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Simmel et l'argent

Publié le 17/08/2010

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Simmel commence par une base théorique dans laquelle il essaye de définir le processus téléologique, c'est-à-dire l'action dotée d'une finalité (rapport entre un sujet et un objet), le rapport entre la volonté, la causalité, l'action et la finalité. C'est là qu'il introduit la première réflexion sur le moyen dans son rapport avec la fin (dès ce stade, Simmel prépare ses développements suivants sur l'argent comme moyen / outil ou comme finalité) . A partir de la page 60, Simmel s'attarde sur la notion d'outil et l'importance qu'il a prise avec le développement de la civilisation. L'invention de l'outil (en l'occurrence l'argent) permet de construire des séries dotées de finalités plus complexes. A la page 62, Simmel rattache sa réflexion précédente à l'argent et aux échanges économiques : "Nous touchons enfin au point où l'argent trouve sa place dans l'enchevêtrement des fins." (p.62), suit alors un développement sur l'argent comme moyen absolu, comme instrument (pp.64-70). Simmel évoque ensuite l'argent et son rapport avec la notion de valeur (71-73), autrement dit, le rapport entre l'argent comme entité vide sémantiquement (l'argent n'a pas de valeur en lui-même) et les objets ou l'ensemble des possibles auxquels ils donne (potentiellement) lieu : la valeur de l'argent est d'autant plus grande qu'il offre de choix. Simmel évoque alors quelques caractéristiques de l'argent et la nature du rapport qu'il entretient avec l'objet (l'argent est défini par exemple comme "la puissance maîtresse qui dispose de l'objet" p.80) A partir de la page 80, on évoque le phénomène du Superadditum de l'aisance financière lié aux privilèges qu'apporte l'argent au riche et à tout individu aisé, ce qui n'est pas le cas pour le pauvre (c'est là que Simmel analyse la consommation différentielle des riches et des pauvres : 85-89). A la page 92 nous avons une transition importante. Simmel rattache son analyse sur la valeur de l'argent comme étant "la valeur de toutes les possibilités" (92) à un phénomène historique : l'importance accordée à l'argent et aux métiers qui s'y rattachent par les classes et les individus marginalisés, opprimés et exclus du groupe social. Simmel insiste notamment sur le cas des juifs reconnus par leur penchant pour le domaine financier, car, selon simmel, "les juifs incarnent le plus bel exemple de cette corrélation entre la centralité d'intérêt pour l'argent et l'oppression sociale." p.98 En rapport avec ce même aspect, à savoir la relation étroite entre l'oppression, l'absence de droits civils et le recours aux métiers de l'argent, Simmel commence à partir de la page 100 un développement sur l'argent et les étrangers (voir ici)Comme le juif disposé à devenir usurier ou marchand pour compenser l'état d'insécurité où il se trouve, chaque étranger qui n'est pas enraciné dans le groupe est potentiellement disposé à devenir un commerçant.    Au début de la section II, Simmel revient sur le rapport entre l'argent et les notions de valeur et de moyen, de production et de consommation. les pages 122-123 sont très importantes dans ce sens. A partir de la page 124 établit une comparaison entre l'argent chez les Grecs de l'antiquité et les modernes en montrant notamment comment l'argent dans l'antiquité grecque était plutôt tourné vers une consommation immédiate et non comme moyen de production ce qui a bien sûr influencé la morale grecque qui voyait dans l'argent un mal nécessaire qui n'a pas pu s'élever au rang d'une valeur indépendante. A la page 132->137, Simmel évoquant l'essence de l'argent comme moyen absolu qui devient finalité absolue aussi, montre comment l'argent peut se hisser au rang d'une divinité et avoir ses attributs (voir ici). la réflexion sur les deux déréglements pathologiques que sont l'avarice et la cupidité commence à la page 137. Ces deux phénomènes, contradictoires mais ayant la même finalité (l'argent), repose sur le besoin de la possession, mais ne vont pas jusqu'au bout du processus normal, jusqu'à l'utilisation de l'argent comme moyen pour obtenir une jouissance -> (voir ici) En analysant toujours l'idée de la possession qui est exaspérée chez l'avare et le cupide, Simmel s'attarde un peu (pp.142-144 sur la possession de la terre). La notion de la possession est mise en rapport (p.148 et sv) avec la notion de la satisfaction et du bonheur. A la page 152, Simmel entame une réflexion sur le rapport entre l'argent et le pouvoir ou la puissance -> (voir ici), mais rattache encore une fois cet aspect à l'avarice (152), notamment le relation entre l'avarice et la vieillesse. A la page 161, l'auteur introduit un autre phénomène lié à l'avarice et qui permet de comprendre l'essence de l'argent, à savoir la prodigalité: même si le prodigue trouve tout le plaisir dans la dépense de l'argent, il n'est pas aussi différent de l'avare qu'on le pense -> (voir ici) Simmel conclut cette réflexion par le constat suivant (p.171) : "Ce que l'avarice manifeste dans un raidissement substantiel, pour ainsi dire, la prodigalité le montre sous la forme de la fluidité et de l'axpansion". c'est alors qu'il introduit un autre phénomène qui s'oppose à l'avarice et à la cupdité : la pauvreté. Le choix de la pauvreté témoigne d'une crainte et même d'une haine de l'argent souvent représenté comme une tentation dangereuse qui détourne l'homme des valeurs supérieures et le piège dans les bas désirs terrestres. -> (voir ici). Simmel clôt sa deuxième section par un développement sur deux attitudes, "deux phénomènes quasiment endémiques des sommets de la culture monétaire" (179) : le cynisme et l'attitude blasée. Pour le cynique, toutes les autres valeurs, autres que l'argent, perdent leur importance, et sont traitées comme de simples marchandises et pour le blasé, c'est encore pire, rien ne peut plus l'émouvoir, rien n'a plus d'intérêt à ses yeux : "celui qui est intimement dominé par l'idée que l'on peut acheter toutes la diversité des choses de la vie avec la même somme, celui-là, obligatoirement, sera vite désabusé." (p.183), d'où la propension de l'homme moderne, de plus en plus désabusé, à chercher toujours plus d'excitation pour compenser l'effritement de l'intérêt pour les choses simples.    Section I:  début-62 : définitions :le processus téléologique.  62- 70 : l'argent comme moyen.  71-76 : l'argent et la valeur.  76-80 : l'argent et l'objet (le désir).  80-91 Le superadditum ( les privilèges de l'argent).  92-100 : l'oppression sociale et les métiers de l'argent.  100- fin de la section I : l'argent et les étrangers.    Section II:  124-129 : l'argent chez les Grecs de l'antiquité.  132-137 : l'argent et les attributs de la divinité  137-146 : l'avarice et la cupidité (le collectionneur) + l'argent et la jouissance  142-144 : La possession de la terre et la propriété immobilière  148-151 : l'argent et le bonheur (satisfaction) en rapport avec la cupidité et l'avarice.  152-160 : argent, puissance et avarice.  161-171 : avarice et prodigalité.  171- 179 : la pauvreté et la mise à distance de l'argent / diable  179- fin: le cynisme et l'attitude blasée.

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