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Torga, Miguel - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Torga, Miguel - littérature. Torga, Miguel (1907-1995), écrivain portugais. Né à São Martinho de Anta (province de Trás-os-Montes), dans une famille de paysans pauvres, Adolfo Correia da Rocha, dit Miguel Torga, refuse obstinément de rentrer au séminaire (auquel ses parents le destinent) pour se lancer, après un séjour de cinq ans dans la ferme d'un oncle installé au Brésil, dans des études de médecine à Coimbra. Après l'obtention de son diplôme, en 1933, il commence à exercer dans son village natal avant de s'établir, quelques années plus tard, à Coimbra. Sa carrière littéraire, quant à elle, commence dès 1928, avec la publication à compte d'auteur d'un premier recueil de poèmes, (Ansiedade) et sa participation au mouvement qui se développe autour de la revue moderniste Presença (« Présence «, 1927-1940), lieu de ralliement des tenants du réalisme social. Mais il s'en détache très vite, poursuivant dès lors un itinéraire très personnel, à l'image d'une existence placée sous le signe de la solitude et de l'austérité (la distance qu'il manifeste visà-vis des groupes littéraires et son obstination à s'auto-éditer l'écarteront à jamais des cénacles littéraires). La notoriété lui viendra petit à petit grâce à des recueils de poèmes, Quelques poèmes ibériques (Alguns Poemas Ibéricos, 1952, censuré et repris en 1965 dans Poèmes ibériques [Poemas ibéricos]), Orphée rebelle (Orfeu Rebelde, 1958), ou de nouvelles, Arche (Bichos, 1940), Lapidaires (1951), qui sont autant de chants adressés à cette terre portugaise qu'il aime que d'appels à la rébellion contre la dictature de Salazar. Avec la Création du monde (A Criação do Mundo), dont le premier volume paraît en 1937 (Os Dois Primeiros Dias, « les Deux Premiers Jours «), il entame un vaste cycle autobiographique qui s'étendra sur quarante ans (1937-1981). Ce premier volet raconte son enfance dans la province portugaise de Trás-osMontes et son adolescence au Brésil. En 1941, il publie son Journal (Diário), où s'expriment, libre de toute entrave, sa révolte contre le fascisme qui gangrène l'Europe mais aussi, et plus fondamentalement, son irréductible aversion pour toutes les formes de tyrannie. Premier d'une longue série qu'il ne cessera d'enrichir tout au long de sa vie, cet ouvrage présente un grand intérêt formel ; s'y côtoient en effet de très nombreux genres, réflexions morales, jugements culturels, critique sociale, notes paysagistes, ébauches de contes, textes poétiques, etc. Qu'il s'agisse de prose ou de poésie, l'oeuvre de Miguel Torga puise invariablement son inspiration et sa force poétique dans le lien intime qui unit la terre -- dont elle explore les moindres replis en quête d'un écho ancestral -- à celui qui l'habite. Cet attachement presque religieux de l'oeuvre et de l'homme à la nature aiguisent la sensibilité de ce dernier aux injustices et à la souffrance humaine tout autant qu'il l'aide à surmonter son angoisse face à la vie et la mort. À l'évidence, loin d'être synonyme de repliement ou de fermeture, l'oeuvre de Torga est au contraire ouverture au monde, à ses souffrances ; de son enracinement à la terre natale procède un humanisme et une volonté de résistance par-delà toute frontière. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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