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Ruskin, John - écrivain.

Publié le 28/04/2013

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Ruskin, John - écrivain. Ruskin, John (1819-1900), critique d'art et réformateur anglais dont l'influence fut considérable sur le goût des intellectuels de l'Angleterre victorienne. Né à Londres, d'une mère puritaine qui lui fit lire la Bible, l'initia à la musique et à l'observation de la nature, et d'un père, riche négociant féru de peinture et des classiques du XVIIIe siècle, Ruskin fit de très irrégulières études au King's College de Londres puis au Christ Church d'Oxford. Entrepris en 1842 pour défendre le paysagiste J. M. W. Turner, alors contesté, et les préraphaélites Dante Gabriel Rossetti, Edward Burne-Jones et John Everett Millais dont il était l'ami, son premier ouvrage, les Peintres modernes, prit les proportions d'un traité en cinq volumes dont la publication s'échelonna entre 1843 et 1860 : selon Ruskin, le grand art est celui qui a pour objet de voir et de décrire ce qui est, et sa grandeur est relative à sa vérité. Par vérité, il entend engagement sincère de l'artiste lorsqu'il représente « les choses telles qu'elle sont et accepte, également, dans chacune d'elles, le bien et le mal «. Subordonnant toujours l'art à la morale, Ruskin énumère dans les Sept Lampes de l'architecture (1849) les sept principes qui doivent « éclairer « l'artiste -- sacrifice, vérité, force, beauté, vie, souvenir et obéissance --, et déplore dans les Pierres de Venise (1851-1853), après une minutieuse évocation de la splendeur passée de l'architecture vénitienne dont un chapitre à la gloire de l'art gothique, l'avilissement, la décadence du goût de la Sérénissime, reflet de sa déchéance morale. De plus en plus touché par l'esprit mercantile et affairiste de la société anglaise en proie au machinisme et au capitalisme, Ruskin consacre l'essentiel des quarante dernières années de sa vie à développer ses conceptions de la société industrielle. Voulant faire de l'économie un concept moral et religieux, ses quatre essais sur les premiers principes d'économie politique, réunis sous le titre Unto this Last en 1862, soulevèrent la réprobation de ses concitoyens. Volontiers utopiste, il adresse aux « ouvriers et travailleurs d'Angleterre « quatre-vingt-treize lettres (Fors clavirega, 1871-1884), dans lesquelles, faisant alterner la tendresse, l'ironie et le ton prophétique, il rêve d'un retour au travail accompli avec cette joie créatrice et cette ferveur religieuse, qui ont inspiré, selon lui, les artistes du Moyen Âge. Son oeuvre la plus populaire, Sésame et les Lys (1865), que traduisit Proust qui le tenait pour le directeur de conscience de son époque, est une exhortation à la lecture des grands. Professeur d'histoire de l'art à l'université d'Oxford de 1869 à 1879 puis de 1883 à 1884 (il démissionna en signe de protestation contre les vivisections pratiquées dans les laboratoires de l'université), il fit oeuvre de mécène en consacrant sa fortune à des oeuvres sociales et à la fondation des musées. Peu à peu gagné par des crises de folie, il mourut à Coniston Lake, près de Brantwood, laissant une autobiographie inachevée, Praeterita (1885-1889). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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