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Soljenitsyne, Alexandre - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Soljenitsyne, Alexandre - littérature. 1 PRÉSENTATION Soljenitsyne, Alexandre (1918- ), écrivain soviétique, lauréat du prix Nobel de littérature (1970), l'un des plus importants écrivains russes de la seconde moitié du XXe siècle. 2 UN PARCOURS ASCENDANT INTERROMPU PAR UNE INCULPATION POUR « COMPLOT ANTISOVIÉTIQUE « Né à Kislovodsk (Caucase), six mois après la mort de son père, Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne passe une enfance relativement heureuse à Rostov-sur-le-Don, où s'établit sa mère en 1924. Étudiant en mathématiques et en physique à l'université de Rostov et, parallèlement, aux cours par correspondance de l'Institut de philosophie, d'histoire et de littérature de Moscou, il enseigne, une fois diplômé, l'astronomie et les mathématiques dans une petite ville située au nord de Rostov. Mobilisé comme simple soldat en 1940, admis à une école d'officiers, il remplit ses soirées libres en rédigeant de petits récits. Envoyé sur le front de Prusse-Orientale à la fin de 1942 comme commandant d'une batterie de reconnaissance, décoré à deux reprises, promu capitaine (1944), il est arrêté en février 1945 pour avoir fait part, dans sa correspondance avec un ami, de ses « indignations politiques « et qualifié Staline de « caïd «. En juillet de la même année, un comité spécial de la sûreté de l'État le condamne, sous l'inculpation de complot antisoviétique, à huit ans de « redressement « en camp de travail. 3 LA DÉTENTION ET LA RELÉGATION Successivement détenu à Moscou, dans un camp mixte, puis dans un institut de recherche à Marfino, dans la banlieue de Moscou, il est transféré dans un camp pour détenus politiques à Ekibastouz, au Kazakhstan, où, comme son héros Ivan Denissovitch, il est fondeur et maçon. Pendant sa détention, il compose de mémoire une pièce, le Festin des vainqueurs, qu'il désavouera par la suite. Libéré en 1953, Soljenitsyne est aussitôt envoyé en relégation perpétuelle dans un village du Kazakhstan où il enseigne les mathématiques tout en se consacrant à l'écriture : il compose la pièce la Fille d'amour et l'innocent et commence la rédaction du Premier Cercle. Réhabilité à la faveur de la déstalinisation par le tribunal de l'URSS (février 1956), il s'établit à Riazan où, jusqu'en 1964, parallèlement à une intense mais secrète activité d'écriture, il enseigne la physique. 4 LA DÉSTALINISATION AUTORISE LE PREMIER SUCCÈS LITTÉRAIRE En 1962, Khrouchtchev autorise la parution dans la revue Novy Mir de Une journée d'Ivan Denissovitch, une description crue du Goulag. La nouvelle de cette publication fait sensation en URSS et dans le monde entier, et vaut à son auteur une célébrité immédiate : renouant avec la grande tradition du roman russe, ce récit révèle un immense auteur. Conforté par l'immense courrier de ses lecteurs et par celui d'anciens zeks (détenus) qui lui fournissent de multiples témoignages, Soljenitsyne entreprend alors, toujours en grand secret, la rédaction de l'Archipel du Goulag, une peinture sans concession du système concentrationnaire et du régime soviétique. 5 SAMIZDAT ET EXPULSION Ayant dénoncé les méfaits de la censure opérée par l'Union des écrivains (Lettre sur la censure, 1967), Soljenitsyne devient la cible d'une gigantesque campagne de dénigrement orchestrée conjointement par les services de la Sûreté et l'Union des écrivains, dont il est exclu en 1969. Le Premier Cercle (1955-1958) et le Pavillon des cancéreux (1963-1966) sont publiés en 1968 à l'étranger, où Soljenitsyne parvient à faire passer le microfilm du manuscrit de l'Archipel du Goulag. Dans le même temps, ayant rompu avec l'inspiration autobiographique de ses précédentes oeuvres, il s'adonne à son projet conçu depuis l'enfance, écrire une vaste fresque de la révolution de 1917, la Roue rouge, dont le premier « noeud «, Août 14, paraît à Paris en 1971. En 1973, ayant appris que la dactylographe de l'Archipel du Goulag s'était suicidée après trois jours d'interrogatoire par le KGB, Soljenitsyne donne l'instruction de publier l'Archipel à l'étranger. Après avoir lancé un dernier appel à la résistance et au refus de tout mensonge (Appel de Moscou, 1974), il est arrêté, déchu de sa nationalité et expulsé de son pays. Rédigée dès 1973, la Lettre aux dirigeants de l'URSS, dans laquelle l'écrivain exhorte les dirigeants de son pays à abandonner l'idéologie marxiste et à autoriser la libre expression des courants philosophiques et religieux, est rendue publique en 1974. D'abord réfugié à Zurich, qui lui inspire Lénine à Zurich (1975), Soljenitsyne y publie un recueil d'articles d'inspiration nationale et religieuse (Sous les décombres, 1974), puis se rend aux États-Unis, dans le Vermont (1976), où, retiré, il poursuit son oeuvre : le Chêne et le Veau (1979), premier volume de ses mémoires (complété près de vingt ans plus tard par le Grain tombé entre les meules) ; au premier « noeud «, Août 14, remanié et profondément enrichi, s'ajoute Novembre 16 (1985). Il interrompt sa création littéraire pour réunir les forces de la dissidence, défendre publiquement Guinzbourg, Orlov et Chtcharanski (1978), ou fustiger le monde occidental dont il déplore l'effondrement moral, l'industrialisation à outrance et le « bazar mercantile « ( Discours de Harvard, 1978). Après vingt ans d'exil, le proscrit de l'URSS est rentré dans son pays en 1994. 6 L'EXPÉRIENCE INDIVIDUELLE ÉLARGIE AUX DIMENSIONS DE L'HISTOIRE Indissociable de sa vie, de son expérience du totalitarisme, l'oeuvre de Soljenitsyne a le ton et la valeur d'un témoignage. Si quelques écrivains (Ehrenbourg, Nekrassov, Bondariev) l'ont précédé dans l'évocation de la terreur, du goulag, Soljenitsyne demeure celui qui, avec Une journée d'Ivan Denissovitch, a ouvert la voie à une abondante littérature de mémoires et de témoignages, illustrée par la suite par Aksionov, Evguenia Guinzbourg (le Vertige, 1967 ; le Ciel de la Kolyma, 1979) et Varlam Chalamov (Récits de la Kolyma, 1978). L'expérience existentielle et morale de Soljenitsyne, forgée dans le goulag, l'épreuve de la maladie ou celle de l'exil, est celle de la plupart de ses personnages. Pourtant, le niveau autobiographique est toujours dépassé. En premier lieu, par la structure dramaturgique de ses romans, où le temps, extrêmement condensé (une journée pour Ivan Denissovitch, trois pour le Premier Cercle, une dizaine de jours pour Août 14), et l'espace toujours clos (la cellule, le camp, la chambre d'hôpital) confèrent aux récits soljenitsyens une résonance tragique. L'oeuvre de Soljenitsyne est également une vaste fresque sociale : bourreaux et victimes, humbles et puissants, paysans et intellectuels, les personnages les plus divers y sont décrits du point de vue social et psychologique. Pourtant, là encore, la peinture sociale n'est pas, pour l'écrivain, une fin en soi et l'individu n'est pas déterminé par son appartenance sociale : chaque personnage naît, se révèle à l'instant décisif du choix moral. Les bagnards-savants du Premier Cercle se libèrent par le rire et le sacrifice de soi et recréent, à l'intérieur de leur microcosme, la culture et l'égalité humaine. De même, le thème central d'Une journée d'Ivan Denissovitch est celui de la reconquête, à l'intérieur du bagne, de la dignité humaine. L'oeuvre de Soljenitsyne, rescapé du camp, du cancer, est une quête de vérité, une vigoureuse dénonciation de la falsification de l'histoire : à cet égard, l'Archipel du Goulag est une gigantesque encyclopédie du bagne depuis ses origines en 1917, mêlant la description historique, géographique et ethnographique. Triomphant du mensonge officiel, Soljenitsyne y restitue minutieusement des centaines de destins broyés et décrit l'inconcevable mise à l'épreuve de l'homme par le totalitarisme. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« description historique, géographique et ethnographique.

Triomphant du mensonge officiel, Soljenitsyne y restitue minutieusement des centaines de destins broyés et décrit l’inconcevable mise à l’épreuve de l’homme par le totalitarisme. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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