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Robert Julius Oppenheimer

Publié le 05/07/2016

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il était quasiment le seul grand physicien nu­cléaire de nationalité américaine à même d'occuper ce poste

Robert Julius Oppenheimer (1904-1967) fut très tôt ce qu'on peut appeler un surdoué. Le général Graves, qui, de 1942 à 1945, avait la charge de superviser le projet Manhattan visant à mettre au point une bombe nucléaire, l'avait repéré au sein du groupe de physi­ciens. Selon les dires de Groves lui-même, Oppenhei­mer possédait quatre qualités essentielles pour occuper le poste de directeur du laboratoire de Los Alamos : premièrement, il était Américain; deuxièmement, il était l'un des meilleurs physiciens du moment, auteur de travaux sur la quantique des atomes; troisièmement, la mise au point de la bombe ne lui posait pas réelle­ment un cas de conscience, et enfin, quatrièmement, il possédait un pouvoir de persuasion exceptionnel.

Oppenheimer n'était cependant pas le plus coté des physiciens participant au projet, plusieurs Prix Nobel' faisaient partie de l'équipe. Ils avaient cependant tous un défaut majeur, celui d'être de nationalité étrangère. C'était le cas de Fermi qui subit maintes vexations en raison de sa nationalité italienne ou de Bohr qui était Danois et dont on se méfiait.

En fin de compte, si le choix de Groves s'avéra judi­cieux sur le moment, il fut contesté peu de temps après la Seconde Guerre mondiale. En effet, nommé prési­dent de la Commission consultative sur l'énergie atomique, Oppenheimer commença à se démarquer de ses anciennes positions. Comme ce fut le cas chez la plupart des grands physiciens de l'époque, les considé­rations humanitaires finirent par l'emporter. Après,


Einstein, Fermi et les autres, Oppenheimer mit en garde les gouvernants contre l'extension de l'arme nu­cléaire. Il s'opposa ainsi au développement de la bombe à hydrogène. Par la même occasion, il se fit un ennemi du tristement célèbre sénateur MacCarthy. Lors des audiences, il fut courageusement soutenu par Linius Carl Pauling, autre savant et futur Prix Nobel, qui sera lui aussi inquiété. Ses nouvelles prises de position et la campagne qui se développa contre lui, amenèrent Oppenheimer à présenter sa démission du poste de pré­sident de la Commission consultative sur l'énergie ato­mique. Sa carrière au plus haut niveau fut alors brisée même s'il occupa le poste de directeur de l'Institut des sciences avancées de l'université de Princeton.

Neuf ans plus tard, il recevait le prix Enrico Fermi. Remise par le président Lyndon B. Johnson lui-même, cette distinction était le symbole des excuses tacites que lui faisaient les Etats-Unis pour la manière dont il avait été traité.

 

Ce savant, lecteur de textes sanscrits à ses heures per­dues, est également l'auteur de deux ouvrages détail­lant le rôle de la science dans le monde, The Open mind et Science and the Common Understanding.

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