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skateboard

Publié le 18/01/2011

Extrait du document

Introduction

 

Le skateboard que l’on appelle aussi skate ou planche à roulettes, a gagné en popularité auprès des jeunes au cours des dernières décennies. Principalement apprécié des 12-25 ans, le skate n’a pas toujours eu le succès dont il jouit présentement. Longtemps boudé, ignoré, le skateboard est resté le hobby de peu d’américains pendant une longue période. Cependant, grâce à la détermination de ses adeptes, le sport a évolué et a amélioré les lacunes qui empêchaient le sport de prendre son envolé pour de bon. Le skateboard a par la suite été prisé par les jeunes qui y ont vu le moyen de participer à un sport dont l’histoire commençait à peine à s’écrire. La pratique du skateboard a pris du terrain, s’est fait connaître de par le monde  et surtout apprécié. Souvent critiqué par la population plus âgée et caractérisé de dangereux par beaucoup de gens, le skateboard est perçu péjorativement par ceux qui méconnaissent le sport. Un sport qui malgré tout, par son essence même, de la façon qu’il permet à l’adepte de s’exprimer et de se démarquer des autres, vient chercher les jeunes intérieurement comme aucun autre sport populaire. Le skateboard touche plus que le cadre sportif, il dépasse les propriétés sportives et s’attache à d’autres domaines. Le skateboard n’est plus seulement un sport, c’est un art, un moyen de défier les limites, de porter l’originalité à son état pur, de faire crier son talent, de refouler ses émotions par le biais  d’un sport qui met la patience à dure épreuve et forge la persévérance qui permettra au skateur, les mains écorchées et les genoux déchirés de se relever échec après échec pour finalement goûter à  la réussite. Le skateboard permet l’expression artistique, le développement personnel et social et le dépassement sportif.  Le skateboard  est un mode de vie, un symbole de liberté ainsi qu’un moyen de socialiser. Le coté social de cette pratique sportive est un aspect important du sport lui-même mais l’importance de cet aspect est encore méconnu. L’importance au niveau social d’un sport qu’on a cru longtemps sans intérêt est peut-être sous-estimé.  C’est  principalement cet aspect peu connu du skateboard qui a piqué notre curiosité et auquel nous avons décidé de porter notre attention afin de pouvoir répondre aux questions qui nous étaient jusqu’alors sans réponse.

 

 

            Dans ce  recueil, nous avons tenté de répondre à une question, qui simple à première vue, demanderait de longues heures de travail et réflexion à n’importe quel professionnel œuvrant dans le domaine des sciences sociales. Il n’est pas facile de répondre aux questions d’ordre social, car elles ont une base historique, et une historicité qui influence le cours des choses, les réponses aux questions peuvent être aussi très abstraites et différentes selon l’angle que l’on étudie la question. Néanmoins, nous avons tenté l’expérience car notre curiosité nous interpellait. Quelle est l’ampleur sociale du phénomène qu’est le skateboard dans notre société? Voilà la question principale dont nous nous sommes efforcés de formuler une réponse aussi fidèle que possible à la réalité, réalité trop complexe pour avoir une réponse claire et précise. Pour tenter de répondre à cette question, il faut d’abord connaître son histoire, notamment l’évolution du sport de ses débuts à aujourd’hui ainsi que les événements historiques qui ont marqués le sport. Cette partie est importante car il nous faut connaître les racines du sport, son origine. On ne peut comprendre parfaitement le sport actuel si nous ne connaissons pas son passé. Les éléments qui ont marqué le sport peuvent avoir une répercussion très grande qui peut même avoir une influence sur le domaine social. Ensuite, il faut s’intéresser à son aspect anthropologique. La culture, les rites associés à la pratique du sport ainsi que les espaces de pratique. Cette section nous plonge au cœur de la relation skateboard-humain, elle est essentielle à la compréhension du sport au point de vue social. Comme cette relation est sujette à des changements, l’histoire est également reliée à l’aspect anthropologique.  Finalement, il faut comprendre son aspect sociologique. Les valeurs véhiculées, les normes, les agents de socialisation ainsi que le mode d’interaction qu’il représente et son rapport avec les adolescents. C’est la partie la plus importante en vertu de notre question de départ. Comprendre l’environnement social du skateboard, l’impact qu’il a sur l’humain, sur ses relations avec les autres, sur sa communication avec autrui. Voici donc une vue grand plan du travail qui nous attendais. Les prochaines pages montreront le fruit de notre recherche. Fruit qui, nous l’espérons, ne vous laissera pas un goût amer.

 

 

 

 

L’histoire du skateboard de sa naissance à aujourd’hui

 

Adepte du skateboard pratiquant son sport favori.

Le skateboard a une histoire passionnante. Sans jamais réussir à s’imposer comme d’autres disciplines sportives tels que le hockey ou le football l’ont fait, il a quand même su continuer à progresser pour survivre. Voici la grande histoire de ce sport qui a appris à se redéfinir durant toute son existence pour raviver la flamme des adeptes pour le bolide à quatre roues qu’il représente.    

 

Source : http://www.dynamictic.info/wp-content/uploads/2008/11/skateboard-magique.jpg

 

Les années 30 :

 

L’histoire du skateboard débuta aux États-Unis durant la période des années 30[1]. Étant donné que la crise économique de 1929 touchait particulièrement les américains, les enfants de la bannière étoilée ont appris à fabriquer eux-mêmes leurs jouets. Ils ont notamment créés l’ancêtre du skateboard moderne. Il s’agissait en fait d’une boîte sous laquelle on avait installé des roues. Les jeunes déambulaient dans les rues à l’intérieur de ces caisses roulantes. La forme primitive du skateboard était née.

Les années 60 :  

 

Bien que la forme primitive du skateboard fût créée durant les années 30, le premier skateboard ayant une forme semblable à celle connue aujourd’hui, c’est-à-dire une planche plate sous laquelle se trouve deux essieux qui relient les roues à la planche,  n’a vu le jour qu’une trentaine  d’années plus tard, en 19612. Un surfeur possédant un garage en  Californie ainsi que son ami ont décidés d’utiliser le dit garage comme endroit pour construire des versions commerciales de skateboard. L’idée était de pouvoir surfer sur l’asphalte quand les vagues nécessaires pour le véritable surf étaient trop petites ou simplement inexistantes. Leur invention prit de la popularité rapidement, ainsi on pouvait retrouver leurs planches dans la plupart des magasins de surf californiens à partir de 19622. La popularité du skateboard a continué de grimper durant toute la décennie grâce entre autre à l’apparition de la toute première revue spécialisée sur le skateboard : ‘’Quarterly, Skateboarders’’ en 1964[2]. En 1965, le championnat mondial de skateboard «PALMA STADIUM» était tellement populaire qu’il fût présenté sur les trois postes américains disponibles à ce moment ce qui démontre bien la vive popularité que ce sport à connu à ses débuts2.

 

Skateboards datants des années 60.

 

                                                                                      Source : http://www.nagchaumpa.com/SkatopiaMus.htm

Les années 70 :

 

Le skateboarder Tony Alva en train de pratiquer le pool-riding.

 

Source : http://www.juicemagazine.com/images/alva%201-2.jpg

 

 

Roue en uréthane moderne.

 

Source : http://www.highsnobiety.com/news/wp-content/uploads/2008/12/street-machine-andre-skateboard-1.jpg

 

Alors que tout laisse croire que le sport du skateboard allait prendre de plus en plus d’essors durant cette période, c’est tout le contraire qui se produisit au début de la décennie. En effet, le sport était toujours si populaire auprès des jeunes américains mais les autorités et le public plus âgé avait une opinion différente envers ce sport qui s’est vu qualifié de dangereux et incitant au désordre. Ainsi, en 1974, le skateboard est devenu interdit sur la voie publique3. Cette véritable gifle au visage n’empêche toutefois pas les mordus de continuer à pratiquer leur sport préféré dans des endroits spécialement aménagé pour la pratique du skateboard. De plus, on voit arriver un nouveau phénomène qui a ravivé l’engouement pour le sport, ce qui a été communément appelé ‘’pool-riding’’ par les jeunes de l’époque qui consistait à utiliser une piscine, faite de béton à ce moment, pour faire du skateboard. On voit également une augmentation de la qualité des planches durant ces années notamment grâce à des roulements à billes très performants ainsi qu’à l’invention du polyuréthane utilisé pour fabriquer les roues. Grâce à ce matériel, le sport de la planche à roulettes se voit totalement révolutionné. Il est maintenant possible pour les skateboarders de faire des mouvements et des manœuvres impossibles à faire avant la venue des roues en uréthane en 1973[3]. Finalement, après un début de décennie difficile pour ce sport, le skateboard reprend vie.

Les années 80 :

 

Les années 80 sont beaucoup plus tranquilles que les précédentes pour ce sport, c’est surtout sur le plan culturel que le skateboard s’est développé. En effet, on voit la presse spécialisée dans le skateboard se développer et se diversifier. Voici ce que Jonathan Bouvier, sociologue et passionné de skateboard avait à dire sur les magazines de skate de cette époque. « Ces magazines sont bien sûr des magazines de skate, mais aussi de musique, de photos, de graphisme, bref, ce sont des magazines culturels»[4] C’est également durant cette période que le skateboard se répand dans le monde. Il fait notamment son apparition en Europe et en Australie, autres endroits où le surf est très populaire, facilitant l’implantation de son dérivé terrestre. 

Les années 90 à aujourd’hui :

 

Le skateboard évolua beaucoup durant les années 90 notamment parce que la technologie de pointe permis de concevoir des planches plus robustes et de meilleures qualités tout en étant très esthétiques. De plus, la venue de professionnels qui créèrent des multitudes de figures relança l’engouement des chaînes spécialisées en sport pour la discipline. Évidemment, vivant dans une société de consommation, la présentation de compétition de skate, comme les ‘’XGAMES’’ était devenue une question de gros sous pour ces chaînes sportives étant donné que les jeunes sont de très grands consommateurs.4 La présentation de ces événements furent très bons pour le développement de ce sport extrême parce que sa popularité augmenta grandement grâce à cela. 

Skateboard moderne.

 

Source : http://www.surf-life.co.uk/productImages/powell-wainwright-skateboard_skb501bk.jpg

La révolution de l’uréthane

 

Le skateboard n’était qu’un simple jeu à ses modestes débuts mais rapidement il est devenu un sport avec les diverses améliorations techniques que le skateboard a subi. Celle qui révolutionna totalement ce jeu et le transforma à jamais en discipline sportive se nomme l’uréthane ou encore polyuréthane. Voici comment cette révolution a eu lieu et a permis de créer le skateboard moderne.

Son histoire :

 

Il fut inventé en 1937 par l’allemand Otto Bayer aidé de David Eynon[5]. Eynon a par la suite importé l’invention d’Allemagne vers les États-Unis. C’est en 1953, grâce à l’invention du blendomètre par Walter Baughman, que l’uréthane commence à être produit en masse5.

 Une révolution pour le skateboard :

 

C’est en 1970 que tout débuta[6]. Franck Nasworthy et Bill Harward, passionnés de skateboard, se rendirent à Purcellville en Virginie chez un ami propriétaire d’une usine de plastique. Ils mirent la main sur des roulettes en uréthane offertes par leur ami. Ce fut le début d’une grande aventure. La qualité du roulement était telle que le skateboard venait de traverser de simple jeu à véritable sport. Il était possible d’effectuer une panoplie de figure tout en ayant un contrôle total sur la planche. En 1973, Franck Nasworthy lance sa propre usine exclusivement conçue pour la fabrication de roues de skate sous le nom de «Cadillac Wheel»6. Avec une compagnie spécialisée dans la fabrication de roues de skate, le développement de la qualité se fait très rapidement. L’uréthane est le début d’un renouveau pour la planche de skate. Étant donné une popularité grandissante grâce à l’uréthane, le développement des autres composantes se voient également évoluer. Le skateboard moderne est né.   

L’évolution des figures

 

            Si pour plusieurs le skateboard se limite uniquement à un moyen de transport, pour d’autres il devient un moyen d’exprimer sa créativité et son talent. Depuis sa création, profitant des modifications qui ont été apportées sur le skateboard, dont les roues en uréthane, les professionnels du Skateboard n’ont jamais cessé de créer de nouvelles figures et ainsi de rentrer dans l’histoire du Skateboard, on parle de grands noms comme Rodney Mullen, Tony Hawks, Bucky Lasek, Bob Burnquist et Alan Gelfand pour ne nommer que ceux-ci.[7]

 

             Au tout début, dans les années 60 et 70, le skateboard ne consistait qu’à rouler et faire des dérapages avec la planche. Aussi, l’on s’exerçait beaucoup à contourner  des objets avec le plus de vitesse possible. La perte d’intérêt pour le skateboard durant les années 70 a freiné la progression du sport ce qui explique le peu d’innovation aux niveaux des figures, le skateboard restant toujours sur ses 4 roues. [8]

 

            Toutefois, avec l’invention de l’ollie au début des années 80, le sport allait connaître un regain de vie. L’invention de l’ollie constitue un moment clé dans l’évolution des figures car il est la base de toutes les autres figures au sol qui ont été inventées ultérieurement7. L’ollie consiste en une figure simple, elle est en effet la première à être habituellement apprise par les débutants car elle est la plus simple à exécuter. Il s’agit de sauter en gardant la planche « collée » à ses pieds, cela permet maintenant aux adeptes de skateboard de sauter par-dessus un obstacle de petite dimension au lieu de le contourner. On doit à Alan Gelfand et Rodney Mullen l’invention de cette figure.[9]

            Le regain de vie envers le sport est en grande partie du aux nouveautés que les professionnels allaient apporter à un sport qui en avait bien besoin. Après l’Ollie, Mullen, un américain né en 1966 allait également inventer le Kickflip en 1983.10 Le Kickflip consiste à faire tourner la planche en un tour complet (360 degrés) lorsque l’on effectue un ollie. La même année, Mullen créa également le Heelflip dont la seule différence avec le kickflip est le sens de la rotation. Dès lors, les années 80 et le début des années 90 sont marquées par un essor important dans l’aspect technique du sport tant sur le sol que sur les rampes10 ; on notera l’invention du Wall ride (qui consiste à rouler pendant quelques secondes sur un mur) en 1984 par un jeune adepte nommé Natas Kaupas.[10] Sur les rampes, un nombre impressionnant de figure verront le jour. Notons parmi celles-ci le Darkslide (consiste à effectuer une slide avec l’endos de la planche) qui fut inventée par Mark Gonzalez en 1991.[11] Durant le milieu des années 90, on met beaucoup plus d’emphase sur la technique que sur l’esthétique.[12] On voit l’apparition de variantes de nombreuses figures déjà existantes. Le catalogue de figures pouvant s’exécuter avec une simple planche de skateboard et une rampe est impressionnant, on peut facilement en compter quelques centaines en incluant les variantes.                                                  .                                       

Skateboarder effectuant une figure.

 

Source : http://www.board-ladies.com/docs/img_paragraphe/000172/switch_flip_Skate_Tricks_017181_vP.jpg

Le développement du système de classification des professionnels et l’apparition de compétitions d’envergure mondiale  comme les X Games, en 1994, ont permis en un premier temps de pouvoir classifier les skateurs ( même si cette classification doit être prise avec légèreté) et aussi de pousser à l’exécution de nouvelles figures d’une difficulté extrême.[13]  Par exemple, en 1999, Tony Hawk, considéré comme le plus grand skateur de l’histoire, a été le premier à exécuter un 900. Le 900 consiste en une rotation de 2 tours et demie dans les airs. Seulement 2 autres personnes ont réussi cet exploit jusqu’à maintenant13.

En plus du 900, Tony Hawk est aussi l’inventeur d’une cinquantaine de figures dont le Airwalk, le Madonna et le varial 72013. Le nom des nouvelles figures est choisi par le professionnel qui l’invente. Généralement, le nom garde le nom de la figure initiale mais on y rajoute un mot qui, souvent, donne une indication de la modification apportée comme dans le cas du Varial 720. Par contre, il arrive que le l’on décide de donner un nom plus original, comme pour le Madonna. Aujourd’hui, même si beaucoup de figures ont été créées auparavant, de nouvelles sont créées régulièrement, mais comme le skateboard est devenu très pratiqué, il est difficile de trouver le vrai créateur et également le nom de la figure qui peut être nommée différent d’une région à l’autre. 

Rodney Mullen et Tony Hawk, grandes légendes et inventeurs de plusieurs figures

 

Source : http://assets0.ordienetworks.com/misc/dissentrm.png

Ligne du temps 

 

L’histoire du skateboard

LIGNE DU TEMPS :

1930-1939

1940-1959

1960-1969

1970-1979

1980-1989

1990-2010

Invention de l’ancêtre du skateboard

 

1937-invention de l’uréthane

Période de vide pour le skateboard, aucune évolution

 

1953- invention du  blendomètre : permet la production massive d’uréthane 

1961-invention du skateboard

 

1962-commercialisation des planches en magasins

 

1964-premier magazine de skate Quarterly, Skateboarders

 

1965-première compétition de la discipline

1973- invention des roues de skate  en uréthane

 

1974-interdiction de pratiquer le skate dans les rues américaines

1981-fondation de Trasher magazine

1983- fondation de Transworld magazine

1994-les premiers Xgames sont présentés avec le skateboard comme tête d’affiche

 

 

 

 

 

 

 

L’art, technologie et le Skate

 

                Le skateboard est-il un sport ou un art ? Si l’on part du fait qu’un sport est une discipline qui prêche la performance, on peut facilement dire que le Skateboard est un sport. Par le même principe, l’art peut être décrit comme étant une façon de montrer son originalité, par son style propre, sa technique. Dès lors, on peut également affirmer sans aucun doute que le skateboard englobe également des notions d’arts. Après tout, l’esthétique, l’originalité et le style sont des critères très importants lors de la critique d’une figure.  Les prochaines lignes porteront sur les domaines reliés à l’art qui est touché par le skateboard.

            Lorsque le skateboard a connu sa première vague de popularité durant les années 60 dans l’état de Californie notamment, une curiosité envers le sport allait naître. Pour faire connaître ce nouveau sport dans une plus grande échelle, un magazine américain, nommé à l’époque The Quarterly  Skateboarder émergea. Dans la toute première édition, en 1964[14], on pouvait y lire : « Aujourd’hui les planchistes sont les fondeurs de ce sport, ce sont des pionniers, ils sont les premiers. Le skateboard n’a pas d’histoire, elle est en train de s’écrire. »14 Les premières revues de Skateboard étaient surtout portées sur la description du sport, des adeptes (créateurs), des conseils et des descriptions d’endroits où pratiquer le skateboard.

The Quaterly Skateboarder, première revue sur le skate.

   

Source : Larousse. [En ligne]. Skateboard. http://www.larousse.fr/encyclopedie/article/ Skateboard /11015560 (Page consultée le 8 Février 2010)

 

            Malheureusement, en dépit du fait que le skateboard commençait à se publiciser aux États-Unis, la piètre qualité des skateboards, notamment des roues (l’uréthane n’était pas encore utilisée à l’époque) allait être la cause de nombreux accidents. Ainsi, le skateboard fut banni dans plusieurs villes américaines. Au début de l’année 1965, le sport à roulettes sombra dans l’oubli. C’est avec la résurrection du sport  en 1980 que la publicité entourant la planche allait s’établir pour de bon. Du côté des magazines, de nombreuses revues consacrées au sport allaient être créées. Par exemple, la populaire revue Thrasher fut créée en 1981 et est toujours active aujourd’hui.[15] Un autre géant du skateboard,  Transworld Skateboarding, se pointa dans le décor en 1983.[16] L’apparition de publicité engendra un phénomène nouveau dans le skateboard, un phénomène bien propre à l’art ; la photographie.

            Avec la concurrence qui se développa dans la publicité envers le skateboard, les éditeurs misèrent sur la photographie pour gagner l’attention des consommateurs. Profitant de sa croissance en popularité, la photographie d’adeptes en pleine action devenait relativement simple et était un bon moyen d’attirer l’attention du consommateur. Le développement des magazines de skateboard a eu une influence considérable sur l’évolution du sport, l’adepte pouvant se tenir à l’affût des nouvelles figures inventées et tenter de les recréer par lui-même. C’est par les revues que le langage du skateboard allait également être transmis, le nom des figures, les attributs propres au skate, les expressions etc. Il se créa un engouement chez la population, notamment chez les jeunes pour ce sport qui, force est de l’avouer, est un sport incroyable à regarder tant sur image que sur vidéo. C’est également par les magazines que les valeurs propres au skate ont commencé à se développer.[17]

           

Pour ce qui est du monde cinématographique, les toutes premières vidéos en lien avec le skateboard furent un court métrage d’une durée de 18 minutes tourné en 1965 au début de l’émergence du skateboard. Avec le regain de popularité du sport dans les années 80, le skateboard commence à se faire voir dans différentes œuvres cinématographiques directement ou indirectement reliées au skateboard. En 1986, le premier long métrage directement lié au skateboard, le film américain Trashing, sortit sur grand écran18. Depuis, de nombreux films portant sur le skate ont été portés au grand écran et d’innombrables films comportent des scènes où l’on peut voir la pratique de cet art. Aussi, particulièrement depuis quelques années, le skateboard est souvent présent dans les films portant sur les adolescents. Si l’on regarde un film qui traite de suicide ou de problèmes chez les adolescents, on remarquera souvent l’usage du skateboard. On peut donner l’exemple du film Québécois de 2008 Tout Est Parfait qui relate l’histoire d’un adolescent dont tous les amis se sont suicidés et dans lequel le skateboard est utilisé à maintes reprises. Du côté Américain, on pourrait nommer le film Ken Park (2002)  qui tourne autour de 4 jeunes aux prises avec des problèmes familiaux de toutes sortes. Le film Paranoid Park (2007) du grand Gus Van Sant serait également un bel exemple[18]. On associe souvent skateboard avec adolescence et adolescence avec problèmes ce qui explique en partie son usage dans de tels films.

           

Depuis les années 90, le skateboard s’est forgé une identité dans la société et des émissions de télévisions portant également sur la pratique du Skateboard ont été créées. Ces émissions, principalement destinées aux amateurs de skateboard, favorisent l’appartenance au sport, à ses principes et ses valeurs. L’émission québécoise 1 2 3 Punk! et d’autres émissions Américaines, comme Viva La Bam en sont des exemples. Certaines émissions de télévision présentent la vie quotidienne de jeunes planchistes qui tentent de percer chez les professionnels. Avec de telles émissions, on peut se rapprocher du monde du skateboard sur un point plus social que sportif.

 

Depuis une quinzaine d’années, avec le développement des technologies et particulièrement d’internet, le web est devenu un outil clé dans le partage d’informations de toutes sortes. Au niveau du skateboard, beaucoup d’amateurs l’utilisent pour échanger ou afficher des vidéos de leurs performances. Certains adeptes espèrent ainsi être ciblés par de grandes compagnies et ainsi se faire commanditer. De plus, des groupes sociaux spécialement pour les adeptes de skateboard se sont créés pour permettre à ceux qui partagent la même passion de s’exprimer sur différents sujets.

           

 

Avec la popularité que connaît le skateboard d’aujourd’hui, le monde des jeux vidéo s’est aussi intéressé à ce sport. On peut retrouver une panoplie de jeux vidéo sur le skate dont la très populaire série Tony Hawk.[19]

Jeux vidéo de la série TONY HAWK.

 

Source : http://game.newyork-tokyo.com/wp-content/tony-hawks-proving-ground-ps3-box-art-medium.jpg

 

Le style vestimentaire du skateboarder :

 

Exemple de la mode du streetwear, style arboré par les skateboarders.

Pour faire du skate, il n’y a pas vraiment de vêtements pour pratiquer le sport mais plutôt  un code vestimentaire qui sert à se reconnaître et se définir comme appartenant au groupe des pratiquants de ce sport. Bien que le skateboard ne nécessite pas de vêtements spéciaux, il est à la base d’une mode urbaine nommé le «streetwear»[20] ou mode de rue. Cette mode trouve ses racines dans les années 70 et début 8020. Il n’y pas de date exacte étant donné que cette mode provient de la rue et chaque personne l’a personnalisé à sa guise au travers des décennies. Le skateboard et le surf sont à la base de ce mouvement vestimentaire. Il englobe maintenant la plupart des groupes auxquels les jeunes s’identifient.      

Le streetwear, phénomène culturel :

Source : http://www.alta.co.nz/uploads/image/brand/ABC/team%20shot%201%20sml.JPG

 

Le streetwear est devenu un facteur important de la culture du skateboard parce qu’il permet aux adeptes de s’identifier à un groupe. Cette identité culturelle est nécessaire à la socialisation des membres du groupe. Sans ce repère visuel, impossible de se reconnaître entre membres de cette culture. La culture  est dynamique[21]. Ce qui fait que les cultures sont dynamiques, c’est que les membres qui y appartiennent influencent leurs développements[22]. Il n’est donc pas impensable que le phénomène du streetwear ainsi que le groupe social du skateboard se modifieront dans l’avenir.  

Les styles musicaux associés au skateboard :

 

Il n’y a pas de styles musicaux propres au skateboard. Cependant, en retournant au début de son histoire, on peut l’associer à la musique que les surfeurs écoutaient, c'est-à-dire le rock n’ roll23. Maintenant, la culture du skate s’est diversifiée. Il y a divers styles musicaux qui ont pénétré l’univers du skateboard notamment parce que la pratique du skate s’est étendue vers plusieurs autres groupes sociaux de la «Street culture»[23]. Ainsi, les personnes appréciant la musique hip-hop, partie intégrale de la street culture, ont commencées à faire du skateboard et ont associées leur musique à ce sport. De plus, on dénombre une quantité phénoménale de sous catégorie associée à la pratique du skateboard comme le punk, le reggae, le métal, le ska et le pop. Ce sont les styles musicaux les plus écoutés par les adeptes du sport à roulettes. Cependant, il pourrait bien y avoir des skateboarders qui écoutent du classique en pratiquant leur sport étant donné qu’il n’y a pas de genres musicaux types dans ce sport.         

Le rock n, roll est considéré comme la base musicale du skateboard.

 

Source : http://www.barrydrake.com/60sPS.jpeg

Les skates parcs :

 

L’occupation de l’espace est un facteur anthropologique très important pour traiter le sujet des skates parcs. Étant donné que la majorité des municipalités ne veulent pas que les jeunes adeptes s’approprient les espaces publiques pour pratiquer ce sport, on entame la construction de sites réservés à la pratique du skateboard. Les skates parcs deviennent alors le lieu de rencontre des membres de ce groupe social tout comme l’était les places publiques pour les habitants des villes  au moyen-âge. Les rencontres en ce lieu permettent des échanges intra-culturels comme les domaines de la musique, la mode vestimentaire etc. Elles permettent aussi de partager et développer le savoir des membres de la culture comme par exemple avec l’apprentissage de nouvelles figures de skate. Le skate parc transcende alors sa fonction première de pratique de sport et devient un médium de communication des valeurs, coutumes et tradition de la culture urbaine du skate.     

Note : Au Québec, on dénombre 348000 pratiquants en 2004[24]. Il est donc nécessaire de créer des lieux aménagés pour ce sport.     

     Exemple de skate parc extérieur.

 

    Source : http://www.brolive.org/photo_gallery/Photos_Skateboarders3/vue_skatepark_caen.sized.jpg

 

Valeurs du skateboard :

Définissons les valeurs :

 

Une valeur est une manière d’être ou d’agir qu’une personne ou une collectivité reconnaissent comme idéal et qui rend désirables ou estimables les êtres ou les conduites auxquels elle est attribuée.[25]

Dans le skateboard, les valeurs sont surtout des valeurs prônant la révolution et l’amélioration de la qualité de vie.[26]

La  lutte contre le cancer

 

Une des valeurs primordiales des skateboarders est l’entraide. En effet, les pratiquants de ce sport se partagent leurs trucs et se donnent des conseils pour performer en skateboard. Mais cette valeur ne s’arrête pas au simple partage à l’intérieur de l’endogroupe qu’ils forment. Ainsi, plusieurs pratiquants se réunissent afin de faire une différence dans la communauté. C’est notamment le cas de Rob Dyer, skateboarder professionnel canadien, qui a démarré en 2004 la fondation «Skate 4 Cancer»[27]. Cette fondation vise à amasser  des fonds pour la recherche sur le cancer. Ayant perdu sa mère et ses deux grands-mères ainsi qu’avoir vu un ami en souffrir, Rob décida en 2004 de lancer cette fondation. Afin de ramasser des fonds au début de cette aventure, il a parcouru 8000 km en skateboard, de Vancouver à Toronto. Maintenant, plusieurs skateboarders se joignent à des rallyes semblables à la grandeur du globe27. Une autre manière de récolter de l’argent pour la fondation fut la mise sur pied d’un magasin de vêtements en ligne dont tous les bénéfices sont utilisés pour la recherche contre cette maladie27.     

 

 

Rob Dyer dans une publicité pour le rallye à travers le Canada de 2008, contre le cancer.

 

Source : http://i41.photobucket.com/albums/e257/ericaleite/skate08header.jpg

 

"We may not raise enough money but we may raise enough people to cure cancer." Dream. Love. Cure.   Rob Dyer 27

La lutte pour L’environnement :

 

Une autre valeur importante dans le monde du skateboard est le respect. On respecte les membres du groupe qui ont moins de dextérité pour manier le skateboard. «On s’amuse, on n’a pas besoin d’un chronomètre, qu’on soit fort ou mauvais».[28] Pour les pratiquants du skate, le plaisir est la clé dans ce sport comme le démontre les propos recueillis auprès d’un skateboarder. Comme le respect est primordial pour ce groupe, le respect de l’environnement est donc très important pour les planchistes parce que leur sport est principalement exécuté en plein-air.

Ainsi, plusieurs marques de linge pro-environnemental on vu le jour durant les années 90[29], bien avant la médiatisation intensive de la protection de l’environnement. Des marques telles que  «Element» qui reprend l’idée des quatre éléments dans son nom et «Alphanumeric» sont les pionniers du mouvement écologique de ce sport. Ils ont mis sur pied des collections de vêtements entièrement faits de matériels recyclés. Les skateboarders adoptent clairement cette valeur environnementale puisque ces deux compagnies sont parmi les plus connues, les plus respectées et les plus utilisées par les planchistes.   

  Slogan de la compagnie de skate ELEMENT pour la protection de l’environnement.

 

Source : http://boardsandstuff.com/site/wp-content/uploads/elementpowerplanet08420.jpg

Les normes du skateboard :

Définissons les normes de conduite :

 

Les normes de conduites sont des règles qui régissent les conduites sociales. Elles indiquent à la personne comment elle doit se comporter dans les diverses situations sociales pour répondre aux attentes d’autrui.[30]

Dans le monde du skate :

 

Les normes de conduites sont implicites30, c'est-à-dire non-écrites et elles sont établies en fonction des critères culturels de la microsociété que forme les skateboarders. Ainsi donc, pour respecter ces lois non-écrites, les apprentis planchistes ainsi que l’ancienne garde doivent adhérer à la culture et aux valeurs véhiculées par le groupe.

 

Les normes explicites, qui elles sont écrites30, entraînent passablement de problème dans la microsociété que forme les skateboarders. C’est notamment le cas  des normes en lien avec  la propriété privé. Dans la société occidentale actuelle, la propriété privée est une réalité partout. Il arrive souvent que les skateboarders doivent entraver ces lois pour pouvoir pratiquer leur sport, ce qui entraîne des affrontements  entre propriétaires et skateurs.

Police émettant une contravention contre de jeunes skateboarders.

 

Source : http://www.gulfportpolice.com/Farrand_20__20Embry_20skate_20park.jpg

LA  RUE

 

            Le skateboard amène en soit une propriété intéressante, à l’instar du patin à roues alignées, il peut servir de moyen de transport plus souvent qu’autrement et sa facilité à manipuler permet son transport dans n’importe quelle circonstance et à tout moment. Cet attribut du skateboard lui permet d’être un fidèle moyen de transport à son utilisateur qui peut maintenant voir son skateboard non pas comme un outil sportif mais comme un moyen de déplacement pour franchir la distance entre le point A et le point B.

            De nombreux jeunes délaissent leurs vélos et envahissent les rues pour rejoindre leur destination que ce soit l’école, la maison de l’ami ou le dépanneur du coin. C’est principalement cette notion de transport qui à amené tranquillement l’usage de la rue comme un moyen d’exercer le sport. Faute de ne pas avoir les aménagements adéquats comme le skatepark, les adeptes se retrouvent dans les rue de leur quartier pour exercer leurs prouesses et cela crée un véritable engouement : trouver les meilleurs spots. [31]

            Dans les grands secteurs urbains, ils sont des centaines à arpenter les coins de rue à la recherche d’obstacles à franchir ou à contourner. Les rampes d’escalier deviennent des rockslides tandis que l’escalier lui-même devient un défi à relever en l’évitant par les aires. L’adepte voit en la chaîne de trottoirs une opportunité là où le piéton voit… une chaîne de trottoirs ! La rue devient un véritable terrain de jeux, et plus elle est complexe, plus son plan est incliné et l’architecture présente, plus le planchiste s’attardera à la faire connaître à ses confrères. Cette recherche du spot parfait se déroule à l’improviste souvent par plusieurs planchistes à la fois qui testent et jugent de la pertinence de certains endroits. Lorsque l&rsq

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