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Sicile

Publié le 22/02/2012

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1 PRÉSENTATION Sicile, en italien Sicilia, île de la mer Méditerranée et région administrative autonome de l’Italie (incluant les petites îles adjacentes), appartenant au Mezzogiorno. Sa capitale est Palerme. 2 GÉOGRAPHIE La Sicile est située au sud de l’Italie et séparée d’elle par le détroit de Messine, large de trois kilomètres. La Sicile en forme de triangle possède trois pointes mais aussi trois montagnes que l’emblème sicilien symbolise par trois jambes repliées. La plus grande partie de l’île est formée d’un plateau s’élevant d’environ 150 à 580 m d’altitude, mais dans le nord les monts Nebrodi et Madonie dominent la mer Tyrrhénienne, à l’est l’Etna (3 323 m) et les monts Iblei surplombent la plaine de Catane et se tournent vers la mer Ionienne. Enfin le sud est dominé par des collines calcaires et des hauts plateaux. Les pentes inférieures des montagnes sont généralement plantées d’orangeraies et d’oliveraies, tandis que la plus grande partie du plateau est recouverte de champs de blé. Le littoral est bordé au nord de l’île de hauts escarpements et au sud de basses falaises. Cette région est fragilisée par les tremblements de terre. En 1908, un séisme a coûté la vie à plus de 50 000 personnes à Messine et dans les villages environnants. La Sicile est soumise à une sécheresse constante entretenue par le sirocco et à peine atténuée par la saison pluvieuse, à la fin de l’automne et en hiver. Des méthodes agricoles traditionnelles, une irrigation limitée et l’aridité de la région restreignent la productivité agricole de la Sicile. La capitale régionale de la Sicile est Palerme et ses provinces sont Agrigente, Caltanissetta, Catane, Enna, Messine, Palerme, Raguse, Syracuse et Trapani. 3 ÉCONOMIE La Sicile est le principal fournisseur mondial de soufre ; l’île produit également de grandes quantités de sel et d’asphalte. L’industrie pétrochimique est dynamique et se concentre notamment à Catane, Syracuse, Raguse et Gela. L’agriculture demeure l’activité prédominante. Principale céréale cultivée, le blé domine avec le coton l’intérieur du pays — notamment la plaine de Gela — et la côte méridionale. Des plantations plus petites sont principalement destinées à la viticulture et à la production d’amandes, d’olives, d’oranges, de citrons, de haricots, et de sumac, utilisé pour la tannerie et la teinture. La pêche (thons, sardines, coraux et éponges) est bien développée en Sicile, où se trouve un quart de la flotte italienne. Le secteur agroalimentaire repose sur le vin, l’huile d’olive et les conserves de fruits. La Sicile exporte du soufre, des fruits et légumes, du sumac, du sel, du vin, de l’huile d’olive et des produits de la mer. Elle s’est également spécialisée dans l’industrie chimique. Les trois grands ports sont Palerme, Catane et Messine. Le tourisme contribue de manière importante à l’économie ; de nombreux touristes visitent les sites historiques, les cathédrales et les ruines grecques (Agrigente, Syracuse, Taormine), ainsi que les pentes des volcans. 4 HISTOIRE Les premiers habitants de la Sicile seraient les Sicules (Asiatiques) et les Sicanes (Ibères) qui sont arrivés sur l’île depuis l’extrémité sud de l’Italie. L’histoire de la Sicile débute réellement avec l’établissement de colonies phéniciennes et, dès le VIIIe siècle av. J.-C., des colonies grecques (les Élymes). La plus ancienne colonie est Naxos (aujourd’hui Taormina), fondée en 735 av. J.-C. sur la côte orientale, la plus récente Agrigente (v. 580 av. J.-C.) sur la côte sud-ouest. Puissantes et prospères, ces colonies ioniennes et doriennes luttent entre elles pour obtenir un pouvoir hégémonique sur l’île. Ainsi, au VIe siècle av. J.-C., sous le règne du tyran Phalaris, la cité d’Agrigente domine l’île. Au Ve siècle av. J.-C., Gélon, tyran de Gela et de Syracuse, devient à son tour maître de la Sicile après sa victoire sur les Carthaginois. Ceux-ci, installés dans le nord-ouest de l’île, autour de Panorme, Motya et Solois, depuis 536 av. J.-C., sont battus à Himère en 480 av. J.-C. À la chute de la dynastie de Gélon en 466 av. J.-C., la Sicile connaît une période de paix durant cinquante ans. En 410 av. J.-C., la guerre pour la domination de l’île reprend entre les Grecs et les Carthaginois. Ces derniers sont victorieux, mais le tyran de Syracuse, Denys l’Ancien (405 av. J.-C.-367 av. J.-C.), met un frein à leur conquête. En 246 av. J.-C., les Romains s’emparent de la Sicile carthaginoise dirigée par le général Hamilcar Barca à l’issue de la première guerre punique et en font une province romaine. La conquête romaine du reste de l’île s’achève en 210 av. J.-C. L’histoire de la Sicile sous domination romaine est marquée par deux révoltes d’esclaves, en 135-132 av. J.-C. et 102-99 av. J.-C. De 74 à 70 av. J.-C., l’île subit les exactions du propréteur Caius Licinius Verrès et, en 42 av. J.-C., est occupée par l’armée de Pompée le Jeune. Les Vandales, sous le commandement de Genséric, conquièrent la Sicile en 440 apr. J.-C. Elle est ensuite cédée au roi des Ostrogoths Théodoric, puis reconquise en 535 apr. J.-C. par le général byzantin Bélisaire et rattachée à l’empire d’Orient. Les Sarrasins occupent la Sicile dès 831 avec la prise de Palerme puis celle de Syracuse en 878. Ils en sont chassés par les Normands qui, de 1061 à 1091, sous la conduite de Robert Guiscard et de son frère Roger Ier, poursuivent la conquête de l’île. Le fils de ce dernier, Roger II, comte de Sicile, duc de Pouille et de Calabre, est proclamé premier roi de Sicile en 1130. 4.1 Royaume de Naples ou royaume des Deux-Siciles Dirigé par Roger II, le royaume des Deux-Siciles passe, en 1194, aux mains de la maison de Hohenstaufen, dont le membre le plus illustre est l’empereur du Saint Empire romain germanique, Frédéric II. Sous le nom de Frédéric Ier de Sicile, il entretient une cour brillante et, par les Constitutions de Melfi (1231), pratique une politique d’autorité, établissant une administration centralisée et réduisant les seigneurs féodaux à l’obéissance. Seize ans après la mort de Frédéric II en 1250, la Sicile, selon les souhaits du pape, passe sous la domination de Charles Ier, comte d’Anjou et frère de Louis XI. En 1282, hostiles à l’oppression de la maison d’Anjou, les Siciliens se soulèvent. Le massacre des soldats français marqua le début de la révolte, que l’on a appelé les Vêpres siciliennes. Le royaume des Deux-Siciles se scinde ; Naples reste sous domination angevine tandis que la Sicile devient indépendante et prend pour roi Pierre III d’Aragon, parent par alliance des Hohenstaufen. En 1296, l’île se sépare du royaume d’Aragon ; durant plus d’un siècle, elle est gouvernée par une branche de la dynastie aragonaise, avant d’être à nouveau rattachée à ce royaume. Ferdinand II d’Aragon, roi de Sicile depuis 1468, roi de Castille sous le nom de Ferdinand V, se rend maître de Naples en 1504. Les deux royaumes restent rattachés à la Couronne espagnole jusqu’à la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713). Par le traité d’Utrecht (1713), la Sicile est séparée du royaume de Naples et remise à Victor Amédée II, duc de Savoie, qui, sept ans plus tard, la cède à l’Autriche en échange de la Sardaigne. En 1734, le Bourbon don Carlos, futur Charles III, roi d’Espagne, envahit Naples et la Sicile ; en 1735, il est couronné et reconnu par le traité de Vienne roi des Deux-Siciles sous le nom de Charles IV. Après le traité d’Aix-la-Chapelle (1748), l’Italie connaît près de cinquante ans de paix ; la Sicile, sous la domination des Bourbons d’Espagne, fait des progrès en matière d’administration, d’économie et d’éducation. La Révolution française amène de nouveaux troubles. Ferdinand Ier de Bourbon, roi des Deux-Siciles, rejoint la coalition contre la France. 4.2 Les guerres napoléoniennes En décembre 1798, les Napolitains tentent de chasser les Français des États du Saint-Siège. Les Français, victorieux, prennent Naples et créent la république Parthénopéenne (janvier 1799). La même année, Ferdinand Ier est rétabli grâce au soutien de la flotte britannique. En 1806, Napoléon Ier reconquiert Naples, place son frère Joseph Bonaparte sur le trône, auquel succède, en 1808, Joachim Murat, tandis que Ferdinand Ier continue de régner sur la Sicile. À la chute de Napoléon en 1815, la dynastie des Bourbons est restaurée à Naples et à la fin de 1816, Ferdinand Ier, prompt à trahir ses promesses de réforme, réunifie le royaume des Deux-Siciles. 4.3 Le rattachement à l’Italie En 1820 éclate à Naples une mutinerie militaire, fomentée par le groupe révolutionnaire des Carbonari qui réclame un gouvernement constitutionnel. Ferdinand Ier leur cède malgré les accords qu’il avait passés avec l’Autriche. À la même époque, un mouvement révolutionnaire autonomiste se développe en Sicile. Au congrès de Laibach qui réunit les grandes puissances (1821), il est décidé que l’Autriche soutienne, contre le régime constitutionnel, le pouvoir absolu de Ferdinand Ier. Son fils, François Ier, lui succède en 1825, puis en 1830, son petit-fils, Ferdinand II. En 1843, les théories républicaines du nationaliste italien Giuseppe Mazzini rencontrent un puissant écho en Italie du Sud. Début 1848, la Sicile se soulève, contraignant Ferdinand II à doter l’île d’une Constitution. Toutefois, les Siciliens, mécontents, déposent le roi. À Naples, celui-ci, aidé d’éléments réactionnaires, réussit à mater le mouvement révolutionnaire qui submerge alors l’Italie. En septembre 1848, il débarque avec son armée en Sicile. En mai suivant, Palerme capitule, ce qui met fin à la révolution sur l’île. Ferdinand II mène une féroce répression contre les insurgés, que seule l’intervention britannique parvient à réfréner. En 1859, François II succède à son père. En 1860, après avoir libéré l’Italie du Nord du joug autrichien, le nationaliste Giuseppe Garibaldi, à la tête d’une armée de mille volontaires, débarque en Sicile et s’en empare. L’année suivante, l’île est rattachée au nouveau royaume d’Italie. Le gouvernement national, principalement constitué de Piémontais, connaît mal le Sud. Les efforts de centralisation du pouvoir, ainsi que l’instauration de lourds impôts et de la conscription militaire, attisent les ressentiments ; 1866 voit une tentative d’insurrection à Palerme. Les relations nord-sud ne s’améliorent pas sous les gouvernements du Sicilien Francesco Crispi (1887-1891, 1893-1896). Se heurtant à la rébellion de ligues ouvrières et paysannes, celui-ci proclame, en 1894, la loi martiale en Sicile. Les rapports entre le Nord et le Sud du pays restent tendus jusqu’en 1915 lorsque l’Italie entre dans la Première Guerre mondiale. Après la guerre et la prise du pouvoir par les fascistes (1922), Benito Mussolini lance une campagne sans répit contre la Mafia, organisation criminelle sicilienne, régie par un strict code du silence, qui opère dans l’île depuis la première moitié du XIXe siècle. Ses efforts sont anéantis par la Seconde Guerre mondiale. La nuit du 9 au 10 juillet 1943, les forces américaines, canadiennes et britanniques, basées en Afrique du Nord, débarquent en Sicile ; la libération s’achève trente-huit jours plus tard. La campagne de Sicile se solde par la chute de Mussolini et, quelques semaines après, la capitulation du gouvernement italien. 4.4 Développements depuis la Seconde Guerre mondiale Par la Constitution de 1948, la Sicile devient une région autonome de l’Italie, avec des pouvoirs étendus et un conseil régional élu. Le processus d’industrialisation n’ayant pas résorbé le surplus de main-d’œuvre, de nombreux Siciliens ont été contraints d’émigrer vers l’Italie du Nord, l’Allemagne, la Suisse et, dans une moindre mesure, vers l’Amérique et l’Australie. La résurgence de la Mafia en Sicile, comme dans toute l’Italie, pose encore aujourd’hui de graves problèmes de sécurité et d’intégrité des autorités en place. Superficie : 25 707 km2 ; population (2007) : 5 016 861 habitants.

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