui détruit une partie de l'entreprise. La dame se change elle aussi en rhinocéros, les autres sont sauvés par des pompiers. Acte 2, deuxième tableau: dans la chambre de Jean, Béranger assiste à la métamorphose de son ami, et constate que le concierge a fait de même alors qu'il veut le prévenir de ce qui est arrivé à son locataire. * Acte 3: dans la chambre de Béranger, qui est d'abord seul et tourmenté par l'idée d'une transformation prochaine, arrivent successivement Dudar et Daisy. Ils disctutent, puis Dudar décide de se changer en animal et sort de la maison, Daisy fais de même. Béranger décide de combattre. L'auteur «Je préfère la vie à la mort, exister à ne pas exister, car je ne suis pas sûr d'être une fois que je n'existerai plus.» Eugene Ionesco naît en Roumanie(1909) mais grandit à Paris de 1913 jusqu'à ce qu'il rejoigne son père en son père à Bucarest en 1925 suite au divorce de ses parents. En 1938, il reçoit de l'institut de Français à Bucarest une bourse pour se perfectionner en France et échapper à la montée du fascisme, contre lequel il se battra toute sa vie. En France, il fréquente l'avant-garde intellectuelle et artistique auprès de laquelle il développe un esprit libre et son don pour la provocation. Sa première pièce, la Cantatrice Chauve, jouée pour la première fois en 1950, ne reçoit qu'un accueil froid mais marque la naissance d'un nouveau théâtre. Dès 1952, il publie chaque année des pièces nouvelles et acquiert finalement une renommée internationale et officielle. Il entre en effet à l'Académie Français en 1970 ainsi qu'au moins connu Collège de Pataphysique en 1957. Il est aussi nommé officier de la Légion d'honneur en 1984. Il a écrit d'importantes pièces du théâtre absurde, mêlant comique et désespoir. Car si ses pièces font rire, c'est afin de rendre l'humain moins seul malgrès le grotesque de sa condition. Il écrit Rhinocéros en 1958 en réaction à une ambiance de rascisme et de chauvinisme coloniale suite à la guerre d'Algérie, où beaucoup de partisan du général de Gaulle alors au pouvoir espérait le voir établir un régime autoritaire de droite. Adaptée par Jean-Louis Barrault(.-L. B. était un metteur en scène et comédien réputé)et jouée en Allemagne en 1960, à Dusseldorf pour ne pas trop provoquer en France, elle y sera perçue comme une critique du nazisme, et dès lors cette interprétation sera beaucoup réutilisée. Cette pièce représente une certaine consécration, car elle est mise en scène par un homme de théâtre très reconnu et connait un grand succès. «Le théâtre peut être le lieu où il semble que quelque chose se passe.» Comparaison avec Godot Ionesco est l'auteur associé à Beckett par excellence, car tout deux ont inventé un nouveau théâtre, qui casse avec la complaisance habituelle avec le public et ont donc choqué leur public de l'époque. Ce sont donc ces liens que l'on peut faire entre En attendant Godot et Rhinocéros.Une répétition de En attendant Godot, 1961. Dans les deux, le public est déconsidéré voir rabaissé: aucune aparté qui créerait une complicité, parfois traité de "tourbe"(dans Godot), ou seulement de "mur ravagé"(Rhinocéros), de façon quelque peu connoté car les spectateurs sont aussi appelé le "quatrième mur". Mais surtout, le public est remué par le changement dans les codes, avec un bouleversement du langage qui semble responsable de l'évolution du récit et non plus à son service, car c'est par des glissements de sens, quand dans Rhinocéros Daisy parle d'aller déjeuner, et que Dudar révèle son désir d'herbe, ce qui signifie le début de sa transformation en rhinocéros. Ou quand dans Godot Vladimir rebondit sur une réflexion terre à terre d'Estragon qui constate que son compagnon attend toujours le "dernier moment" pour faire les chose et en tire une idée métaphysique sur ce dernier moment. des jeux sur les dialogues apparaissent, volontairement dans Godot quand Vladimir et Estragon passe le temps grâce à des stichomythies, ou involontairement pour les personnages, mais laissant deviner une intention de l'auteur de Rhinocéros de perdre le spectateur en mélangeant le dialogue d'un vieux monsieur et d'un logicien et celui de Jean et Béranger, renforçant la confusion crée par l'alternance de répliques qui ne répondent pas à la précédente en mettant mot pour mot et successivement les même phrases dans la bouche d'un personnage de chaque duo. On le voit par exemple dans cet extrait: Le vieux monsieur C'est compliqué. Béranger, à Jean C'est compliqué. Le logicien, au vieux monsieur C'est simple au contraire Le vieux monsieur, au logicien C'est facile pour vous, peut être,pas pour moi. Béranger, à Jean C'est facile pour vous, peut être,pas pour moi. Le langage voit ses différentes possibilités de communication tronqué par ces jeux et il n'en reste que son intention première, la fonction phatique qui cherche à maintenir un lien entre les humains. En attendant Godot et Rhinocéros se rejoignent aussi par la dose d'absurde qu'elles contiennent, Beckett la crée en faisant attendre indéfiniment et sans but ses personnage, Ionesco en les faisant se changer en rhinocéros, et cette transformation semble tellement impossible qu'elle en devient insensée. Mais derrière l'absurdité apparaît la multiplicité des interprétation qui en découle: l'attente peut représenter la condition humaine, la métamorphose l'apparition de la brutalité et de la barbarie... L'absurde de situation et de langage est finalement porteur de toute l'ambiguïté qu'elle amène, et des réflexions suscitées. Malgré ces axes qui se retrouvent dans les deux oeuvres, d'autres aspects font de Rhinocéros une pièce bien différente de En attendant Godot. En effet, le cadre est complètement ancré dans un environnement crédible et familier par la précision des didascalies quand elles mettent en place le décors d' "une petite ville de province", tandis que le décors où évoluent Vladimir et Estragon est réduit à un arbre et un cailloux, ce qui donne l'impression d'un espace imaginaire ou de la représentation de l'intérieur d'un cerveau. De plus, dès le début, l'absurde est mis en place déjà par le décors mais aussi par les dialogues, qui sont donc construits par décalages, tandis que Rhinocéros installe une atmosphère banale pour la faire basculer vers la folie. Rhinocéros semble dévoiler à la fois concrètement et symboliquement le fonctionnement d'un système, la mise en marche d'un problème engendrée par la société qui abouti à son autodestruction.Affiche créée par l'illustrateur et artiste Stefan Lindblad pour des représentations à Stockholm en 2007. Alors que En attendant Godot ne montre pas une mise en marche de la violence, mais une violence quotidienne, inhérente à l'attente et à la vie, et là réside une différence principale car constructrice.

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