Devoir de Philosophie

Svevo, Italo - écrivain.

Publié le 28/04/2013

Extrait du document

Svevo, Italo - écrivain. 1 PRÉSENTATION Svevo, Italo (1861-1928), romancier et auteur dramatique italien, influencé par les théories de Sigmund Freud, auteur notamment de la Conscience de Zeno (1923). 2 UN CITOYEN DE L'EMPIRE AUSTRO-HONGROIS Né à Trieste d'un père juif d'origine allemande et d'une mère italienne, dans ce qui est alors l'Empire austro-hongrois, Italo Svevo, de son vrai nom Ettore Schmitz, est envoyé par son père en Bavière, à l'âge de douze ans et pendant cinq années, pour ses études. Il se passionne pour la littérature allemande ; le romantique Johann Paul Richter et le philosophe Arthur Schopenhauer exercent sur lui une influence profonde, ainsi que les auteurs classiques italiens et les romanciers français et russes. Après la faillite de son père, il interrompt ses études et entre, en 1880, à la banque Union de Vienne où il travaille pendant dix-huit ans. Il publie, sous le pseudonyme de Ettore Samigli, ses premiers articles en tant que critique littéraire, dramatique et musical dans le journal pro-italien de Trieste, l'Indipendente, tout en travaillant également de nuit pour l'autre journal local, le Piccolo. Ses deux premiers romans publiés à compte d'auteur, Une vie (Una vita, 1892), qui se déroule précisément dans une banque, et Sénilité (Senilità, 1898), publié d'abord par fragments dans l'Indipendente, rencontrent peu de succès. Déçu et désabusé, il décide de ne rien publier pendant de longues années. Entre-temps, il épouse Lizia Veneziani. 3 UNE RECONNAISSANCE TARDIVE À partir de 1899, Italo Svevo travaille comme associé dans l'entreprise de fabrication de peinture pour coques de navires appartenant à la famille de sa femme. Sa vie active ne lui laisse que peu de temps pour l'écriture, mais lui permet de beaucoup voyager en Europe. En 1903, il fait la connaissance de James Joyce, qui enseigne alors l'anglais à Trieste : leur amitié est longue et nourrie d'un profond respect et d'une admiration mutuelle -- Ulysse est d'ailleurs né à Trieste, comme l'affirme le titre d'une conférence d'Italo Svevo sur son ami. Après avoir traduit la Science des rêves de Sigmund Freud, il commence la rédaction de la Conscience de Zeno (La Conscienza di Zeno, 1923), premier grand roman inspiré par la psychanalyse, dont le succès reste cependant limité. James Joyce, qui l'admire, attire l'attention sur lui. Il est « découvert « l'hiver 1925-1926, en Italie, grâce à un article d'Eugenio Montale qui fait date, et en France grâce à un numéro de la revue le Navire d'argent, pour lequel collaborent James Joyce, Valery Larbaud et le critique et traducteur Benjamin Crémieux. Il meurt peu après des suites d'un accident de voiture, n'ayant eu que peu de temps pour goûter ce succès tardif. 4 UN DES INVENTEURS DU ROMAN D'INTROSPECTION Citoyen de l'Empire austro-hongrois jusqu'à sa dissolution en 1918, Italo Svevo est demeuré longtemps en marge de la littérature italienne. Son oeuvre est cependant aujourd'hui considérée comme l'une des plus importantes apparues en Italie depuis la fin du XIXe siècle. D'aucuns ont vu en Italo Svevo un précurseur de Marcel Proust (on l'a même appelé « le Proust italien «). Certains l'ont également rapproché de l'Autrichien Robert Musil, auteur de l'Homme sans qualités. Dans ses romans d'introspection, les intrigues et les péripéties ont beaucoup moins d'importance que les pensées intimes des personnages. Les personnages d'Alphonse d' Une vie, d'Emilio de Senilita, de Zeno de la Conscience de Zeno, vivent l'aventure de l'examen de leur conscience, s'épuisant à saisir les ressorts de leurs moindres gestes. 5 LES NOUVELLES ET RÉCITS Italo Svevo compose une trentaine d'autres écrits, notamment ses nouvelles et récits, dont un bon nombre restent inachevés. Parmi les dix textes à peu près complets, on en compte cinq écrits avant la Conscience de Zeno : la Tribu, d'inspiration politique, le Spécifique du docteur Menghi, véritable récit de science-fiction, la Mère et Court Voyage sentimental. Cinq autres textes, dont le protagoniste-narrateur est encore Zeno Cosini, devenu vieux, « prolongent « le roman originel et constituent un même ensemble. En effet, l'écrivain a fomenté le projet d'écrire une sorte de suite à son oeuvre. Trois de ses nouvelles ont été publiées en traduction française en 1963 sous le titre le Bon Vieux et la Belle Enfant. 6 LE THÉÂTRE : UN AMOUR CONSTANT ET SECRET Spectateur assidu des théâtres de Trieste, critique dramatique à l'Indipendente, Italo Svevo est également l'auteur d'une oeuvre dramatique non négligeable, non représentée et non éditée de son vivant (hormis le Trio brisé joué à Rome en 1927 et le monologue Avant le bal, paru en 1891 dans l'Indipendente). De ses premiers essais littéraires, il ne reste que l'ébauche d'une pièce, l'Arioste gouverneur (autour de 1880). Suivent les « comédies « (scherzi drammatici) les Théories du comte Alberto, les Colères de Giuliano, Un voleur dans la maison et Une comédie inédite. Jusqu'à sa mort, il compose encore huit pièces, difficiles également à dater : la Vérité, Un mari (mis en scène par Jacques Lassalle à la Comédie-Française en 1991), le Trio brisé, Un seul acte (en dialecte triestin), l'Aventure de Maria, Infériorité, les Deux cousines et la Comédie sans titre ou la Régénération. Comme l'ensemble de son oeuvre, son théâtre a été redécouvert dans les années 1960. Italo Svevo est un homme prolifique et nombre de ses écrits n'ont pas été achevés ou publiés (et peu ont été traduits).C'est grâce à sa riche correspondance et à son frère cadet Elio, qui a consigné dans son journal tous ses projets, que l'on mesure l'envergure de son oeuvre. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

Liens utiles