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socialisme et communisme en allemagne depuis 1945

Publié le 13/12/2012

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COMPO - SOCIALISME ET COMMUNISME EN ALLEMAGNE DE 1949 à NOS JOURS Introduction - contexte : l'Allemagne dans l'après-guerre est en ruines, après 6 ans de guerre (bombardements, batailles terrestres face aux armées alliées, misère des habitants des villes ; elle est occupée (perte de souveraineté, 4 zones d'occupation en Allemagne et à Berlin, dénazification, démilitarisation, promesse d'organisation d'élections libres par les Alliés pour reconstruire une vie politique démocratique après 12 ans de dictature nazie) ; elle est le théâtre de la Guerre Froide (oppositions idéologiques des 2 Grands dès 1945, sommet de la tension lors du blocus de Berlin par Staline et pont aérien orchestré pour ravitailler Berlin Ouest par les Américains essentiellement entre juin 1948 et mai 1949), qui fait naître 2 Etats séparés pendant 40 ans, RFA en mai 1949 à l'Ouest (plus Berlin-Ouest), RDA en octobre 1949 alignée sur le système soviétique et membre de toutes les organisations communistes - définition socialisme et communisme en Allemagne : comme dans le reste de l'Europe, les mouvements socialistes et communistes allemands sont nés au XIXème siècle, mais la spécificité allemande tient à l'union des différents partis politiques se réclamant du socialisme et du marxisme lors du Congrès de Gotha en 1875 ; en Allemagne, les oppositions entre sociaux-démocrates du SPD et communistes du KPD, parti né en 1919 en Allemagne, ont été très vives, et même sanglantes, en particulier au début de la République de Weimar ; tous ces partis ont ensuite connu la répression nazie, puis se reconstituent (comme toutes les autres forces politiques allemandes) après la guerre, sous la surveillance des forces d'occupation - pbq : s'intéresser aux doctrines et aux actions politiques des forces de gauche, communistes et socialistes (ou social-démocrate - nom du parti socialiste en Allemagne) depuis 1949 revient donc à les étudier dans trois systèmes : la RDA, Etat disparu en 1989 lorsque les manifestants détruisent pacifiquement le mur de Berlin, la RFA du temps de la Guerre Froide, et l'Allemagne réunifiée depuis 1989 et jusqu'à nos jours. On peut donc se demander comment les idéologies politiques de gauche, socialisme et communisme, se sont exprimées en RDA, en RFA et dans l'Allemagne réunifiée, et quels sont les débats et actions politiques suscités. Dans quelle mesure socialistes et communistes ont-ils contribué à modifier la société allemande ? I-Le régime communiste de la RDA de 1949 à 1989, un régime totalitaire 1-Le parti socialiste unifié, seul parti autorisé à la tête de la RDA a) Fusion contrainte du SPD et du KPD au profit des communistes sous la pression de Moscou : SED (un parti unique, socialiste par son appellation, communiste en réalité) b) Confusion entre l'Etat et le Parti c) Un parti communiste qui s'aligne sur le PCUS dans le cadre de la Guerre Froide : adhésion au Kominform en 1947 (doctrine Jdanov), au COMECON ou CAEM (en réplique au Plan Marshall), au Pacte de Varsovie... 2-Un régime qui veut édifier une société nouvelle a) Mise en place d'une économie collectivisée b) Des organisations de masse pour encadrer la jeunesse et éduquer l'ensemble des citoyens c) Une société sous surveillance de la STASI 3-Un régime qui en réalité ne satisfait pas pleinement les idéaux d'égalité et qui emploie la force a) Lors des manifestations ouvrières de 1953 : insurrection réprimée par le pouvoir et les Soviétiques face à des ouvriers qui manifestent pour de meilleures conditions (et pour l'unification des 2 Allemagnes) b) Le Mur de Berlin face aux exils nombreux d'Allemagne de l'Est vers la RFA voisine : édifié en août 1961 c) Une opposition réprimée et qui espère beaucoup des changements introduits par Gorbatchev, jusqu'à ce que, lâchée par l'URSS, la RDA ne puisse plus contenir les manifestations pacifistes II-En RFA, le parti social-démocrate, un parti d'opposition puis de gouvernement après une profonde mutation (1949-1989) 1-Le contexte de la Guerre Froide et des Trente Glorieuses peu favorable aux partis socialistes et communistes en Allemagne (1949-1959) a) En RFA, le parti dominant dans l'après-guerre est la CDU, parti du 1er chancelier, Konrad Adenauer, comme dans plusieurs pays européens, parti démocrate-chrétien qui met en place un Etat-providence, contribue à la construction européenne, se place sous protection américaine et est conservateur en matière sociale b) L'interdiction du KPD : très lié au SED, le parti communiste est interdit en 1956 (année de la répression à Varsovie, et de nouveau en RDA) ; il est autorisé à nouveau en 1968, mais constitue une force politique très minoritaire b) Le SPD : défenseur de la classe ouvrière et porteur de l'idéologie marxiste (malgré son passé réformiste, en particulier pendant la République de Weimar), ilsubit des échecs répétés aux élections - dans le contexte d'élévation du niveau de vie et d'opposition RFA-RDA, il n'attire pas la majorité des voix, et s'adresse surtout aux ouvriers 2-Le Congrès de Bad-Godesberg ouvre la voie aux victoires électorales et à la participation au gouvernement a) Une rupture radicale avec le marxisme : abandon de la lutte des classes au profit de l'humanisme et des valeurs chrétiennes ; acceptation de l'économie de marché et de la propriété privée ; pour un Etat fort et garant de justice sociale b) Une participation au pouvoir dans une coalition CDU-SPD à partir de 1966 (W. Brandt, dirigeant du SPD et maire de Berlin-Ouest, comme ministre des Affaires étrangères), puis victoire électorale (W. B chancelier, puis H. Schmidt) 3-Des réformes mises en ?uvre par les sociaux-démocrates a) En matière économique : extension de la cogestion, augmentation de la protection sociale b) Sociétales : divorce simplifié, dépénalisation de l'homosexualité, loi sur l'interruption volontaire de grossesse, lois sur la protection de l'environnement III-Dans l'Allemagne réunifiée, les difficultés et les dissensions des forces de gauche (1990-2012) 1-Une gauche discréditée par la faillite du système communiste en RDA mais aussi dans tout le bloc soviétique a) L'homme de la réunification, c'est le CDU Helmut Kohl : il mène rapidement les négociations avec les hommes politiques de l'e-RDA et ses partenaires européens ; réunification célébrée en octobre 1990 b) A l'inverse : échec des partis de gauche - les communistes enregistrent des scores très bas, le SPD aussi, surtout dans les Länder de l'Est 2-Les années Schröder (1998-2005) : conquête du pouvoir (au centre) et nouvelles adaptations a) Alternance après 16 ans : comme Blair ou Jospin en France, les sociaux- démocrates allemands retrouvent le pouvoir - campagne au centre pour Schröder ; comme en France ("gauche plurielle"), alliance avec Die Grünen, les Verts b) Un nouveau contexte économique qui contraint les sociaux-démocrates à une politique réaliste : face à la montée du chômage et aux nouvelles concurrences des pays émergents dans le contexte de la mondialisation, le SPD révise certaines lois protectrices sur les retraites ou les allocations chômages (lois Hartz), et diminue les dépenses sociales de l'Etat 3-Ce qui suscite des dissensions et des déceptions parmi l'électorat de gauche a) A la gauche de la gauche : Die Linke (La Gauche) ou l'alliance entre militants associatifs, transfuges du SPD (Oskar Lafontaine) et communistes de l'ex-RDA (Lothar Bisky) - parti créé en 2007, critique envers les options du SPD, et qui n'hésite pas à se réclamer de R. Luxemburg et de W. Brandt à la fois ; parti antilibéral, qui gagne des voix particulièrement chez les électeurs de l'Allemagne de l'Est, qui subissent davantage la crise et le chômage b) Déceptions donc parmi la classe ouvrière (en France aussi, le PS ne fait plus le plein parmi les classes populaires) : montée de l'abstention, baisse du taux de syndicalisation, surtout parmi les jeunes générations Conclusion - bilan : L'Allemagne a connu pendant 40 ans de Guerre Froide deux systèmes antinomiques : la RDA, une démocratie populaire modèle au sein du monde communiste (parti unique, économie étatisée et un régime autoritaire et policier), dans lequel le décalage entre le projet d'édification du socialisme et la réalité, est de plus en plus ressenti par la population ; ce système est démenti par des opposants de plus en plus nombreux au fur et à mesure que le système répressif se perfectionne et que l'écart avec l'autre Allemagne se creuse. En RFA, une démocratie pluraliste, tournée vers l'Europe occidentale et les Etats-Unis, dans laquelle le SPD n'a pas toujours joué le 1er rôle ; à certains moments, les sociaux-démocrates au pouvoir ont transcrit en lois leur volonté de réformes sociales et économiques. Si le communisme n'a pas vraiment résisté à la faillite de la RDA et à la dérive de l'expérience soviétique, la social-démocratie a évolué depuis 1949, en tentant de s'adapter à son époque : d'abord lors du tournant historique qu'a constitué le congrès de Bad-Godesberg dans l'après- guerre, puis, après la réunification et l'entrée dans la nouvelle phase de la mondialisation (qui remet en cause le rôle de l'Etat), le virage "libéral" et "réaliste" des années Schröder - ouverture : Depuis 2005, c'est la dirigeante de la CDU, Angela Merkel (qui a grandi en RDA) qui dirige l'Allemagne en tant que chancelière ; les dirigeants de la gauche allemande, SPD, Die Linke ou même les Verts, n'ont pas réussi à faire le plein des voix pour empêcher sa réélection en 2009

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