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Terre-Neuve-et-Labrador

Publié le 22/02/2012

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1 PRÉSENTATION Terre-Neuve-et-Labrador, province de l’est du Canada. La province de Terre-Neuve-et-Labrador se compose de l’île de Terre-Neuve et de la partie orientale de la région du Labrador. Elle est bordée, à l’est et au sud, par l’océan Atlantique et, à l’ouest, par le golfe du Saint-Laurent et la province de Québec. L’île de Terre-Neuve, séparée de la côte continentale par le détroit de Belle-Isle, est située au nord des îles françaises de Saint-Pierre-et-Miquelon. Saint John’s, située sur l’île de Terre-Neuve, est la capitale de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. 2 MILIEU NATUREL 2.1 Relief et hydrographie 2.1.1 Relief Située dans l’extrémité nord de la zone appalachienne, la province de Terre-Neuve-et-Labrador est constituée essentiellement d’un plateau. Le sud-est de l’île de Terre-Neuve appartient à la région des hautes terres de l’Atlantique ; au nord se trouve une plaine basse, et à l’ouest s’étendent les hautes terres de Terre-Neuve, qui culminent à 806 m au Gros Morne, où elles rejoignent les monts Long Range. La rive ouest de l’île est longée par une plaine étroite, tandis que le littoral oriental est bordé de baies et d’îles. La portion du Labrador de Terre-Neuve-et-Labrador présente un plateau central d’une altitude moyenne de 300 m. 2.1.2 Hydrographie Le plus long fleuve de la province est le fleuve Churchill, dans le Labrador, qui possède des chutes d’eau célèbres (les chutes Churchill ou Churchill Falls). Il prend sa source dans le lac Ashuanipi, dans l’ouest du Labrador, et se jette dans le lac Melville, un lac d’eau salée relié à l’océan Atlantique. Les principaux cours d’eau drainant l’île de Terre-Neuve sont la rivière des Exploits qui parcourt 240 km, la Gander et la Humber. Des milliers de lacs (Grand, Red Indian et Gander notamment), d’étangs et de marécages parsèment la province. La mer joue un rôle primordial dans la province : le littoral est très découpé (présence de fjords) et le plateau continental englobe les bancs de Terre-neuve, zone très riche en poissons. Autour du Labrador, la mer se transforme en banquise. 2.2 Climat À l’intérieur du Labrador, le climat varie de continental à arctique, avec des hivers longs, froids, souvent neigeux, et des étés courts et chauds. Dans la partie orientale de l’île de Terre-Neuve, le climat est tempéré grâce à l’influence de la mer ; les hivers y sont beaucoup plus doux et les étés, plus chauds et plus longs. Les températures extrêmes enregistrées vont de - 51 °C (dans le sud-ouest du Labrador, en 1973) à 42 °C (North West River, en 1914). Les précipitations annuelles moyennes varient de 432 mm dans le nord du Labrador à 1 524 mm dans le sud de l’île de Terre-Neuve. L’une des caractéristiques de ce climat est la présence de brouillards le long des côtes, dus à la rencontre entre le Gulf Stream et le courant froid du Labrador. 2.3 Végétation et faune La forêt couvre environ la moitié des sols de la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Dans le sud du Labrador, elle est de type boréale et se compose essentiellement de conifères (épinettes noires, épicéas et sapins baumiers), mais également de bouleaux, de mélèzes, d’épinettes blanches et de trembles. Les barren grounds, ou toundras, s’étendent sur l’ensemble du territoire. La faune de Terre-Neuve-et-Labrador se compose de caribous, d’élans et d’ours noirs ; les ours polaires peuplent le nord de la province. On trouve des rats musqués, des castors, des renards roux, des lynx, des loutres, des lièvres, des porcs-épics, des loups et des écureuils. Les oiseaux de mer sont représentés par les fous et les mouettes tridactyles. Saumons, homards, crabes, calmars, harengs et maquereaux sont courants dans la plupart des baies. Les bancs de Terre-Neuve-et-Labrador, hauts-fonds situés sur la plate-forme continentale au large de la province, sont très riches en vie animale, particulièrement le Grand-Banc, qui abrite d’abondants bancs de poissons (morues, grands flétans et turbots) ; c’est l’un des secteurs de pêche les plus riches du monde. 2.4 Ressources et contraintes du milieu naturel Terre-Neuve-et-Labrador possède d’abondantes ressources minières : fer, cuivre, plomb, zinc, amiante, gypse, uranium, fluorine et mica. Des gisements de pétrole et de gaz naturel ont récemment été découverts, mais le climat froid et rigoureux en freine le développement. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ 3.1 Démographie La population de Terre-Neuve-et-Labrador est pour l’essentiel issue des migrations anglaises et irlandaises de la fin du xviiie siècle et de la première moitié du xixe siècle. Elle est également constituée de peuples autochtones — les Innu (autrefois appelés Naskapi-Montagnais) et les Inuit au Labrador, les Micmac à Terre-Neuve et les Métis — ainsi que d’une petite communauté francophone. La répartition de la population est très inégale, concentrée sur la côte de l’île de Terre-Neuve, en raison d’une politique de rassemblement appelée resettlement. 3.2 Langues et religions L’anglais est la langue de 97,6 p. 100 de la population, tandis que seulement 0,4 p. 100 de celle-ci parle le français. Les catholiques constituent la plus importante communauté religieuse de la province. 3.3 Villes principales Située dans la péninsule d’Avalon et abritant un port maritime, Saint John’s est la plus grande ville de la province, ainsi que sa capitale. Corner Brook, Mount Pearl, Conception Bay South, Grand Falls-Windsor et Labrador City sont également des villes de taille importante. 3.4 Éducation et culture Le système éducatif public actuel date de 1874. L’unique université de Terre-Neuve-et-Labrador est la Memorial University of Newfoundland, à Saint John’s (1925). Terre-Neuve-et-Labrador compte plusieurs vestiges des civilisations successives : un cimetière amérindien, un village viking, situé à L’Anse aux Meadows, ou encore la tour érigée au xixe siècle en l’honneur de Jean Cabot, située au sein du Signal Hill National Historic Site à Saint John’s. Voir aussi art canadien ; littérature canadienne. 3.5 Gouvernement et vie politique Même si le chef de l’exécutif est un lieutenant-gouverneur (nommé pour cinq ans par le gouvernement fédéral), le pouvoir est détenu dans les faits par le Premier ministre. Le pouvoir législatif est pour sa part détenu par une Chambre de 52 membres, élus au suffrage universel pour cinq ans. Terre-Neuve-et-Labrador est représentée au Parlement canadien par 6 sénateurs, nommés à vie, et par 7 membres élus de la Chambre des communes. Les 3 grandes villes, les 171 villes et les 139 communautés de la province ont toutes à leur tête des responsables et des conseils élus. Tous les juges des cours supérieures sont nommés par le gouvernement fédéral, tandis que les membres des juridictions inférieures sont nommés par le gouvernement provincial. La vie politique fédérale et provinciale de Terre-Neuve-et-Labrador est dominée par le Parti libéral et le Parti conservateur progressiste, qui se partagent le pouvoir depuis 1949. 4 ÉCONOMIE Grâce aux Grand-Bancs, l’économie de Terre-Neuve-et-Labrador a toujours été dominée par la pêche. Toutefois, depuis la fin du xixe siècle, le secteur forestier et l’industrie minière se sont sensiblement développés. L’activité économique demeure cependant insuffisante et Terre-Neuve-et-Labrador enregistre un taux de chômage particulièrement élevé : 16,5 p. 100 de la population active en 2006. 4.1 Agriculture, forêts, pêche Moins de 1 p. 100 du territoire de la province est considéré comme terre agricole. L’agriculture repose essentiellement sur la culture de fruits et de légumes : navets, choux, carottes, airelles, pommes de terre et avoine. L’élevage concerne principalement les bovins et les volailles. Les ressources forestières sont surtout destinées à la fabrication de papier traité dans les usines de Coner Brook, Grand falls et Windsor. La morue est le produit de base du secteur de la pêche, qui représente environ 3 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) annuel de Terre-Neuve-et-Labrador. Crevettes, homards, harengs, crabes, turbots, flets et soles sont également pêchés, mais dans une quantité moindre. Pourtant, les ressources de la pêche s’épuisent et les autorités ont dû prendre des mesures de protection en instaurant des quotas. Ces mesures ont été à l’origine de querelles avec les pêcheurs français de Saint-Pierre-et-Miquelon (accords de 1972 et de 1992). 4.2 Mines et industries Le minerai de fer représente plus de 90 p. 100 de la valeur de la production minière de Terre-Neuve-et-Labrador et plus de 50 p. 100 du poids total de la production canadienne. On extrait également à Terre-Neuve-et-Labrador de l’argent, de l’or, de l’amiante et du gypse. L’est du Labrador est riche en ressources minières, en particulier dans les secteurs de Labrador City et de Wabush, et concurrence les mines de l’île Bell, dont la production est en baisse depuis les année 1970. Les principaux secteurs industriels sont la transformation des produits de la pêche (morue salée, homards congelés, etc.) et la fabrication de papier et de pâte à papier ; la chimie, les minerais non métalliques, l’agroalimentaire sont également des secteurs importants. Plus de 95 p. 100 de l’énergie électrique de Terre-Neuve-et-Labrador est produite par des centrales hydroélectriques, en particulier grâce au complexe des chutes Churchill et au réservoir Smallwood, gérés par la Churchill Falls Labrador Company. 4.3 Secteur tertiaire Le tourisme, secteur en progression depuis les années 1960, génère aujourd’hui un chiffre d’affaires annuel de 600 millions de dollars canadiens (soit environ 374 millions d’euros), mais demeure encore limité. La province bénéficie d’un système de routes et d’autoroutes, dont l’autoroute transcanadienne. Le réseau ferroviaire traverse la province d’ouest en est. Terre-Neuve-et-Labrador dispose de plusieurs aéroports, et les parties occidentale et orientale de l’île de Terre-Neuve sont reliées à la terre par des ferries. Terre-Neuve-et-Labrador compte près d’une quarantaine de stations de radio et de 4 chaînes de télévision. Le premier quotidien de la province, l’Evening Telegram, est publié depuis 1879. 5 HISTOIRE 5.1 Des origines aux premières explorations Les traces les plus anciennes d’un peuplement de la province datent de 7500 av. J.-C. pour le Labrador, et de 5000 av. J.-C. pour l’île de Terre-Neuve. Vers 1000 apr. J.-C., les Vikings découvrent le Labrador et Terre-Neuve mais renoncent à leur colonisation. Les territoires sont alors peuplés par plusieurs tribus amérindiennes, notamment les Béothuk (disparus au xixe siècle) et les Micmac à Terre-Neuve, ainsi que les Innu et les Inuit au Labrador. Probablement de nouveau explorée par Jean Cabot, navigant sous pavillon anglais (1497), l’île de Terre-Neuve voit accoster, en 1583, sir Humphrey Gilbert qui en prend possession pour la couronne d’Angleterre. 5.2 Une terre convoitée 5.2.1 La bataille de la morue Dès le début du xvie siècle, des bateaux de pêche européens viennent chaque printemps dans les eaux côtières de la région pour repartir à l’automne, les cales chargées de morue salée ou de « morue verte » (saumure). Le commerce de ce poisson, très fructueux, devient rapidement un enjeu économique entre couronnes européennes. Puis, lorsque les Espagnols et les Portugais délaissent ce marché au profit de l’or de l’Amérique latine, le commerce de la morue devient concurrentiel exclusivement entre Français et Anglais. À l’aube du xviie siècle, des colons des deux royaumes commencent à s’installer de manière durable sur les côtes de la région. La première colonie officielle, anglaise, est créée en 1610 dans une baie de Terre-Neuve. La France s’établit à son tour sur l’île, où elle installe sa base d’opérations dans la baie de Plaisance (1662). Au terme d’âpres frictions économico-militaires, la répartition des zones de pêche entre Français et Anglais est établie par une première ordonnance en 1640 ; puis, en 1670, l’Angleterre obtient le monopole de la pêche dans la région située entre le cap Bonavista et le cap Race. Un nouveau traité est signé entre les deux communautés en 1687. 5.2.2 La victoire des Anglais En 1713, par le traité d’Utrecht qui met fin à la guerre de succession d’Espagne, la souveraineté britannique sur Terre-Neuve est reconnue par le roi Louis XIV de France. Vaincue en Europe, la France perd alors également la bataille commerciale de la morue, et ne conserve que quelques zones de pêche au large du littoral de Terre-Neuve — zones bientôt appelées « French Shore » (ou « côte française »). En 1763, de nouveau victorieuse sur le terrain européen lors de la guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne reçoit selon les termes du traité de Paris toutes les possessions nord-américaines de la France (Labrador, Canada et Cap-Breton) ; en contre-partie, cette dernière se voit confirmé ses droits sur le « French Shore » et obtient le contrôle de Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel voisin de Terre-Neuve. En 1774, le Labrador, possession britannique depuis le traité de Paris, est cédé au Québec. 5.3 La période britannique 5.3.1 Du gouvernement représentatif au statut de dominion En 1832, sous la pression d’un vaste mouvement réformiste qui a vu le jour dans l’île, la Grande-Bretagne accorde à Terre-Neuve le droit à un gouvernement représentatif. Puis en 1855, elle lui donne l’autonomie complète, sous la forme d’un gouvernement responsable. Le début du xxe siècle est marqué par des conflits internationaux, d’abord avec la France (1888-1904) puis avec le Canada (1927). La séculaire question de la répartition des zones de pêche entre les Français et les Britanniques est réglée en avril 1904. Sur le plan intérieur, l’île de Terre-Neuve est érigée en dominion de la Couronne britannique, en 1917, et agrandit son territoire : en 1927, la côte nord-est du Labrador lui est rattachée (le reste du Labrador restant dans la province de Québec). 5.3.2 Les conséquences de la crise économique de 1929 La dépression économique mondiale des années 1930 mène pratiquement la région à la faillite : elle doit faire appel aux subsides des États-Unis et de la Grande-Bretagne. En 1934, le Parlement britannique met fin au gouvernement responsable et le pouvoir exécutif est confié à une Commission royale, composée de 6 membres. En 1941, certains sites de l’île de Terre-Neuve sont loués par les États-Unis, qui y installent des bases aériennes ; leur présence donne un nouvel élan à l’économie de l’île. 5.4 L’intégration au sein de la Confédération canadienne 5.4.1 Le référendum de 1948 À la suite du référendum du 22 juillet 1948 — accord ratifié par le Parlement du Canada en février 1949 et par le Parlement britannique le 31 mars 1949 —, la région de Terre-Neuve et du Labrador oriental devient la dixième province de la Confédération canadienne, sous le nom de province de Terre-Neuve. 5.4.2 Politique intérieure de la province D’un point de vue politique, le Parti libéral, alors dirigé par Joseph R. Smallwood, préside aux destinées de Terre-Neuve pendant vingt-trois ans (1949-1972). À sa suite, un gouvernement dirigé par Frank Duff Moores est formé par le Parti conservateur progressiste (1972-1979). En 1979, A. Brian Peckford, du même parti, lui succède ; il est réélu en 1983 et en 1985. En 1989, Clyde K. Wells, responsable libéral, devient Premier ministre. Il a pour successeurs Brian Tobin (1996-2000), Beaton Tulk (2000-2001) et Roger Grimes (élu en 2001), tous membres du Parti libéral. En décembre 2001, par proclamation constitutionnelle, la province de Terre-Neuve devient la province de Terre-Neuve-et-Labrador. Superficie : 405 212 km2 ; population (2007) : 506 300 habitants ; densité de population : 1,4 habitant au km2.

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