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substance & sujet (philosophie) - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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substance & sujet (philosophie) - philosophie. 1 PRÉSENTATION substance & sujet (philosophie), concepts fondamentaux de la philosophie, qui concernent la pensée de l'être. 2 DEUX NOTIONS QUI SE CROISENT SANS SE CONFONDRE La philosophie antique posait la question de la substantialité, l'époque moderne pose la question du sujet. Selon la première, représentée par Aristote, être c'est être une substance (ousia). La substance se comprend comme substrat, par opposition aux accidents dont elle est le support permanent ; Aristote la définit négativement comme ce qui n'est « ni affirmé d'un sujet, ni dans un sujet « -- étant en fait sujet, au sens grammatical de ce dont on prédique quelque chose -- ( Catégories, 2, a, 11). La substance est donc sujet, mais pas du tout au sens « moderne « de sujet pensant. Bien que relativement indéterminée, la théorie aristotélicienne de la substance dessine le cadre conceptuel auquel se réfère la pensée moderne, dans ses diverses tentatives pour penser ce que l'on appelle, souvent improprement d'ailleurs, le « sujet «. 3 DESCARTES : LE SUJET COMME SUBSTANCE Descartes pense le sujet ou plutôt l'ego comme substance, c'est-à-dire comme « une chose dont la caractéristique essentielle est de n'avoir besoin de rien d'autre que soi pour exister «, une chose qui se suffit à elle-même et ne dépend que d'ellemême. Ainsi entendue comme subsistance par soi, la substantialité au sens strict n'appartient qu'à Dieu (Principes de la Philosophie, I, 51). Mais elle appartient aussi aux créatures et aux « ego «, car il va tellement de soi que tout être dépend de la puissance divine, et cette dépendance est si absolue, qu'à la limite on n'en tient même pas compte ! 4 SPINOZA : LA SUBSTANCE GAGNÉE, LE SUJET PERDU Spinoza n'admet pas ce « à la limite «. Pour lui, il n'y a et il ne peut y avoir qu'une seule substance, qui est Dieu (Éthique, I, 14) et tout ce qui est ne se comprend que comme un attribut de la substance, ou comme une affection de cet attribut : de ce fait, avec Spinoza, la notion de sujet, individu autonome, se dilue dans l'océan de la substance unique, dont les individus ne sont que des modifications -- comme des vagues à la surface de la mer. 5 HEGEL : LA SUBSTANCE COMME SUJET L'antagonisme entre Spinoza et Descartes n'échappe pas à Hegel, qui tente de surmonter l'opposition de ces deux points de vue. Le but de la philosophie tout entière revient ainsi à « saisir et exprimer le vrai non comme substance, mais aussi précisément comme sujet « (Phénoménologie de l'Esprit, préface). Il ne suffit pas d'appréhender le sujet comme substance, comme l'a fait Descartes, ce que lui auront assez reproché Husserl et Heidegger (voir Cogito) ; il ne suffit pas non plus d'appréhender la substance sans la subjectivité, ce qu'a fait Spinoza, dont la substance est si peu « sujet «, au sens de ce qui (se) réfléchit, qu'elle peut être dite Dieu ou nature (Deus sive natura). Appréhender la substance comme sujet signifie donc appréhender l'absolu comme étant à la fois en soi (substance) et pour soi (sujet). Le système du savoir n'est plus la réflexion d'un sujet humain sur une substance qu'il n'est pas (Dieu ou nature) : c'est la réflexion en soi de l'absolu, pour qui substantialité et subjectivité apparaissent comme des moments de sa réflexion. 6 HUSSERL : RETOUR AU SUJET L'extrême abstraction de la dialectique hégélienne ne fait que précipiter le besoin d'un « retour aux choses mêmes «, ce à quoi s'efforce la phénoménologie de Husserl. Reprenant la critique humienne, puis kantienne de la notion de substantialité -- montrant que par substance on n'entend rien d'autre que ce qui définit l'être d'une chose, savoir un substrat matériel permanent --, elle essaie de penser la subjectivité transcendantale pure, sans succomber à la tentation ni au piège d'aucun « substantialisme «. Husserl tente donc de libérer l'ego transcendantal, le sujet pur, de toute interprétation réaliste, qu'elle soit celle de Descartes, celle de l'empirisme, ou celle de la psychologie. L'ego n'est plus pensé, « naïvement «, comme substance, mais comme le pôle des visées intentionnelles. 7 LE SUJET EN QUESTION : HEIDEGGER, LEVINAS Cette question détermine pour une large part toute la problématique ultérieure, de Heidegger à Levinas. La phénoménologie de Husserl marque finalement l'aboutissement d'une tradition remontant à Descartes, tradition ou mythe d'une subjectivité autofondée. Avec Heidegger et Levinas est donc contesté ce primat du sujet comme instance la plus originaire. Heidegger tente de « remonter « à ce que la focalisation sur le « sujet originaire « a selon lui occulté : la question de l'être. Levinas, qui ne disjoint pas éthique et philosophie première, met en question l'égocentrisme métaphysique : de premier qu'il prétendait être, le « sujet « s'efface et cède la place à Autrui. Autrui qui n'est ni substance, ni accident, ni sujet, ni objet, mais la transcendance qui se révèle comme « visage «. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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