spam - informatique.

spam - informatique. 1 PRÉSENTATION spam ou spamming ou pourriel ou polluriel, procédé qui consiste en l'envoi, le plus souvent massif et répété, d'un message électronique (e-mail) non sollicité à visée commerciale ou malveillante. Par extension, le terme « spam « désigne également tout message reçu et jugé indésirable par un destinataire. 2 HISTORIQUE En 1970, les Monty Python, une troupe comique de comédiens anglais, réalisent un sketch dans lequel, d'un bout à l'autre, personnages, bande sonore et générique ressassent le mot « spam «. Leur sketch s'inspire d'une publicité que la société Hormel Foods diffuse à l'époque et où l'on peut entendre le nom de son produit phare : « Spam « (pâté en boîte, à base de jambon), répété plusieurs dizaines de fois par spot, jusqu'à l'agacement. Bien que le premier message électronique publicitaire non sollicité ait été envoyé dès le 3 mai 1978 sur le réseau Arpanet, prédécesseur d'Internet, le lien entre le sketch des Monty Python et l'envoi massif et déplaisant d'informations non souhaitées par le destinataire ne sera établi qu'une dizaine d'années plus tard. C'est en effet à la fin des années 1980 que les utilisateurs de MUDs (Multi-User Dungeons, jeux multijoueurs en réseau) et autres méthodes électroniques de discussion en ligne se mettent à employer de plus en plus souvent le terme « spam « pour désigner l'envoi massif et gênant d'informations susceptible d'entraver la puissance de calcul de l'ordinateur connecté et même de provoquer son plantage (arrêt ou blocage du système). Mais c'est sur le système en réseau de forums de discussion Usenet qu'est diffusé le premier véritable spamming. Le 18 janvier 1994, tous les forums de discussion Usenet reçoivent le message prophétique suivant : Global Alert for All: Jesus is Coming Soon (« Alerte générale : Jésus arrive «). Quelques semaines plus tard, le cabinet d'avocats Canter & Siegel de Phoenix dans l'Arizona, inonde à leur tour les forums de discussion avec l'aide d'un programmeur. Leur message commercial restera célèbre sous l'appellation « Green card spam « car leur but était de proposer leurs services rémunérés aux candidats à l'immigration vers les États-Unis. Depuis cette date, le spam n'a cessé de prendre de l'ampleur jusqu'à devenir un véritable phénomène de société, doublé d'une plaie économique mondiale. 3 CONTENU D'UN SPAM Le terme québécois le plus utilisé pour « spam « est « pourriel « ; il s'agit d'un mot-valise qui associe « poubelle « et « courriel « et qui en dit long sur le contenu du spam -- le terme « polluriel «, moins usité, étant quant à lui construit à partir de « pollution « et « courriel «. 3.1 Spam publicitaire, commercial et d'opinion Le contenu d'un spam est le plus souvent d'ordre publicitaire et commercial : produits miracles, médicaments (essentiellement destinés au dopage sexuel et à la lutte contre le vieillissement), conseils financiers, liens vers des sites pour adultes (sites de rencontres, etc.), offres de vacances, jeux et casinos en ligne, etc. Par ailleurs, le spamming peut également prendre des allures de lettres d'information, souvent bienveillantes, émises par des groupes religieux ou spirituels. 3.2 Spam frauduleux Une grande part du spamming est composée d'e-mails crapuleux tels le phishing ou « hameçonnage «, procédé qui consiste à se faire passer pour un organisme financier dans le but d'obtenir des informations personnelles comme un numéro de compte et son mot de passe. Une autre type d'escroquerie circulant par e-mails occupe particulièrement l'attention des polices du monde entier : la fraude 419 (ou scam 419). Cette arnaque doit son nom à l'article 4.1.9 de la loi nigériane, qui le définit et le punit. Dans sa version la plus répandue, le procédé est souvent le même : la victime d'une fraude 419 reçoit un e-mail dans lequel on lui explique qu'une personne très fortunée doit déplacer ou récupérer une énorme somme d'argent via le compte d'un tiers. La personne fortunée en question est souvent un célèbre dictateur africain mort ou déchu. Si la victime consent à permettre l'utilisation de son compte, on lui promet une très large rétribution pouvant aller jusqu'à 40 p. 100 de la somme à récupérer. Après l'envoi de faux contrats d'apparence très officielle, la victime doit envoyer une somme d'argent pour que la transaction puisse débuter, somme qu'elle ne reverra évidemment jamais. Enfin, les chaînes de lettres et autres diffusions pyramidales peuvent être assimilées à du spam frauduleux car ces messages ont pour la plupart une intention de nuire (engorgement des bandes passantes) ou de désinformer. Des éditeurs de logiciels ont mis au point des programmes capables de filtrer les e-mails en se basant sur leur contenu et leurs propriétés, mais ces logiciels anti-spam ne sont pas totalement efficaces et les spammeurs parviennent généralement à les leurrer. 4 LE POIDS DU SPAM Pour les annonceurs, le principe du spam est très rentable car il permet d'atteindre un nombre quasi illimité de cibles pour un coût très faible. Tous les éléments qui font grimper le prix de la mise sur le marché d'un produit s'effacent : l'étude de marché, le papier, l'encre, les frais de publipostage, les travaux de mise en page, etc. Le spammeur joue sur la loi des grands nombres et il trouvera toujours client parmi les milliers ou les millions de destinataires qu'il aura joints en quelques heures et pour presque rien. En revanche, le spam coûte énormément d'argent aux entreprises, administrations et autres structures qui utilisent largement la messagerie électronique. En 2005, l'entrepreneur américain Scott Richter, surnommé le « roi du spam « a été condamné à payer une amende de 7 millions de dollars à Microsoft pour les 38 milliards de spam que ses sociétés avaient expédiés en une année ; mais ce type de condamnation reste rare. En 2007, la Commission européenne évalue le manque à gagner annuel causé par le spam à 1,4 milliard d'euros, seulement pour la France (achat de serveurs supplémentaires car le spam sature rapidement les disques durs ; temps passé à lire et à supprimer le spam ; achat de solutions logicielles pour filtrer le courrier électronique ; ralentissement des connexions ; etc.). On estime aussi qu'en 2006 le spam a représenté entre 90 et 95 p. 100 des e-mails reçus dans le monde et qu'il est l'un des principaux facteurs de ralentissement du réseau mondial. Plus inquiétant encore, certains observateurs prédisent qu'il atteindra les 99 p. 100 dès la fin de l'année 2007 pour une perte mondiale annoncée de plus de 30 milliards d'euros. À l'heure actuelle, aucune réelle solution logicielle de protection n'a été trouvée pour endiguer la déferlante du spam. De plus, la justice européenne ne possède pas -- ou peu -- de moyens répressifs face aux spammeurs américains, chinois ou sudcoréens, assurés de l'impunité dans leur pays de domiciliation. En effet, la loi encadrant la pratique du spamming dans ces pays pose le principe d'un droit d'opposition a posteriori (approche opt-out en anglais) alors que l'Europe a adopté une réglementation beaucoup plus contraignante qui pose le principe du consentement préalable (approche opt-in). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.