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Voltaire – femmes soyez soumises à vos maris

Publié le 14/01/2011

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voltaire

Introduction :

Voltaire, philosophe des Lumières, s’est trouvé sur tous les fronts de la contestation (intolérance, torture, guerre, esclavage). Dans l’extrait de « Femmes, soyez soumises à vos maris « que nous allons étudier, il aborde la question de l’inégalité des femmes vis à vis des hommes et de la dépendance des femmes à l’égard de leurs maris. L’extrait proposé rapporte le dialogue entre un abbé et une femme de l’aristocratie, la Maréchale de Grancey, en colère contre une phrase qu’elle a lue dans les Epîtres de Saint- Paul : « Femmes, soyez soumises à vos maris «. Elle expose sa propre vision de la femme et blâme les hommes. Dans un premier temps, nous verrons qu’elle adopte un langage vif et libéré ; puis nous analyserons la manière dont elle cherche à convaincre son interlocuteur ; enfin, nous expliquerons comment elle utilise toutes les ressources du langage pour persuader.

I/ Une femme de caractère, au langage vif et libéré

a) Une parole vive :

Beaucoup de question qui ne laisse pas le temps à l’abbé de réagir

Phrases nominales qui traduisent son emportement

Exclamations et interjections qui traduisent son indignation

Langage imagé qui révéle l’indignation chez le lecteur

- « menton couvert d’un vilain poil rude …qu’il faut tondre de fort près « détail physique caricaturé

- Description de la princesse allemande : multiplication des verbes d’action qui fait penser à un mouvement incessant

Conversation imaginaire « sans qu’on vienne me dire encore : obéissez «

b) Une parole libérée :

La Maréchale dit tout ce qu’elle pense, sans se soucier des convenances et du savoir- vivre. Elle apparaît comme une femme de caractère :

Evocation des réalités crues de la vie :

- La grossesse « maladie de neuf mois qui quelque fois est mortelle

- L’accouchement « mettre au jour avec de très grandes douleurs un enfant «

- Les règles « des incommodités très désagréables

- + champs lexicaux maladie et souffrance

Parfois irrespectueuse (blâme de st Paul) « j’ai jeté son livre «, il est « très impoli «, il est « très difficile à vivre «, et avec ironie « je lui aurais fait voir du pays «

La maréchale est une femme libre : elle a eu des amants « Nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop tenu ma parole, ni lui la sienne «

Transition : La seule règle de conduite qui lui semble valable est donc la liberté : elle refuse toute servitude, toute dépendance, comme le montre la question rhétorique de la ligne 32 et l’emploi du terme « esclaves «, très fort pour qualifier le sort des femmes (elle veut provoquer l’indignation).

II/ Une femme des Lumières qui cherche à convaincre :

La Maréchale apparaît comme une sorte de Voltaire en jupons !

a) Elle adopte un raisonnement de type inductif.

Passe du je à nous constamment

Elle part d’un exemple précis : la femme de saint Paul « Etait-il marié ? «.

Puis elle se met en situation, comme le montre le conditionnel : « Si j’avais été la femme d’un pareil homme «

Puis elle raisonne par comparaison avec sa propre expérience : « quand j’épousai M. de Grancey «

Enfin, elle généralise ce premier mouvement par le biais d’expressions globalisantes/ génériques : « nous «, « la nature « (ligne 38), « pour une femme de qualité « (ligne 35).

Cela lui permet d’être plus convaincante, car elle s’appuie sur son expérience, qui lui sert à analyser la condition féminine dans son ensemble.

b) Elle reprend méthodiquement les thèses en faveur de l’infériorité des femmes pour démontrer leur fausseté, voire leur absurdité.

1er argument contesté: les femmes doivent dépendre de leurs maris (voir le champ lexical de la servitude).

Rappel des inconvénients de la femme (souffrance, maladie), « obéir « est donc de trop et intolérable.

Argu. Naturel: la diff des 2 sexe reposent sur une complémentarité. Elle dit explicitement que la femme est aussi nécessaire à l’homme que l’homme est nécessaire à la femme. (union, nécessaire)

2ème argument contesté: les hommes sont supérieurs aux femmes.

Argument d’autorité (molière) ridiculisé en disant que cela ne leur vient que de leur force physique

3ème argu. contesté: les hommes sont plus intelligents que les femmes, donc davantage capables de gouverner.

Citation d’exemple concret et récent : la princesse allemande. Rajout d’une multiplication des activités dans des domaines variés => exerce un pouvoir sensé et ferme.

III/ Une habile oratrice qui recourt à la force persuasive du langage :

a) Une femme impliquée, qui cherche à impliquer son interlocuteur :

La maréchale est très impliquée dans ce qu’elle dit, très passionnée :

- Nombreuses marques de première personne qui montre qu’elle est concerné et impliqué par la question.

- De nombreux termes traduisent ce qu’elle pense et ressent.

Elle cherche à impliquer son interlocuteur, à faire qu’il se sente concerné par cette question :

- La formule « s’il vous plait « est une invitation à l’abbé pour qu’il confirme ses propos.

- Abondance de questions rhétoriques qui imposent son opinion comme une vérité.

- Elle utilise des hyperboles pour forcer le jugement de l’abbé et le pousser à compatir au sort des femmes, comme lorsqu’elle évoque les « très grandes douleurs « de l’accouchement.

- Elle utilise des euphémismes pour éviter de trop choquer l’abbé : « des incommodités « (pour parler des règles «, « je n’ai pas trop gardé ma parole « (pour parler de ses infidélités) : elle tient donc compte de son interlocuteur.

b) Elle mobilise de nombreux registres différents pour jouer sur les émotions de son interlocuteur :

REGISTRE SATIRIQUE : à propos des hommes (lignes 42 à 45).

Elle les réduit à deux attributs physiques (les poils et les muscles) ce qui les fait apparaît comme des brutes qui n’ont de supériorité que dans leur force physique. Elle les ridiculise en ne citant aucune de leur qualité et en insistant sur l’idée qu’ils ne parlent que par « coups de poing bien appliqués « (ligne 45) : son ton est ici ironique (puisque la seule qualité qu’elle leur reconnaît est de savoir « bien « donner des coups de poing).

REGISTRE POLEMIQUE : à propos des couvents et de l’instruction qui y est dispensé aux femmes (l. 50 à 52).

Elle emploie des termes violents et insultants : « des imbéciles « (pour parler des professeurs).

Elle utilise un chiasme (« nous apprennent ce qu’il faut ignorer et nous laissent ignorer ce qu’il faut apprendre «) qui met en valeur l’absurdité et l’inutilité de cet enseignement. Elle condamne donc l’instruction qui est donnée aux femmes et appelle à un nouveau type d’éducation.

REGISTRE LAUDATIF : à propos de la princesse allemande (lignes 46 à 50).

Elle apparaît comme une reine idéale.

Elle est partout à la fois (repetition de « toutes), est est travailleuse (« se lève à 5 heures du matin «), elle est éduquée, cultivé et intelligente (« elle a des lumières « réf. Au mvt des lumières), elle est généreuse (« rendre ses sujets heureux «, « répand ses bienfaits «), et elle est mécène (« encourage les arts «)

La maréchale fait donc le tableau idyllique d’une reine idéale, en n’employant que des termes mélioratifs et en insistant sur la polyvalence de cette reine capable d’agir parfaitement dans tous les domaines.

Bilan :

Ce texte qui représente à la fois un faux dialogue (seule la maréchale parle réellement) et un conte philosophique met en scène l’évolution de la pensée des femmes durant le siècle des Lumières. Ainsi l’histoire de la maréchale et sa personnalité singulière servent à réfléchir sur les fondements de l’inégalité entre les femmes et les hommes et les réflexions de la maréchale remettent en cause cette inégalité. Cette Maréchale peut nous faire penser à l’amante de Voltaire, Mme de Chatelet, femme des Lumières, très intelligentes, en effet elle est la première à traduire en français l’essai de Newton.

On peut donc se demander si voltaire s’est inspiré de celle-ci pour créer le personnage de la maréchale.

 

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« - L'accouchement « mettre au jour avec de très grandes douleurs un enfant » - Les règles « des incommodités très désagréables - + champs lexicaux maladie et souffrance Parfois irrespectueuse (blâme de st Paul) « j'ai jeté son livre », il est « très impoli », il est « très difficile à vivre »,et avec ironie « je lui aurais fait voir du pays » La maréchale est une femme libre : elle a eu des amants « Nous nous promîmes d'être fidèles : je n'ai pas troptenu ma parole, ni lui la sienne » Transition : La seule règle de conduite qui lui semble valable est donc la liberté : elle refuse toute servitude, toute dépendance, comme le montre la question rhétorique de la ligne 32 et l'emploi du terme « esclaves », très fort pourqualifier le sort des femmes (elle veut provoquer l'indignation). II/ Une femme des Lumières qui cherche à convaincre : La Maréchale apparaît comme une sorte de Voltaire en jupons ! a) Elle adopte un raisonnement de type inductif. Passe du je à nous constamment Elle part d'un exemple précis : la femme de saint Paul « Etait-il marié ? ». Puis elle se met en situation, comme le montre le conditionnel : « Si j'avais été la femme d'un pareil homme » Puis elle raisonne par comparaison avec sa propre expérience : « quand j'épousai M.

de Grancey » Enfin, elle généralise ce premier mouvement par le biais d'expressions globalisantes/ génériques : « nous », « lanature » (ligne 38), « pour une femme de qualité » (ligne 35). Cela lui permet d'être plus convaincante, car elle s'appuie sur son expérience, qui lui sert à analyser la conditionféminine dans son ensemble. b) Elle reprend méthodiquement les thèses en faveur de l'infériorité des femmes pour démontrer leurfausseté, voire leur absurdité. 1er argument contesté: les femmes doivent dépendre de leurs maris (voir le champ lexical de la servitude). Rappel des inconvénients de la femme (souffrance, maladie), « obéir » est donc de trop et intolérable. Argu.

Naturel: la diff des 2 sexe reposent sur une complémentarité.

Elle dit explicitement que la femme est aussinécessaire à l'homme que l'homme est nécessaire à la femme.

(union, nécessaire) 2ème argument contesté: les hommes sont supérieurs aux femmes. Argument d'autorité (molière) ridiculisé en disant que cela ne leur vient que de leur force physique 3ème argu.

contesté: les hommes sont plus intelligents que les femmes, donc davantage capables de gouverner. Citation d'exemple concret et récent : la princesse allemande.

Rajout d'une multiplication des activités dans desdomaines variés => exerce un pouvoir sensé et ferme. III/ Une habile oratrice qui recourt à la force persuasive du langage : a) Une femme impliquée, qui cherche à impliquer son interlocuteur : La maréchale est très impliquée dans ce qu'elle dit, très passionnée : - Nombreuses marques de première personne qui montre qu'elle est concerné et impliqué par la question. - De nombreux termes traduisent ce qu'elle pense et ressent. Elle cherche à impliquer son interlocuteur, à faire qu'il se sente concerné par cette question : - La formule « s'il vous plait » est une invitation à l'abbé pour qu'il confirme ses propos. - Abondance de questions rhétoriques qui imposent son opinion comme une vérité. - Elle utilise des hyperboles pour forcer le jugement de l'abbé et le pousser à compatir au sort des femmes, comme. »

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