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totalitarisme

Publié le 27/04/2014

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Leçon n°12. La fin des totalitarismes Introduction - définition du sujet (termes et cadrage) : Des trois totalitarismes installés en Europe dans les années 1930, seul le fascisme italien disparaît pendant la guerre. Après la défaite de l'Allemagne nazie en mai 1945, il reste à dénazifier le pays. En revanche, le dernier des trois totalitarismes, le totalitarisme soviétique, appartient au camp des vainqueurs, ce qui, dans un premier temps le consolide. De 1945 à 1991, plusieurs étapes sont nécessaires pour que ce totalitarisme se dégrade en URSS et en Europe de l'Est avant de disparaître en 1989 et 1991. - problématique : Comment l'Allemagne a-t-elle été dénazifiée ? Pourquoi le totalitarisme soviétique ne s'effondre-t-il qu'en 1991 ? - annonce du plan : Nous verrons d'abord comment les Alliés mettent en oeuvre la dénazification de l'Allemagne. Puis nous étudierons la fin du totalitarisme en URSS. Arnaud LEONARD (d'après Nathan). Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 1 I. La dénazification de l'Allemagne et le procès de Nuremberg a. La dénazification : une décision des Alliés o L'Allemagne capitule en mai 1945. Les territoires européens ont été reconquis par les États-Unis et le Royaume-Uni à l'Ouest et par l'URSS à l'Est. Le IIIe Reich est en ruines. L'État allemand disparaît dans la défaite. L'Allemagne n'a plus alors de dirigeant : Adolf Hitler, Joseph Goebbels, chef de la propagande du parti nazi et Henrich Himmler, chef de la SS, se sont suicidés. Le régime nazi se désagrège brutalement après la mort de son chef. Le sort du pays est donc entre les mains des vainqueurs. o À la conférence de Yalta (4-11 février 1945), Franklin D. Roosevelt, Winston Churchill et Joseph Staline affirment leur « volonté inflexible d'anéantir le militarisme et le nazisme et de créer les garanties pour que l'Allemagne ne soit plus jamais dans la situation de menacer la paix mondiale ». Les accords de Potsdam (2 août 1945) prévoient des mesures pour épurer la société allemande et pour reconstruire la vie politique sur une base démocratique. o Lors de ces conférences, les Alliés définissent un statut d'occupation pour l'Allemagne : ramenée à ses frontières de 1937, elle est partagée en quatre zones d'occupation et gérée par un conseil de contrôle interallié qui siège à Berlin. Chaque puissance est libre d'organiser la dénazification dans sa zone. b. Les limites de la dénazification de la société allemande o Dans les zones occidentales, l'épuration vise l'ensemble des membres du parti nazi (6 millions de membres en 1945) et de ses organisations de masse. Elle est menée par les Alliés et leurs tribunaux qui diffusent un « questionnaire de dénazification ». À partir de 1946, notamment dans la zone américaine, ces tribunaux passent la main à des tribunaux spéciaux allemands. Mais il est facile, à l'aide d'un témoignage favorable, de se retrouver blanchi et bien des juges font preuve de complaisance envers les accusés. Finalement, ces tribunaux ont surtout servi à un processus de réhabilitation de masse. Dans la zone soviétique, la dénazification vise à éliminer les anciens nazis des postes dirigeants mais aussi à changer le système politique, économique et social dans un sens communiste. À ce titre, elle est souvent aussi utilisée pour supprimer les adversaires du communisme. o Le début de la Guerre froide explique en partie les insuffisances de la dénazification. À partir de 1947, à l'Ouest la priorité est donnée à la reconstruction de l'Allemagne et à la mise en place d'un État démocratique, la République fédérale d'Allemagne (RFA) en 1949, dans le but de faire obstacle à la mainmise soviétique. Dans la zone soviétique, la constitution d'un État communiste, la République démocratique allemande (RDA) en 1949, dispense la population d'une réflexion collective sur ses responsabilités, car le nouvel État, et donc sa population, serait par nature anti-nazi. o L'arrêt de la dénazification en RFA s'explique aussi par la volonté de son premier chancelier Konrad Adenauer d'amnistier rapidement les Allemands au nom de la nécessaire cohésion nationale. Les lois d'amnistie (1949 et 1954) sont donc, selon lui, indispensables au fonctionnement du pays. D'autant que, dans sa grande majorité, la population allemande ne se sent pas coupable des crimes du nazisme. Ainsi, malgré la volonté affichée en 1945 de tous les vainqueurs d'éliminer le nazisme, la dénazification n'a pas été totale. D'anciens nazis sont réapparus dans tous les domaines de la vie publique. Ainsi Kurt Kiesinger, chancelier de la RFA de 1966 à 1969, a été membre du parti nazi dès 1933 et directeur adjoint de la propagande radiophonique du Reich vers l'étranger. Cet effacement relatif du passé a cependant sans doute été nécessaire à la mise en place d'un État démocratique à l'Ouest. Arnaud LEONARD. Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 2 c. Le procès des grands criminels de guerre à Nuremberg o Le procès militaire de Nuremberg se tient du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946. C'est le premier tribunal international : les juges sont nommés par les quatre puissances victorieuses et il a pour vocation de sanctionner les dirigeants du nazisme dont les crimes n'ont pas de localisation géographique unique. Juridiction d'exception, il juge 22 criminels de guerre nazis ainsi que des organisations (la Gestapo, la SS, la SA) au titre de trois nouveaux chefs d'inculpation définis lors des accords de Londres par les Alliés (8 août 1945) : les crimes contre la paix, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. Le tribunal réunit une abondante documentation : documents papiers, films tournés à la libération des camps, témoignages des victimes et des criminels eux-mêmes. Au vu de ces preuves, douze accusés ont été condamnés à mort, trois à la prison à vie et quatre à des peines de prison. Trois accusés ont été acquittés par le tribunal. Sous l'égide du tribunal militaire de Nuremberg, les tribunaux militaires américains mènent ensuite, à Nuremberg, douze autres procès contre des membres de la Gestapo, des SS, des médecins et des industriels allemands. o Par l'importance des preuves fournies, le tribunal a permis la confrontation avec le système politique nazi et le condamne sans appel. Procès pour l'Histoire, il a été filmé et largement relayé dans la presse par les journalistes invités. o Cependant, ce tribunal a fait l'objet de nombreuses critiques. Sa légitimité morale a été mise en cause du fait de la présence, parmi les juges, de l'URSS, pays lui-même coupable de crimes de guerre (massacre de 15 000 officiers polonais en 1940) et de crimes contre la paix (par le pacte germano-soviétique de 1939, l'URSS s'est alliée à l'Allemagne nazie et a prévu le partage de la Pologne). Surtout, le génocide des juifs ne fait pas l'objet d'un traitement particulier alors que toutes les preuves sont réunies pour le dénoncer. 2. La sortie progressive du totalitarisme en URSS : Khrouchtchev, la déstalinisation et ses limites ; Gorbatchev de la Glasnost à la disparition de l'URSS a. 1956 : l'espoir de la fin du totalitarisme stalinien o Victorieux du nazisme, le régime stalinien, né dans les années 1930, demeure après 1945 tout aussi répressif. C'est la mort de Staline en 1953 qui inaugure une période de « dégel » en URSS et de détente internationale. o Le XXe Congrès du PCUS (14-25 février 1956) marque la fin de la crise de succession au profit du premier secrétaire du PCUS Nikita Khrouchtchev (septembre 1953). Lors de ce congrès, il annonce le retour à la direction collective du parti, la reconnaissance de la pluralité des voies du socialisme et la poursuite de la coexistence pacifique en politique étrangère. Puis, devant les seuls délégués soviétiques, il donne lecture d'un rapport secret dans lequel il révèle les crimes de Staline et dénonce le culte de la personnalité. Ce « rapport secret » est rapidement connu à l'Ouest comme dans les démocraties populaires. o Le XXe Congrès ouvre donc la voie à la déstalinisation. Les réhabilitations et libérations de prisonniers politiques se multiplient : l'année 1956 voit le retour d'un million de prisonniers du goulag. L'expression des intellectuels (revues, livres) est libéralisée. Cependant, il ne modifie pas fondamentalement le système dont la nature n'est pas remise en cause. La déstalinisation qui est initiée et contrôlée par le pouvoir a donc un caractère équivoque puisqu'il s'agit d'aménager un totalitarisme sans le détruire. Arnaud LEONARD. Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 3 b. La déstalinisation, une fausse sortie du totalitarisme o Dans les démocraties populaires soumises à l'URSS, le XXe Congrès suscite des espoirs de changement. Toutefois, la déstalinisation n'autorise pas pour autant la libéralisation des démocraties populaires, parce qu'elle mettrait en péril l'unité du bloc soviétique. Les Hongrois se soulèvent les 22-24 octobre 1956. Ils réclament l'instauration de la démocratie et le retrait des Soviétiques. Malgré la mise en place d'un gouvernement favorable aux réformes, le mouvement populaire, à la fois antisoviétique et anticommuniste, se poursuit. Les Soviétiques refusent de laisser la Hongrie évoluer en dehors du bloc de l'Est : le 4 novembre, les chars soviétiques reprennent Budapest par la force. Les combats font 20 000 morts du côté hongrois. o En URSS, les réformes sont vite remises en cause par Khrouchtchev lui-même, puis, après sa démission forcée en 1964, par ses successeurs. La déstalinisation est porteuse d'espoir, mais s'interrompt assez vite. Le nouveau dirigeant, Leonid Brejnev (1964-1982), interdit toute libéralisation. Des intellectuels russes, tels que l'écrivain Soljénitsyne ou le scientifique Sakharov, entrent alors en dissidence. Ils réclament la reconnaissance des libertés fondamentales et publient leurs oeuvres en secret (« samizdat »). Beaucoup sont inquiétés par la police politique (assignation à résidence, exil ou emprisonnement en hôpital psychiatrique...). c. La fin du régime totalitaire soviétique o La situation de l'URSS au milieu des années 1980 rend indispensable une réforme profonde du régime. L'état économique et social du pays est catastrophique. L'économie, tournée pour l'essentiel vers le développement industriel et la puissance militaire, ne satisfait pas les besoins d'une population dont le mécontentement augmente. Par ailleurs, la société civile réclame davantage de liberté face à un régime qui a abandonné la terreur stalinienne mais sans accorder la liberté d'expression. o Arrivé au pouvoir en 1985, Mikhaïl Gorbatchev tente de réformer le système pour le sauver. Pour financer la perestroïka, il interrompt la compétition nucléaire avec les États-Unis, qui ruine le pays. Pour rendre possible l'accélération de la croissance, il décide l'assouplissement du plan et encourage l'esprit d'initiative des entreprises et des individus. Il met en place la glasnost qui libère la parole sur les problèmes de l'URSS. Avec leur révélation, la glasnost débouche sur une interrogation sur le système lui-même, et finalement à sa dénonciation. o Finalement, Gorbatchev est lui-même dépassé par les changements qu'il a inaugurés. Dans les démocraties populaires, il reconnaît, en 1989, le droit de chaque nation à décider librement de sa politique, ce qui provoque la sortie du communisme des pays d'Europe de l'Est. En URSS, les réformes économiques aboutissent à la désorganisation du système. La baisse de la production et la pénurie alimentent le mécontentement social. La glasnost et l'effondrement du bloc de l'Est libèrent les revendications nationalistes dans les républiques de l'URSS qui réclament leur indépendance. Contesté à la fois par les réformateurs qui veulent aller plus loin dans les réformes et les conservateurs du parti qui lui reprochent de détruire le système, Gorbatchev perd tout soutien interne. Le pouvoir du président de la Russie, Boris Eltsine, grandit en proportion de la perte d'influence de celui de Gorbatchev. La tentative de putsch des conservateurs en août 1991, contrée par Boris Eltsine qui en tire une grande popularité, révèle l'impuissance de Gorbatchev. o Le 21 décembre 1991, les chefs d'État de onze ex-républiques soviétiques, dont Eltsine, se rencontrent et signent leur adhésion à la Communauté des États indépendants : l'URSS a cessé d'exister. Gorbatchev démissionne le 25 décembre d'un État qui n'existe plus. La fin de ce régime totalitaire se fait donc sans véritable révolution, sans grande violence, par un glissement progressif d'une tentative de réforme à l'effondrement du système. Sa chute n'est suivie d'aucun jugement des responsables du régime. Arnaud LEONARD. Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 4 Conclusion - réponse à la problématique : La capitulation de l'Allemagne le 8 mai 1945 met le pays sous le contrôle total des puissances alliées. Les Alliés décident, lors des grandes conférences qui les réunissent en 1945, d'épurer la société allemande du nazisme et de permettre le renouveau démocratique de cet État. L'occupation alliée ne conçoit le retour à la sécurité collective que par l'extirpation définitive du national-socialisme des mentalités et de la vie publique : c'est l'objectif de la dénazification. C'est dans cette perspective qu'est mis en place un tribunal à Nuremberg (1945-1946). Premiert tribunal international, il juge 22 des grands criminels de guerre nazis au titre de nouveaux chefs d'accusation, dont le crime contre l'humanité. Ce faisant il condamne le système nazi lui-même. Le transfert progressif de la dénazification et de la construction de la démocratie aux Allemands montre que le programme - punir, éduquer, démocratiser des Alliés s'opère rapidement dans les années de l'immédiat après-guerre. Procès et dénazification montrent les difficultés à condamner avec équité une population. La nécessité de reconstruire au plus vite un État allemand stable empêche une dénazification complète. Cela revient en effet à priver le pays des services de fonctionnaires aguerris. La dénazification est rapidement interrompue, en grande partie à cause de la rupture de l'alliance entre les États-Unis et l'URSS et de l'entrée dans la Guerre froide qui modifie les priorités. Désormais, la question de la dénazification passe au second plan derrière l'affrontement Ouest-Est. La rivalité entre l'URSS et les Etats-Unis entraîne la division du pays en deux États antagonistes. Sous tutelle occidentale, la RFA tourne rapidement la page nazie et instaure une démocratie libérale ; elle n'effectue son travail de mémoire qu'à partir des années 1960. À l'Est, la RDA adopte le modèle communiste de son parrain soviétique et renie tout lien avec son passé nazi. De nombreux nazis échappent ainsi aux sanctions, et l'examen de conscience personnel reste un thème récurrent de la vie publique allemande. La mort de Staline (1953), qui régnait sans partage sur l'URSS depuis près de trente ans, donne le coup d'envoi d'une lutte sans merci entre ses successeurs potentiels. Nikita Khrouchtchev en sort victorieux, avec un programme de rupture. La déstalinisation dont parle Khrouchtchev prétend s'attaquer à la répression de masse, symbolisée par le Goulag et les déportations massives, et le culte de la personnalité. Elle ne remet cependant pas en cause le socialisme, mais se présente comme un retour à l'héritage de Lénine : un certain assouplissement économique et intellectuel doit permettre l'accélération de la construction du but commun, le communisme. La surveillance de la société et la domination sur les Alliés d'Europe de l'Est se maintiennent pourtant notamment à travers des interventions armées brutales, comme en Hongrie en 1956. Ainsi certains historiens estiment que la société soviétique reste totalitaire dans ses objectifs, même si ses pratiques s'assouplissent un peu. Les projets de réformes de Khrouchtchev et de Mikhaïl Gorbatchev montrent la difficulté à transformer le système sans toucher aux fondements : la décennie de relative libéralisation khrouchtchévienne est ainsi suivie d'une glaciation intérieure et extérieure. Le pouvoir au temps de Brejnev (1964-1982) renoue avec des pratiques typiquement totalitaires (interdiction de publication, internement des opposants) mais échoue à empêcher le développement d'une dissidence des intellectuels comme celle de Soljénitsyne. Les réformes de Mikhaïl Gorbatchev (glasnost, perestroïka) aboutissent à la fin du modèle soviétique et de l'URSS. Pour certains historiens, le totalitarisme ne prend fin complètement qu'en 1991, avec le renoncement à l'édification d'une société sans classes, le communisme, et l'éducation d'un homme nouveau. En ce sens, on peut dire que la sortie du totalitarisme soviétique a été tardive et progressive. - ouverture du sujet : Qui sont aujourd'hui les nostalgiques du nazisme et du communisme soviétique ? Arnaud LEONARD. Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 5 Fiche bilan - Leçon n°12. La fin des totalitarismes Notions : CRIME CONTRE L'HUMANITE : notion juridique définie à partir du procès de Nuremberg pour juger l'assassinat, l'extermination, la déportation et tout acte inhumain commis pour des motifs politiques, raciaux ou religieux à l'encontre d'une population. Le crime contre l'humanité est déclaré imprescriptible par l'ONU. DENAZIFICATION : décision prise par les Alliés lors des conférences de Yalta et de Potsdam en 1945 d'épurer la société allemande du nazisme et de mettre en place un État démocratique. DESTALINISATION : processus débuté en 1953 dès la mort de Staline puis officialisé par Khrouchtchev au XXe Congrès du PCUS en 1956. Il vise à mettre fin au culte de la personnalité de Staline et à la terreur stalinienne. Vocabulaire et sigles : Dissidence : mouvement d'opposition au régime communiste soviétique mené au nom des droits de l'Homme. Glasnost (« transparence » en russe) : politique consistant à établir la liberté d'expression en URSS. Elle est initiée par M. Gorbatchev à partir de 1985. Goulag : camps de concentration et de travaux forcés où sont regroupés les adversaires du régime soviétique. Perestroïka (« restructuration » en russe) : politique de réformes économiques et sociales menées par M. Gorbatchev entre 1985 et 1991 en URSS. Samizdat (« autoédition » en russe) : ensemble des techniques (manuscrit, dactylographie, photocopie, microfilm, textes recopiés à la main) utilisées en URSS pour reproduire des textes interdits par le régime soviétique et sa censure. Repères chronologiques : Février 1945 : conférence de Yalta 8 mai 1945 : capitulation allemande Juillet-août 1945 : conférence de Potsdam 20 novembre 1945 - 1er octobre 1946 : procès de Nuremberg 1949 : fondations de la RFA et de la RDA 1949 : Loi fondamentale de la RFA 5 mars 1953 : mort de Staline, premier secrétaire du PCUS 1953-1964 : Khrouchtchev, premier secrétaire du PCUS février 1956 : le XXe Congrès du PCUS lance la déstalinisation automne 1956 : déstalinisation en Hongrie ; intervention de l'Armée rouge 1962 : Une journée d'Ivan Denissovitch de Soljénitsyne 1985-1991 : Gorbatchev au pouvoir, glasnost et perestroïka 25 décembre 1991 : dissolution de l'URSS Arnaud LEONARD. Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 6 Personnages : Konrad Adenauer (1867-1967) En 1933, Adenauer, qui est membre du Zentrum (le centre catholique), est maire de Cologne et président du Conseil d'État de Prusse. Les nazis le destituent de ses fonctions en mars, puis l'envoient dans un camp de concentration (19M-1944). Après la Seconde Guerre mondiale, il participe à la fondation du Parti chrétien-démocrate allemand (CDU) et en devient le chef. Chancelier de la RFA dès septembre 1949, il est de surcroît ministre des Affaires étrangères de 1949 à 1955. Il dirige l'Allemagne de l'Ouest sans discontinuer jusqu'en 1963, prépare son redressement économique et la situe résolument dans le camp occidental. II obtient l'admission de la RFA au Conseil de l'Europe en 1950 et sa participation à la CECA en 1951. La RFA prend part au projet de la CED (1952). En 1955, elle entre dans l'OTAN. En 1957, Adenauer décide de l'adhésion de l'Allemagne fédérale à l'Euratom et à la CEE par les traités de Rome. En 1962 et en 196Î, II se rapproche de la France du général de Gaulle pour oeuvrer à la réconciliation des deux peuples et constituer l'axe Paris-Bonn en signant le traité de l'Elysée. Quand il prend sa retraite en 1963, on mesure le chemin parcouru par la RFA, qui de pays vaincu, est devenue un pilier essentiel de la construction de l'Europe occidentale. Nikita Khrouchtchev (1894-1971) Adhérent du Parti communiste en 1918, membre du Politburo en 1939, il devient Premier secrétaire du Parti en septembre 1953. Dès 1956, il entreprend la déstalinisation. Il assouplit, à l'intérieur, les règles de fonctionnement de l'État soviétique et accepte une relative libéralisation de la vie culturelle. À l'extérieur, il prône la « coexistence pacifique». Mais il décide d'écraser militairement la révolution hongroise en 1956 et approuve la construction du mur de Berlin en 1961. Ses échecs en politique extérieure (rupture avec la Chine, reculade à Cuba) et en matière économique (mauvaises récoltes en 1963) l'affaiblissent au sein du Parti. Le 14 octobre 1964, il est relevé de ses fonctions par le Comité central et remplacé par son ancien protégé Brejnev. Mikhaïl Gorbatchev (né en 1931) Né dans une famille de paysans, il adhère au Parti communiste d'URSS en 1952. Il entre au Comité central en 1971, au Politburo en 1980 et devient, en mars 1985, le secrétaire général du Parti. Jeune (64 ans), il a fait des études supérieures et a voyagé à l'étranger. Il innove en lançant la perestroïka et la glasnost. En mars 1990, il est élu président de l'URSS par le Congrès des députés du peuple. À l'extérieur, il multiplie les appels au désarmement, retire son armée d'Afghanistan et accepte la perte des démocraties populaires (1989). Après le coup d'État tenté par les conservateurs (août 1991), il n'est plus en mesure de s'opposer à Eltsine, le président de la Russie. En décembre 1991, il assiste impuissant à la mort de l'URSS et à la naissance de la CEI. Il démissionne le 25 décembre 1991 de la présidence d'un État qui n'existe plus. Il est prix Nobel de la paix (1990). Arnaud LEONARD. Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 7 Productions graphiques (schémas, organigrammes...) : Arnaud LEONARD. Lycée Français de Tananarive. 2011-2012. 8

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