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Rulfo, Juan - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Rulfo, Juan - écrivain. 1 PRÉSENTATION Rulfo, Juan (1918-1986), romancier, conteur et photographe mexicain, auteur de Pedro Páramo (1955). 2 UNE OEUVRE NÉE DE LA VIOLENCE Né à Apulco (État de Jalisco) dans une famille de riches propriétaires, en pleine Révolution mexicaine, Juan Rulfo passe son enfance à San Gabriel, qui sert de décor à la plupart de ses récits. Petit garçon, il assiste à la rébellion des Cristeros (19261929), violent soulèvement des paysans catholiques du centre du Mexique contre les réformes anticléricales du président Calles, qu'il posera comme le théâtre d'un grand nombre de ses nouvelles. La vie comme l'oeuvre de l'écrivain porteront en effet une trace durable de ces événements tragiques qui ont détruit sa famille et qui lui laissent le souvenir obsessionnel de la mort violente (notamment celle de ses proches), des villages du llano de Jalisco en ruine et des campagnes saccagées. Après la mort de ses parents -- son père est assassiné en 1923, sa mère décède en 1927 --, Juan Rulfo est placé en orphelinat à Guadalajara où il demeure jusqu'en 1932. Jusqu'à sa mort, il s'interrogera sur cette période : « J'ai eu une enfance très dure. J'ai vécu dans une zone de dévastation dont jusqu'à ce jour je n'ai pas compris la cruauté «. De 1935 à 1945, il suit des études de droit puis travaille à Mexico au ministère de l'Intérieur et se fait engager dans une agence de voyages. Dès 1946, il se lance dans la photographie et collabore, avec son ami l'écrivain Efrén Hernández, aux revues littéraires América et Pan (qu'il dirige avec Antonio Alatorre). En 1938, il écrit son premier conte, La vida no es muy seria en sus cosas. 3 LES RÉCITS D'UNE TRAGÉDIE Juan Rulfo fait paraître ses premiers textes dans des revues littéraires, au début des années 1940. Certaines de ses nouvelles publiées dans la revue Pan sont rassemblées en 1953 dans le recueil El llano en llamas (le Llano en flammes) ; elles constituent 17 courts récits où la terre aride, « sèche et dure comme du vieux cuir «, le soleil brûlant, les villages poussiéreux sont le cadre d'une vie provinciale âpre et violente restituée avec un réalisme mêlé d'absurde. Juan Rulfo utilise diverses techniques narratives (retour en arrière, monologue intérieur, multiplication des foyers d'énonciation, début de la narration au milieu de l'histoire, etc.) dans un style dépouillé et une langue sobre et simple -- les « mots grillent dans la bouche «. Son unique roman, Pedro Páramo (1955), a pour cadre le village de Comala, espace dévasté par la violence et qui ne semble plus habité que par des fantômes ou des figures fantasmatiques parmi lesquelles Juan Preciado recherche son père. Selon Jorge Luis Borges, « c'est un des meilleurs romans de la littérature hispanique mais également de toute la littérature «. « L'oeuvre de Juan Rulfo n'est pas seulement la plus haute expression à laquelle soit parvenu jusqu'à maintenant le roman mexicain : à travers Pedro Páramo, nous pouvons trouver le fil qui nous conduit au nouveau roman latino-américain «, dit encore Carlos Fuentes. Ce chef-d'oeuvre de la littérature latino-américaine du XXe siècle, qui s'apparente au réalisme magique, est traduit presque immédiatement dans de nombreuses langues, et porté à l'écran (en 1967) comme un grand nombre des contes et nouvelles de Juan Rulfo, lui-même auteur de scénarios pour le cinéma. En 1980, il publie El gallo de oro (le Coq d'or) et en 1981 un livre de photographie Inframundo. L'oeuvre de Juan Rulfo a été récompensée par de nombreux prix nationaux et internationaux. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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