Vouloir et Désirer

Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. On vous demande ici de distinguer deux concepts qu'on a souvent tendance à confondre au premier abord. Répondre au sujet va donc consister à montrer si une véritable distinction est possible. Vous pouvez ici vous reporter à la rubrique lexique dans laquelle une première approche est donnée. Vous pouvez vous reporter ici aux analyses de Descartes dans la deuxième partie du Discours de la méthode lorsqu'il expose sa morale par provisoire. Le texte est à votre disposition sous la rubrique "Textes". Il montre ainsi une distinction entre ces deux termes le désir étant ce qu'on peut modérer par un effort de la volonté. Aisni, d'un côté nous avons tendance, dans un usage commun à confondre désir et volonté et d'un autre il semble possible de poser une différence. Mais alors quelle conception de la volonté cela suppose-t-il? Une fois cette distinction construite il faut bien sur la justifier et vous demander comment un écart est possible (" Peut-on ") en l'homme lui-même. Vous trouverez de nombreux éléments pour développer ces points en vous reportant aux sujets indiqués au bas de cette réponse. A partir de là, c'est à vous de formuler la problématique du sujet. Voilà les premières pistes que nous vous proposons. Nous espérons qu'elles vous seront utiles. N'hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de vos difficultés et de l'évolution de votre réflexion. Volonté : faculté de se déterminer à agir de telle ou telle manière (ou de ne pas agir aussi). L’acte volontaire suppose une délibération pendant laquelle la conscience évalue la décision à prendre ainsi que ses conséquences, en même temps qu’elle prépare les moyens afin de réaliser l’objet de la volonté. Un acte volontaire implique donc la liberté dans la mesure où c’est elle qui le rend possible. Sans liberté, il n’y a plus de volonté mais des penchants irrépressibles, des instincts, des pulsions. Désir : tendance qui nous pousse à éprouver une attirance très forte pour un objet qui, en définitive, reste obscur puisqu’il n’est jamais satisfait : à peine a-t-on satisfait son désir qu’il se déplace sur un autre objet. On sait toujours ce qu’on désire mais rarement pourquoi ni pour-quoi (à cause de quoi et dans quel but). Entre les deux concepts, l’écart est assez net : le désir n’implique pas comme dans la volonté un choix parfaitement réfléchi et mesuré. Par ailleurs, plus l’acte est le fruit de ma volonté tendue à son maximum, plus la liberté y est inscrite alors que l’acte résultant d’un désir très fort ne sollicite pas la liberté, il feint seulement de le faire. (c’est ainsi que l’enfant croit librement désirer le sein de sa mère, l’ivrogne librement raconter le secret qu’on lui avait confié la veille, le bavard librement passer son temps à se répandre en paroles – écrit Spinoza.) On désigne par volonté, du point de vue psychologique, la capacité à manifester de la persévérance dans ses choix de vie et de la fermeté dans ses décisions. C'est ce qu'on appelle avoir de la volonté. En ce sens, la volonté est similaire au désir en ce qu'elle nous porte à faire quelque chose, à agir. Pourtant la volonté se distingue du désir en ce que le désir est déterminé par la sensibilité ou par notre intérêt, tandis que la volonté peut se déterminer elle-même en obéissant aux lois de la raison, ce qui s'appelle l'autonomie. La volonté renvoie donc à notre liberté en tant qu'elle se détermine, alors que le désir n'est pas nécessairement libre, comme Freud l'a montré en analysant le rôle du passé et de l'histoire individuelle. Cela étant, vous devrez vous demander si cette séparation entre volonté et désir n'est pas problématique, car pour réaliser mes désirs, je peux faire preuve de volonté et le désir est ce que je peux vouloir en ce qu'il est conforme à la raison.