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végétation, étages de.

Publié le 20/04/2013

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végétation, étages de. 1 PRÉSENTATION végétation, étages de, ceintures végétales, au flanc d'une montagne, d'aspect relativement homogène et de composition caractéristique. Lorsqu'ils sont représentés en coupe, les étages de végétation forment une série de tranches empilées du piémont au sommet de la montagne. Lorsqu'ils sont représentés en plan, sur une carte de végétation, ils prennent l'allure d'une série d'anneaux concentriques autour du plus haut sommet. 2 LES DIFFÉRENTS ÉTAGES L'étude des différents étages de végétation permet de distinguer cinq étages principaux en Europe occidentale : collinéen (bas des versants, cultures de vignes et de céréales), montagnard (forêts de feuillus), subalpin (forêt de conifères), alpin (pelouse, alpages) et nival (neiges permanentes, glaciers). Une distinction plus fine associe des termes topographiques (basal, planitiaire, collinéen, montagnard), géographiques (alpin, subalpin, tropical, méditerranéen), écologiques (chaud, tempéré, froid, nival, des brouillards), botaniques (du chêne, de la hêtraie-sapinière, des bambous, des bruyères arbustives, des séneçons géants), physionomiques (forestier, des pelouses, de la toundra alpine), dynamiques (des combats entre arbres et herbes). Le modèle alpin de l'étagement (collinéen, montagnard, subalpin, alpin et nival) a souvent été utilisé hors de son contexte d'origine pour décrire les dispositifs étagés d'autres systèmes montagnards fort éloignés de l'Europe et du milieu tempéré. 3 LES FACTEURS CLIMATIQUES Les températures et les précipitations varient avec l'altitude, donnée fondamentale qui explique l'étagement de la végétation. Les températures décroissent avec l'altitude de 1° C pour 200 m, ce qui joue un rôle écologique majeur. Les précipitations vont généralement en augmentant jusqu'à un niveau particulièrement arrosé (l'optimum pluviométrique, ou l'étage des brouillards, particulièrement marqué dans les montagnes tropicales), à l'inverse les sommets connaissent souvent un déficit pluviométrique. À ce carcan de contraintes fortes imposées par l'altitude se juxtaposent de nombreux facteurs de différenciation et de nuances. Les étages sont décalés en altitude selon qu'ils se trouvent sur le versant exposé au soleil (appelé adret dans les Alpes et soulane dans les Pyrénées) ou sur le versant à l'ombre (appelé ubac dans les Alpes et ombrée dans les Pyrénées). Ce décalage est doublé par un autre contraste spectaculaire en montagne entre les versants au vent, arrosés et à la végétation dense, et les versants sous le vent, plus secs et à la végétation plus clairsemée. D'autres facteurs locaux peuvent perturber l'ordonnancement selon l'altitude : le vent, les éboulis, les langues de glace, les inversions de température, les coulées volcaniques, la nature du matériel rocheux, les interventions humaines. Les contacts entre étages sont plus des mosaïques changeantes que des lignes rigides et uniformes, bien que la limite dans les Alpes du Nord entre l'étage subalpin et l'étage nival, c'est-à-dire entre les arbres et la pelouse alpine, vers 1 800 m d'altitude, soit particulièrement nette. 4 L'ADAPTATION DE LA FLORE ET DE LA FAUNE La flore et la faune des étages les plus élevés dans les montagnes présentent des adaptations remarquables, liées aux fortes contraintes du froid, du rayonnement solaire intense, du vent violent et de la neige. Les espèces végétales y sont souvent différentes de celles de la plaine et originales (voir Endémisme). Le nanisme et les ports couchés, prostrés, en boule, ainsi que les feuillages réduits, coriaces et parfois épineux des végétaux sont courants. Les couleurs vives des floraisons herbacées composent de riches et éphémères palettes estivales. Les animaux ont souvent un pelage blanc l'hiver (ils sont homochromes). L'hibernation leur permet, notamment aux marmottes, de subsister durant la mauvaise saison. Les épaisses couches de graisse et le pelage lustré des mammifères ainsi que le plumage protecteur des oiseaux sont autant de formes d'adaptation au vent et au froid. Ainsi, des animaux comme la panthère des neiges peuvent vivre à plus de 6 000 m d'altitude dans l'Himalaya. Le yack tibétain et les lamas péruviens se trouvent entre 4 000 et 6 000 m. Dans les Alpes, les lichens, les campagnols, les collemboles, les renoncules et les gentianes subsistent à plus de 4 200 m d'altitude. L'étagement marque ainsi les limites du monde vivant face au monde minéral. 5 LES ÉTAGES DE LA VÉGÉTATION ET L'HOMME Les hommes ont exploité les complémentarités des milieux ainsi rassemblés sur des espaces restreints pour leurs activités agricoles : mouvements locaux des troupeaux du fond des vallées aux sommets voisins, transhumance, montées aux alpages ou déplacement plus lointain des plaines vers les pâturages d'été des montagnes. En montagne, les modifications du couvert végétal sur de courtes distances, en altitude, sont particulièrement spectaculaires et des noms locaux ont été donnés à ces unités de paysages disposées à flanc de versant comme les étages successifs d'une maison. Au Mexique et dans les Andes, les conquérants espagnols ont distingué, en fonction des variations verticales des conditions écologiques, les tierras calientes, templadas, frias et heladas. Alexandre de Humboldt a été un des premiers auteurs à décrire et à théoriser l'étagement de la végétation sur les pentes du volcan Chimborazo (6 310 m), dans les Andes, qu'il venait de gravir.

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