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UN PAYSAGE DE CENDRES

Publié le 15/09/2006

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_« _Un paysage de cendres « est une œuvre de l'écrivain française Élisabeth Gille, écrit en 1996. Dans ce livre sont évoqués plusieurs facettes la Seconde Guerre mondiale dont on suit la progression, mais aussi les conséquences dans la décennie qui la suit. L'histoire est cependant centrée sur la vie d'une orpheline de cette guerre qui lui laissera pour toujours la souffrance, l'incompréhension et de sombres souvenirs . Et malgré les efforts de son entourage ainsi que l'espoir de retrouver ses parents présent tout au long du roman son existence semble ravagée. L'amitié qui lie le tout semble être la motivation principale qui permet de sortir l'héroïne de son univers sinistre. « Mais quand on a détruit l'identité d'un enfant, saccagé sa conscience et dévasté son imaginaire, peut-il renaître de ses cendres ? « Pour commencer l'histoire se situe dans les années 1940-1950 et dure sur près de 14 ans. Elle débute par une entrée in medias res au moment de l'arrivée de Léa dans le pensionnat bordelais. Cette petite juive de cinq ans d'origine russe est "abandonnée " par ses parents déportés lors d'une rafle dans les premières années de la guerre . Elle y rencontre Bénédicte , qui comme elle ne reçoit aucune nouvelle de ses parents , toutefois ni l'une ni l'autre n'ose s'avouer la disparition soudaine de leurs parents. Entre les deux fillettes se lie une amitié puissante qui les aide à s'évader loin des hostilités quotidiennes. Léa attend avec impatience le retour de ses parents, mais le spectacle auquel elle assiste à l'hôtel Lutétia lui enlève sa gaité et la plonge dans un monde funeste où elle refuse tout contact. Plus tard recueillie par les parents de Bénédicte , Léa découvre et s'informe des atrocités de la guerre et du massacre de son peuple en écoutant la radio, collectionne des articles de presse, retranscrit dans ses carnets toutes les affaires jugées à la fin des années quarante. Son désir de vengeance est tel qu'elle va jusqu'à assister à de nombreux procès d'épuration où seront condamnés collabos , délateurs et ces mêmes gendarmes de la SS qui l'avaient jadis séparé de ses parents. L'aînée la soutient dans toutes ses quêtes même s'il faut pour cela mentir à sa famille. Par la suite, les jeunes filles partent à Pais et y découvre la vie virevoltante de la capitale , leur café place Tourmon et les jeunesses communistes pour lesquelles elles militeront. Les Gillac leur accordent tout pour vu que leur pupille oublie son passé douloureux , s'ouvre au monde et se découvre d'autres passions. Mais la jeune fille ne semble avoir qu'une existence artificielle , une légère flamme que réussit à raviver l'énergie de son amie. Néanmoins, cette flamme s'éteindra définitivement le jour où son ainée alors âgée de vingt ans meurt dans un accident de voiture, laissant dans les yeux de Léa qu'un lointain paysage de cendres. D'autres parts, dans ce roman beaucoup de personnages interviennent seulement peu d'entre eux ont un rôle réellement important. Léa est indiscutablement le personnage principal de l'histoire , elle nous apparaît au départ {text:soft-page-break} comme une enfant insolente , prétentieuse et indisciplinée. Bien qu'elle ait des capacités surprenantes dans le domaine scolaire son caractère lunatique et le plus souvent renfermé lui vaut le mépris de ses camarades. Pour elle seule Bénédicte compte après la disparition de ses parents , à tel point qu'elle finit par en plus paraître que comme l'ombre furtive de son amie si rayonnante. Celle-ci joue d'ailleurs un rôle primordial, car durant tout le récit sa présence paraît quasi indispensable à la survie de Léa. Quant aux parents et à la sœur Saint-Gabriel, on peut aussi les considérer comme adjuvants ; chacun d'entre eux essaye de faire tout leur possible pour aider la petite Léa à retrouver une vie "normale" . Finalement ce livre est intéressant, car il présente non seulement les conséquences directs de la guerre, mais aussi les répercutions qu'elle a pu avoir sur ces personnes ayant perdues leur famille et leurs repères . On y découvre l'ignorance de la population sur le sort des milliers de déportés et que de telles horreurs ont pu être infligées aux Juifs et nous imaginons que comme Léa, des milliers d'enfants se sont vu priver de familles, d'espoir , de souvenirs et en grandissant ont même renier leur propre identité qui aurait pu leur rappelait des souvenirs trop douloureux. Ce roman mêle donc la souffrance et la vengeance d'une enfant sinistré par la guerre et une amitié inébranlable sur laquelle repose tout espoir. « Au fond , cette enfant ne savait rien d'elle -même, rien de ses origines ni de son identité. Elle n'était qu'une terre brûlée, un paysage de cendres, circonscrit dans les frontières fuyantes d'une forme humaine par la force magnétique de cet aimant que représentait pour elle Bénédicte. «

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