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Stevenson, l'Île au trésor (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Stevenson, l'Île au trésor (extrait). Embarqué sur l'Hispaniola, dont la traversée jusqu'alors sans encombre est sur le point d'atteindre son but -- l'Île au trésor --, le jeune Jim Hawkins, réfugié -- par gourmandise -- dans un tonneau de pommes, surprend une conversation secrète entre des membres de l'équipage, parmi lesquels John Silver. Il ne tarde pas à s'apercevoir que celui qui s'est fait engager comme cuisinier de bord, ainsi que ses compagnons, sont en réalité de dangereux pirates fomentant un complot. Moment charnière du récit, cet épisode prélude à une série d'aventures « sanglantes «. L'Île au trésor de Robert Louis Stevenson (chapitre 10, « En mer «) Nous avions quitté les vents alizés pour prendre le vent de l'île (je ne suis pas autorisé à être plus précis) et nous cinglions gentiment vers notre destination en montant une vigie attentive de tous les instants. D'après les calculs du capitaine nous vivions les dernières heures de notre voyage aller ; dans le courant de la nuit, ou au plus tard avant midi le lendemain, nous devions nous trouver en vue de l'Île au trésor. Nous avions mis le cap à S.S.W. ; une bonne brise soufflait par le travers et la mer était calme. L'Hispaniola roulait régulièrement ; son beaupré plongeait de temps à autre et faisait jaillir des bouffées d'embruns. Du haut en bas du navire, tout le monde s'activait, et la bonne humeur était générale puisque nous touchions au terme de la première partie de nos aventures. Juste après le coucher du soleil, une fois mon travail fini, je me dirigeais vers ma couchette quand la soudaine envie d'une pomme me prit. Je courus sur le pont. Les hommes de quart se trouvaient à l'avant, guettant la terre. Le pilote surveillait le lof de la voile en sifflotant. Il n'y avait pas d'autre bruit que le choc des vagues contre l'étrave et les flancs de la goélette. Je sautai dans le tonneau car il ne restait presque plus de pommes, et pour mieux satisfaire ma gourmandise je m'assis au fond ; il faisait noir ; la musique des vagues et le roulis du bateau m'incitaient au sommeil. Je crois que je me serais endormi (du moins j'étais réellement sur le point de fermer les yeux) si un homme ne s'était lourdement assis à côté du tonneau contre lequel il s'adossa. J'allais me relever et sortir de ma cachette quand l'homme se mit à parler. Je reconnus la voix de Silver ; le cuisinier n'avait pas prononcé une douzaine de mots que pour tout l'or du monde je n'aurais pas révélé ma présence : je restai dans mon tonneau, tout tremblant, pour écouter ; ma curiosité n'était pas moins intense que ma peur, car de la douzaine de mots que je venais d'entendre, j'avais déduit que la vie de tous les honnêtes gens à bord ne dépendait plus que de moi, de moi seul. Source : Stevenson (Robert Louis), l'Île au trésor, trad. par Roland Garrane, Éditions Robert Laffont, « Bouquins «, 1984. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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