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Smithson, Robert - sculpture.

Publié le 15/05/2013

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Smithson, Robert - sculpture. 1 PRÉSENTATION Smithson, Robert (1938-1973), artiste américain, pionnier du land art, mouvement pour lequel il préfère l'appellation d'earth art (« art tellurique «). 2 DE L'ABSTRACTION À L'ART MINIMAL Né à Passaic (New Jersey), Robert Smithson fait ses études à l'Art Student League, puis s'inscrit à la Brooklyn Museum School. Son premier medium artistique est la peinture et ses premières toiles sont fortement influencées par l'art abstrait alors en vogue aux États-Unis. Il manifeste cependant, dès le début des années 1960, un vif intérêt pour les productions minimalistes et, en 1962, abandonne la peinture pour la sculpture. Il rencontre Dan Flavin et Sol LeWitt, mais il est surtout influencé par l'oeuvre de Carl Andre. Sans épouser totalement le minimalisme, Robert Smithson en utilise cependant le langage et crée sa première oeuvre novatrice, Chambres enantiomorphiques (Enantiomorphic Chambers, 1965), présentant deux boîtes identiques en acier peint et couvertes de miroirs. Déjà aux sources de son travail, le miroir devient l'un des éléments majeurs de sa création à venir ; c'est que selon l'artiste, « le miroir est à la fois l'objet-miroir et ce qu'il reflète : le miroir comme concept et comme abstraction, puis le miroir comme réalité, à l'intérieur du miroir-concept [...]le miroir est un déplacement. « 3 LES EARTHWORKS Après sa participation à l'exposition Primary Structures (1966) présentée au Jewish Museum de New York, événement collectif initial de l'art minimal, Robert Smithson compose ses premiers earthworks (littéralement « ouvrages de terre «), travaux in situ qui rappellent les tumuli préhistoriques. Il commence également à travailler sur des sites suburbains : Monuments of Passaic (1967), qui se compose de six photographies ordinaires de lieux anodins de la ville (égouts, ponts, bac à sable...) et d'un plan de l'itinéraire suivi. Roberts Smithson espère ainsi se « libérer du formalisme de l'art pratiqué en atelier, pour permettre au spectateur de se frotter davantage à la matérialité du monde extérieur. « Les earthworkers désirent soustraire leur art à la matrice commerciale des galeries et des négociants et refusent la production d'objets pour collectionneurs et marchands. Parce qu'elle est éphémère, liée à un site et au paysage dans lequel elle a été créée, l'oeuvre in situ ne peut être vendue ni exposée dans un musée ; en revanche, elle peut être immortalisée sur des photographies, des cartes ou dans des comptes rendus écrits. 4 LES NON-SITES Robert Smithson prolonge cette expérience dans ce qu'il appelle des « non-sites « (A Nonsite -- Pine Barrens, New Jersey, 1968), c'est-à-dire les transformations artistiques de sites naturels. L'artiste crée ses non-sites en agençant des bennes remplies de roches brutes ou de sable, de manière à ce qu'elles reflètent la topographie d'un site naturel choisi. Il invite ainsi les spectateurs (grâce à des photographies, des cartes, des films ou des textes) à toujours mettre en présence le site naturel et le non-site. L'année suivante, il s'essaye à un autre concept, « les déplacements « (Yucatan Mirror Displacements 1-9, 1969) en plaçant et déplaçant sur plusieurs sites les mêmes miroirs, apportant cette fois un caractère éphémère à ses oeuvres. 5 LES RUINES INDUSTRIELLES ÉLEVÉES AU RANG DE MONUMENTS Robert Smithson découvre également toute une gamme d'objets industriels, sans histoire ni tradition, qu'il élève au rang d'oeuvre d'art. Ainsi, les restes de grandes installations industrielles deviennent des monuments : le Monument à pontons, le Monument pont, le Monument grandes canalisations, le Monument fontaine... Le Pont pivotant devient quant à lui le Monument des directions disloquées. 6 LA SPIRAL JETTY L'une des oeuvres les plus célèbres de Robert Smithson est Spiral Jetty, structure en spirale composée de pierre et de débris, de 4,5 m de large, recouverte de sel cristallisé et située au bord du Grand Lac Salé (Utah). Achevée en 1970, cette structure est engloutie lors d'une inondation, mais elle réapparaît en 2003, près de 30 ans après sa disparition. Deux oeuvres comparables, Spiral Hill (1971) et Broken Circle (1972), sont élaborées près de la ville d'Emmen, aux Pays-Bas. Elles doivent leur forme et leur construction au tumulus « Great Serpent Mound «, situé dans le sud de l'Ohio. De 1970 à 1973, son travail s'appuie sur les phénomènes d'entropie (érosion, sédimentation, expansion...), à la recherche de formes qui pourraient abolir le temps (cercles, spirale...). Le véritable espace de travail de Robert Smithson est le hors musée, le « site « : un lieu atemporel, un espace propre à l'art. Son propos est multiple et fondé sur la permanence de principes contradictoires : intérieur/extérieur ; équilibre/déséquilibre ; présence/absence ; ordre/désordre ; énergie/dégradation, délabrement/renouvellement, etc. Pour Robert Smithson, post-moderniste pratiquant l'earth art, l'enjeu principal est de confronter dans l'espace le réel à l'idéal et le conventionnel au conceptuel. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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