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Territoires du Nord-Ouest (Canada)

Publié le 22/02/2012

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1 PRÉSENTATION Territoires du Nord-Ouest (Canada), territoire et division administrative du Canada, situé au nord du 60e parallèle, à l’est du Territoire du Yukon et à l’ouest du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador. Yellowknife est la capitale et la plus grande ville des Territoires du Nord-Ouest. 2 MILIEU NATUREL 2.1 Composition et répartition territoriale Les Territoires du Nord-Ouest sont bordés au nord par l’océan Arctique, au nord-est et à l’est par la baie de Baffin, à l’est par le détroit de Davis et la baie d’Hudson, au sud par les provinces du Manitoba, du Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique et à l’ouest par le Yukon. Ils se divisent en deux zones de superficie à peu près égale : la partie continentale et des milliers d’îles. Celles-ci sont elles-mêmes réparties en deux groupes : les îles de la baie d’Hudson, de la baie James et de la baie d’Ungava ; les îles Arctiques — qui s’étendent jusqu’à 800 km du pôle Nord —, dont les principales sont la terre de Baffin, la terre d’Ellesmere, l’île Banks, l’île du Prince-de-Galles, l’île Southampton, les îles de la Reine-Élisabeth et la terre Victoria. Les Territoires du Nord-Ouest s’étend du nord au sud sur 2 700 km et d’est en ouest sur 2 900 km. Le point le plus élevé est le mont Sir-James-MacBrien (2 762 m), dans les monts Mackenzie. Le pic Barbeau (2 616 m), dans le nord de la terre d’Ellesmere, est le point culminant des îles Arctiques. 2.2 Relief et hydrographie 2.2.1 Relief Les Territoires du Nord-Ouest, inscrits dans l’ensemble du Grand Nord, ont un relief très contrasté. Dans l’est de la zone continentale, ils sont constitués aux deux tiers par le Bouclier canadien, parsemé de collines et de plaines. À l’ouest de cette région se trouve le prolongement septentrional des basses plaines intérieures d’Amérique du Nord ; à l’ouest, des chaînes de montagnes atteignent en moyenne 1 520 m d’altitude. Les îles Arctiques sont montagneuses à l’est, dépassant 2 000 m d’altitude, et possèdent des glaciers spectaculaires, comme les monts situés au nord de la terre d’Ellesmere et qui constituent des îles de glace. 2.2.2 Hydrographie Le Bouclier canadien est ponctué de milliers de lacs, vestiges des glaciations du quaternaire, qui représentent plus du tiers de la superficie totale des Territoires. C’est à l’extrémité occidentale de cette région que se trouvent les deux plus grands lacs d’Amérique du Nord, le Grand Lac de l’Ours et le Grand Lac del’Esclave. Ces deux lacs, et la majorité des terres de l’ouest, sont irrigués par le Mackenzie, qui se jette au nord dans l’océan Arctique. De loin la principale voie d’eau des Territoires, le Mackenzie traverse le nord-ouest et finit en un immense delta dans la mer de Beaufort. L’extrémité septentrionale des Territoires du Nord-Ouest est recouverte d’une immensité glacée, constituée de banquises, de fjords et d’icebergs. 2.3 Climat Les latitudes septentrionales expliquent le climat froid et rigoureux qui sévit sur les Territoires. Le climat continental fait place, dans le nord, à un climat froid de type arctique et subarctique. Les hivers sont longs et rigoureux ; la température moyenne de janvier est inférieure à - 29 °C et l’on enregistre de fréquents minima - 50 °C. Les étés dans les îles Arctiques et le long du littoral continental, avec une moyenne en juillet de + 4,4 °C, sont relativement frais par rapport aux températures relevées dans la vallée du Mackenzie et sur la plupart du continent, où la moyenne en juillet est de + 15,6 °C. Les basses températures, la présence de la banquise sur l’océan et celle d’un anticyclone, une grande partie de l’année, expliquent la faiblesse des précipitations annuelles dont la moyenne sur le continent s’établit à 300 mm. Dans les îles Arctiques, les précipitations annuelles passent de 400 mm dans le sud-est à seulement 50 mm dans le nord et le nord-ouest. Le blizzard, vent violent accompagné de chutes de neige, souffle parfois sur les Territoires. Ce climat rigoureux, caractérisé par la longueur des hivers, la brièveté des étés, des températures négatives et la nuit polaire, conditionne le type d’activités humaines. 2.4 Végétation et faune La limite de la forêt forme une diagonale divisant en deux les Territoires du Nord-Ouest depuis l’embouchure du Mackenzie jusqu’au sud-est de la baie d’Hudson, juste au sud de la frontière avec le Manitoba. La forêt boréale est dominée par l’épicéa, le pin, le bouleau, le tremble et le mélèze. Au nord de la limite forestière et en altitude, dans la zone arctique, progresse la toundra polaire, composée de buissons et d’herbes rases, ainsi que les tourbières. Les mammifères de la forêt sont les caribous, les orignaux, les grizzlys et ours noirs, les loups, les lynx, les castors, les martres et les rats musqués. Des bisons vivent dans le Parc national Wood Buffalo. La toundra est peuplée de caribous, de bœufs musqués, d’ours blancs et de renards des neiges, mais aussi de nombreux oiseaux migrateurs. Les principaux mammifères aquatiques sont le phoque, le morse et le narval. Jadis abondantes dans les eaux polaires, les baleines ont été décimées par la pêche ; leur population est aujourd’hui réduite à quelques bélougas, espèce de baleine relativement petite. Parmi les poissons d’eau douce de la région se trouvent la truite de lac, le corégone, le brochet et l’omble. 2.5 Ressources et contraintes du milieu naturel L’installation humaine et les activités économiques dans le Grand Nord sont dépendantes de plusieurs facteurs tels que les conditions climatiques difficiles, l’éloignement des marchés et le coût élevé des investissements dans cette région. Ainsi, l’extrémité septentrionale est constituée pour sa majorité d’une étendue sans végétation, et une grande partie des sols demeure gelée et donc stérile pour l’agriculture. Cependant, les Territoires du Nord-Ouest recèlent de riches gisements naturels, en particulier les mines d’or autour de Yellowknife et du Grand Lac de l’Esclave, ainsi que des ressources en hydrocarbures. Essentiellement composée de glaciers et de montagnes élevées, la terre d’Ellesmere offre toutefois un intérêt à la fois météorologique, scientifique et stratégique. Ainsi depuis 1947 abrite-t-elle un institut d’études météorologiques à Euréka. Alert, l’habitation humaine la plus septentrionale au monde, accueille une station météorologique et une base militaire. Un réseau de stations de radar installées au-delà du cercle polaire, la DEW ligne, traverse en partie la zone des îles Arctiques et les eaux territoriales. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ 3.1 Démographie La population des Territoires du Nord-Ouest est divisée en deux grands groupes : 54 p. 100 d’autochtones (10 000 Amérindiens et 21 500 Inuits) et des Blancs d’origine européenne qui se sont installés à partir du xviiie siècle, ainsi qu’environ 4 000 Métis, issus du métissage de Français et d’Indiens. L’anglais est la langue maternelle de près de 54 p. 100 des habitants ; seuls 2 p. 100 sont de langue maternelle française. La cohabitation entre les Indiens, les Inuits et les Européens n’alla pas toujours sans difficulté. En effet, les premiers habitants des Territoires pratiquaient la chasse et la pêche, avant d’être intégrés au processus de l’économie de marché importée par les migrants européens. Ils passèrent également du nomadisme à la sédentarité. Ces bouleversements eurent parfois des répercussions négatives, en particulier parmi les Indiens, touchés par l’alcoolisme et le chômage. Ce métissage des populations est également à l’origine du mélange de tradition et de modernisme, caractéristique de la région. 3.2 Villes principales Yellowknife est la capitale et le plus grand centre urbain des Territoires du Nord-Ouest. Au cœur de la région minière, l’agglomération est devenue le centre économique et politique du Grand Nord canadien. Inuvik, située au nord, et Frobisher, sur la baie du même nom, sont également des centres d’activité importants. 3.3 Éducation et culture Jusqu’à la moitié du xxe siècle, ce sont les missionnaires qui étaient chargés de l’éducation, avant que le gouvernement canadien n’en prenne la responsabilité. La capitale abrite l’institut Arctic College, fondé en 1969. Les pratiques culturelles sont le fruit de la diversité et du métissage des populations. Les traditions autochtones côtoient des modes de vie occidentaux. Ainsi, les Inuits pratiquent l’artisanat en vendant des jouets ou des figurines sculptés, des peintures et des objets décorés. Leurs chants et leurs danses, empreints de vertus magiques, reflètent ces traditions. Les sites culturels sont peu nombreux dans les Territoires, en raison de la faible concentration de population. On peut cependant relever la présence du Prince of Wales Northern Heritage Centre, retraçant les grandes lignes de l’histoire religieuse, situé à Yellowknife. Voir aussi art canadien ; littérature canadienne. 3.4 Gouvernement et vie politique Les Territoires du Nord-Ouest, comme le Yukon, bénéficient d’un statut spécial. Ils dépendent directement du gouvernement et du Parlement canadien. Le pouvoir exécutif est détenu par un commissaire, nommé par le gouvernement du Canada ; il est assisté par un Conseil composé de 24 membres. Au niveau fédéral, les Territoires du Nord-Ouest sont représentés au Parlement par un sénateur et à la Chambre des communes par deux membres. 4 ÉCONOMIE Depuis la Seconde Guerre mondiale, les produits miniers sont devenus la principale ressource économique des Territoires du Nord-Ouest aux dépens des fourrures, alors que la chasse et la pêche, aspects traditionnels de l’activité économique, sont en déclin. 4.1 Agriculture, forêts, pêche L’agriculture est négligeable et l’exploitation de la forêt est faible. La pêche industrielle concerne les truites de lac et les corégones. Le commerce des fourrures, bien que toujours pratiqué par quelques Amérindiens, est en déclin. Pour de nombreux Inuits, l’artisanat tel que la sculpture sur stéatite est désormais la principale ressource. 4.2 Mines et industries La richesse minérale des Territoires du Nord-Ouest est très variée : or et argent dans la région de Yellowknife ; zinc et plomb à Pine Point ; tungstène à Tungsten ; ainsi que de l’uranium et du minerai de fer. Le pétrole et le gaz naturel de la vallée du Mackenzie et de l’archipel sont exploités depuis les années 1920. L’extraction minière représente 17 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) annuel des Territoires. Le petit secteur industriel est limité à la transformation de matières premières et repose donc sur l’exploitation minière. 4.3 Secteur tertiaire En raison du climat rigoureux et de la dispersion des habitants, le secteur des transports joue un rôle primordial. Or, de nombreux moyens de transport demeurent saisonniers à cause des conditions climatiques difficiles. Le point faible du réseau est l’infrastructure routière et les lignes de chemins de fer. En revanche, les transports aériens, par avion et par hélicoptère, sont bien développés. Il existe également des lignes de navigation sur les voies maritimes ou fluviales, gérées par le gouvernement fédéral ou par la Compagnie de la baie d’Hudson. 5 HISTOIRE 5.1 Des origines aux explorations européennes Des traces ont été mises au jour prouvant que plusieurs populations autochtones, comme les Inuits, ont vécu dans la région bien avant l’arrivée des explorateurs. Du xie siècle à 1350, des Européens originaires du Groenland et d’Islande font de nombreuses incursions sur les rives orientales des régions arctiques canadiennes. En 1398, un explorateur écossais, Henry Sinclair, comte d’Orkney, débarque sur la terre de Baffin. Le navigateur anglais sir Martin Frobisher revendique cette terre au nom de l’Angleterre en 1577. Henry Hudson, John Davis et William Baffin notamment, franchissent la baie d’Hudson et naviguent dans les eaux des îles Arctiques de 1610 à 1632, à la recherche du passage du Nord-Ouest entre l’Europe et l’Orient. En 1670, la Compagnie de la baie d’Hudson se voit octroyer par le gouvernement anglais une charte pour le commerce des fourrures devant couvrir toute la zone de la baie d’Hudson, appelée par la suite terre de Rupert. Employé dans la Compagnie, l’explorateur canadien Henry Kelsey est le premier Européen à pénétrer plus en avant dans le continent à partir de la baie d’Hudson. 5.2 L’administration britannique Au xviiie siècle, la rivalité entre la Compagnie de la baie d’Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest accélère l’exploration de la région. En 1789, sir Alexander Mackenzie, explorateur écossais travaillant pour cette même compagnie, est le premier Européen à descendre en canoë le fleuve qui porte son nom jusqu’à l’océan Arctique. Puis il met le cap à l’ouest et atteint l’océan Pacifique par voie terrestre. L’Anglais Samuel Hearne pour sa part, explore à pied la région du Grand Lac de l’Esclave, en 1770-1771, et découvre la Coppermine, qu’il remonte jusqu’à son embouchure sur l’océan Arctique. Les recherches du passage du Nord-Ouest se poursuivent au cours du xixe siècle. Sir John Franklin parcourt plus de 3 200 km de côtes arctiques et périt en 1845 avec son équipage alors qu’il cherche le passage. 5.3 Les Territoires du Nord-Ouest dans le dominion du Canada 5.3.1 Une nouvelle administration En 1870, tous les territoires situés au nord-ouest de l’Ontario et appartenant à la Couronne britannique, c’est-à-dire la terre de Rupert et les territoires du Nord-Ouest, sont cédés au Canada par le gouvernement britannique ; les îles de la région arctique d’Amérique du Nord, également revendiquées par le Royaume-Uni, passent quant à elles sous le contrôle du Canada en 1880. La gestion du nouveau territoire intégré à la Confédération dépend directement des fonctionnaires d’Ottawa, qui nomment un délégué sur place — un commissaire —, détenteur du pouvoir exécutif avec un Conseil. 5.3.2 Découverte et exploitation des ressources minières En 1920, du pétrole est découvert à Norman Wells. En 1930, la pechblende et l’argent commencent à être exploités sur la rive orientale du Grand Lac de l’Ours. La commercialisation du radium et de l’uranium permettent au Canada de se hisser parmi les premiers fournisseurs mondiaux de matières fissibles. En 1933, de l’or est découvert dans la région de Yellowknife, et figure aujourd’hui encore parmi les quatre premières richesses minérales des Territoires du Nord-Ouest. Toutefois, le plus important gisement minier du territoire se trouve à Pine Point, où l’exploitation d’immenses filons de minerais de zinc et de fer d’excellente qualité contribue à l’accroissement de la production de minerais. La forte demande en pétrole brut et en gaz naturel, renforcée par les vaines recherches de nouveaux grands gisements dans les provinces de l’ouest du pays, stimule l’exploration le long de la frontière canadienne au début des années 1970. D’importantes découvertes de pétrole et de gaz ont lieu dans le delta du Mackenzie près de Tuktoyaktuk et sur les îles Ellef Ringnes et Melville, dans l’Arctique. 5.4 Les Territoires du Nord-Ouest, territoire autonome du Canada Les Territoires du Nord-Ouest jouissent d’une autonomie croissante depuis 1967 ; en outre, Yellowknife devient la capitale du territoire à cette date. Le référendum de mai 1992 aboutit à la création du Nunavut (terme inuit signifiant « notre terre »), nouvelle entité administrative du Canada — administrée par les Inuits — qui devient en 1999 un territoire autonome, constitué de près de 2 millions de km2 prélevés sur les parties centrale et orientale des Territoires du Nord-Ouest. Superficie : 1 346 110 km2 ; population (2007) : 42 600 habitants ; densité de population : 0,036 habitant au km2.

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