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Woodrow Wilson

Publié le 11/04/2011

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wilson

Né à Staunton (Virginie) en 1856. Fils d'un pasteur presbytérien, il fait ses études à Princeton, échoue dans la carrière d'avocat et devient professeur de sciences politiques à Princeton, puis Président de l'Université. Ses qualités d'administrateur le rendent célèbre et il est en 1911 élu gouverneur du New Jersey. Candidat des démocrates, il est élu Président des États-Unis en 1912 grâce à la division des républicains. Entouré de conseillers de valeur (Louis Brandeis, colonel House), Wilson s'engage dans une politique de réformes qui sera interrompue par la guerre : diminution des tarifs douaniers, élection des sénateurs au suffrage universel, mesures contre les trusts, etc. Mais son nom reste surtout attaché à la « nouvelle diplomatie « qui le conduit à engager les États-Unis dans la guerre en 1917, puis à élaborer les conditions d'une paix juste et durable (14 points, Covenant). Frappé d'hémiplégie en 1919, il meurt à Washington en 1924. Idéaliste, généreux, très attaché à la démocratie et au « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes «, Wilson ne manque pas cependant d'esprit pratique mais il est desservi par son intransigeance et son obstination.

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« encore, en soutenant la candidature de Cox, faire massivement approuver sa politique.

Mais les Américains furentdavantage séduits par le programme isolationniste (America first) et traditionnaliste (back to normalcy) durépublicain Harding.

Celui-ci fut élu avec une énorme majorité : 16 millions de voix contre 9 à Cox. B.

La « Prosperity » (1922-1929).

— a) Manifestations et limites de la prospérité : la concentration des entrepriseset la généralisation des méthodes d'organisation rationnelle du travail (chapitre 3), permettent aux États-Unis detirer le profit maximum d'une conjoncture qui redevient favorable en 1922.

De cette date, jusqu'au déclenchementde la crise en octobre 1929, l'expansion est pratiquement ininterrompue (sauf de courts paliers en 1924 et 1927).L'indice de la production industrielle passe de 73 (100 en 1913) à 126, le revenu national de 60,7 à 87,2 milliards dedollars et les salairés réels augmentent de 17% environ (de 32% par rapport à 1914).

La production d'électricité, depétrole, d'acier double.

Le nombre d'automobiles en circulation passe de 11 à 26 millions (1 pour 5 habitants) avecune production record de 5,6 millions de véhicules en 1929.

Grâce à l'élévation du pouvoir d'achat des salariés et audéveloppement du crédit à la consommation, le marché intérieur peut absorber 95 % de cette énorme production.

Ilfaut cependant nuancer l'image d'une Amérique uniformément prospère.

En 1929, 60 % des Américains gagnentencore moins de 2 000 dollars par an, ce qui est considéré comme un minimum vital.

Si un maçon gagne de 15 à 17dollars par jour à New York et un ouvrier qualifié environ 10 dollars, un ouvrier des filatures de coton du sud nereçoit que 2 dollars.

D'autre part, les revenus du capital ont augmenté beaucoup plus que ceux du travail et lalégislation fiscale favorise les gros revenus.

Enfin et surtout, les farmers ont très peu profité de la prospéritégénérale.

Les prix agricoles ont augmenté beaucoup plus lentement que les prix industriels (avec de brusqueseffondrements) et la part des agriculteurs dans le revenu national global a diminué de moitié depuis 1919.

Mais cesinégalités n'entament pas l'optimisme général. b) L'action du gouvernement : après la courte présidence de Harding (mort en 1923), trois hommes dominent lapériode : Calvin Coolidge, président jusqu'en 1928, Herbert Hoover secrétaire au commerce puis président à partir de1928 et Andrew Mellon, secrétaire de la Trésorerie de 1921 à 1932.

Tous trois sont d'ardents zélateurs dulibéralisme le plus large et s'opposent à toute intervention de l'État dans la vie économique.

En fait, cette absenced'intervention favorise les grandes sociétés au détriment des petites entreprises, la législation contre les trusts (loiSherman) cessant d'être appliquée.

La pression des grands intérêts sur les pouvoirs publics est d'ailleursextrêmement forte.

Le big business subventionne généreusement les caisses électorales des deux grands partis, plusparticulièrement celles du parti républicain qui compte parmi ses souscripteurs Mellon, l'homme le plus riche desÉtats-Unis, J.

D.

Rockefeller, Irénée Dupont de Nemours, Harvey Firestone, etc.

Il n'est pas étonnant que lesrépublicains aient ensuite placé aux postes de commande les représentants mêmes du monde des affaires, telAndrew Mellon qui, devenu secrétaire du Trésor, pratique une politique fiscale très favorable aux grosses fortunes. c) La défense de l'« américanisme » : fier de sa réussite, le peuple américain l'est aussi de ses traditions et chercheà se préserver de tout risque de « contamination ».

D'où un repliement sur soi qui se caractérise par : — Une politique extérieure « isolationniste » et un renforcement du protectionnisme douanier : les droits s'élèvent à38 % en 1922 (tarif Fordney Mc Cumber) et à 59 % en 1930 (tarif Hawley-Smoot). — Une stricte limitation de l'immigration : sélection individuelle et surtout traitement différentiel visant à favoriserl'élément nordique (anglo-saxons, germaniques) au détriment des Méditerranéens et des Slaves.

On entend ainsipréserver une certaine unité ethnique en privilégiant l'élément « vieil américain », grossi d'apports aisémentassimilables du fait de leur appartenance à un tronc linguistique et religieux commun (protestantisme).

On écarte aucontraire les éléments qui, par leur origine ethnique, leur langue, leur genre de vie et leur religion (généralementcatholique) sont trop éloignés du type américain pour être facilement absorbés.

A cela s'ajoutent des raisonséconomiques et sociales, par exemple l'opposition des ouvriers percevant de hauts salaires à l'entrée massived'immigrants misérables, prêts à accepter des conditions de travail plus rigoureuses.

Dans cette perspective, une loide 1921 fixe pour chaque État étranger, à 3 % du nombre d'immigrants de cet État vivant aux États-Unis en 1910,le contingent autorisé annuellement.

En 1924 (Johnson Act) le quota est abaissé à 2 % et l'on prend 1890 commeannée de référence (période où dominait encore très largement l'élément nordique). — Une vive réaction de la tradition puritaine visant à maintenir la pureté, la cohésion et la santé morale de l'élément« vieil américain » contre l'influence croissante de conceptions nouvelles ou étrangères.

Les formes en sontmultiples.

Adoption en 1920 du 18e amendement qui interdit de fabriquer, de vendre et de consommer toute boissoncontenant au moins un demi pour cent d'alcool (prohibition), mesure prise sous la pression des éléments les plustraditionnalistes : ruraux du Middle West et puritains du Sud.

La prohibition aura surtout pour effet d'ailleurs demultiplier les débits clandestins et d'enrichir de puissantes corporations de gangsters (bootleggers) ; elle serasupprimée en 1933 (21e amendement).

Le fondamentalisme (interprétation littérale des Écritures) est une autreforme de cet état d'esprit.

Il se développe surtout chez les baptistes et méthodistes du Sud et des régions situéesà l'ouest du Mississipi (et colonisées par les puritains).

Il s'oppose aux conceptions « modernistes » du Nord-Est(dominé par les catholiques, les Juifs, les « étrangers ») et combat avec violence les doctrines évolu-tionnistes.

Deslivres darwinistes seront brûlés, dans la vallée du Mississipi, par des ministres baptistes, devant des foulesenthousiastes et, en 1925, les juges de Dayton (Tennessee) condamneront un professeur, John T.

Scopes, accuséd'avoir enseigné à ses élèves que l'homme descend d'une espèce inférieure d'animaux.

C'est dans le même sensd'une préservation de l'élément national protestant qu'il faut interpréter la réapparition du Ku Klux Klan à partir de1915, d'abord à Atlanta (Georgie) puis dans le Sud tout entier et bientôt dans l'Ouest.

S'appuyant sur la classemoyenne des petites villes, le Klan mène en effet le combat, non seulement contre les Noirs, mais contre tout ce quipeut, selon lui, menacer l'américanisme : catholicisme, judaïsme modernisme, bolchevisme.. »

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