Weil, Simone - philosophie.
Publié le 08/05/2013
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Weil, Simone - philosophie. 1 PRÉSENTATION Weil, Simone (1909-1943), philosophe française. Auteur d'une oeuvre marquée par l'exigence spirituelle, le sens de la justice et la question sociale, Simone Weil n'a publié de son vivant que des articles, qui furent repris dans ses ouvrages posthumes. 2 ENGAGEMENT SOCIAL Élève d'Alain, dont la doctrine d'inspiration kantienne l'influence dans sa première philosophie, Simone Weil intègre l'École normale supérieure en 1928 et est agrégée de philosophie en 1931. Dès la rédaction de sa thèse intitulée Science et perception dans Descartes (1930), elle développe une pensée originale tournée vers la quête du bien et du détachement vis-à-vis des choses. Déjà, elle manifeste un intérêt majeur pour la compréhension des maux de la société humaine. Mettant en parallèle l'ignorance naturelle décrite par Rousseau et celle des travailleurs dans les sociétés industrialisées, elle pose le principe que « l'Homme commence non par l'ignorance, mais par l'erreur «. Chacune de ses recherches épistémologiques, rassemblées dans l'ouvrage Sur la science (1966), est animée par la volonté de servir l'Homme. La période qui s'étale de 1934 à 1940 est celle des expériences décisives et de l'engagement politique. En 1934, elle quitte l'enseignement et s'engage comme ouvrière d'usine, d'abord chez Alsthom puis chez Renault. Elle tient alors son Journal d'usine et entreprend un examen systématique de la condition ouvrière et de l'aliénation qu'elle génère ; elle rédige de nombreux articles, rassemblés dans la Condition ouvrière (1951), les Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale (1955) et les Écrits historiques et politiques (1960). Dans ce dernier texte, elle s'attache à démontrer que la montée du nazisme est due à cette « maladie de l'âme moderne « qu'elle explique par la démission intellectuelle des élites bourgeoises. En 1936, malgré une santé sans cesse déclinante, c'est aux côtés des républicains espagnols qu'elle ira militer. 3 ENGAGEMENT RELIGIEUX Si l'engagement politique donne à Simone Weil ses premiers outils d'analyse de la société moderne, c'est vers la voie de la religion qu'elle se tourne peu à peu, tout en n'adhérant à aucune Église particulière. Sa vie en usine et au contact de la misère et de l'inégalité lui font prendre conscience de ce que le malheur de l'Homme provient de l'absurdité de sa condition, et implique souffrance physique et déchéance. L'Homme est « déraciné « ( l'Enracinement, 1949), dans un monde radicalement mauvais, mais, au coeur du réel, il y a l'ordre suprême, divin, qu'il faut approcher grâce à l'expérience mystique. Il s'agit donc d'établir une relation entre l'humain et le divin, rendue possible par l' attention, où le moi s'oublie au profit de la réalité. Cette relation, c'est l'analogie, l'harmonie invisible qui unit Dieu et le monde, la beauté dont sont faites les choses de la Création (Attente de Dieu, 1950). L'expérience mystique de Simone Weil ne réside pas dans la quête du salut, elle consiste en une purification de l'âme, en une libération de la « pesanteur « de celle-ci, et passe nécessairement par la souffrance, qui est la loi humaine. Ce sacrifice à la souffrance est ce qui fait de la philosophie de Simone Weil une mystique de l'abandon, du renoncement : néantisation du moi, de manière à s'élever dans l'impersonnel. Exilée à Londres au commencement de la Seconde Guerre mondiale, affaiblie, Simone Weil se laisse mourir en 1943, s'infligeant les mêmes privations que les habitants de la France occupée. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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