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Woolf, Virginia - écrivain.

Publié le 28/04/2013

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Woolf, Virginia - écrivain. 1 PRÉSENTATION Woolf, Virginia (1882-1941), romancière et critique britannique qui, notamment en adoptant à sa façon la technique du monologue intérieur, a apporté une contribution importante au roman moderne. 2 L'ANGOISSE DE LA FOLIE Née à Londres, Adeline Virginia Stephen est la fille de sir Leslie Stephen, célèbre coordonnateur du Dictionary of National Biography. Elle reçoit de son père une éducation soignée mais peu conventionnelle. Dès sa plus jeune enfance, abusée sexuellement par ses deux demi-frères, elle est sujette à des troubles mentaux, et conçoit même une première tentative de suicide en 1904. La même année, à la mort de son père, elle s'installe, avec sa soeur Vanessa et ses deux frères, dans le quartier résidentiel de Bloomsbury, à Londres. Leur demeure devient bientôt le lieu de rendez-vous des libres-penseurs et des anciens camarades d'université de son frère aîné à Cambridge. Ce cercle, connu sous le nom de groupe de Bloomsbury (Bloomsbury group), réunit aussi bien des écrivains (T. S. Eliot, E. M. Forster, Lytton Strachey), des critiques et des artistes (Roger Fry), que des économistes (John Maynard Keynes), tous membres de l'élite intellectuelle londonienne. Parmi eux se trouvent le critique Clive Bell, qui épouse Vanessa, et l'écrivain Leonard Woolf, qui se marie avec Virginia en 1912. En 1917, Leonard et Virginia Woolf fondent la maison d'édition Hogarth Press, qui débute modestement mais ne tarde pas à publier de grands auteurs contemporains. Virginia Woolf mène alors une vie active, entre ses amis (dont Katherine Mansfield), ses voyages, son travail d'auteur et d'éditeur. Cependant, souffrant de dépression chronique, elle traverse de graves périodes d'instabilité mentale. Sa vie prend l'allure d'une lutte quotidienne contre ses pulsions suicidaires et contre la folie dont elle se sent peu à peu atteinte. Le 28 mars 1941, vaincue, elle met fin à ses jours en se noyant dans l'Ouse, près de sa maison de campagne. 3 DES ROMANS DE L'ÂME Virginia Woolf est l'auteur de neuf romans qui ont profondément renouvelé le genre. Rompant avec les codes de la narration classique, qui posent le monde extérieur comme une réalité unique et incontestable, les romans de Virginia Woolf montrent toujours le réel à travers le filtre d'une subjectivité changeante. Ces moments successifs de la vie psychique sont traduits, sur le plan littéraire, par le foisonnement des symboles et des métaphores mais surtout par la technique dite du « flux de conscience « (ou monologue intérieur). Les personnages eux-mêmes ne sont plus perçus par le lecteur comme des figures bien caractérisées : saisis à travers le va-et-vient de leurs impressions, de leurs sentiments et de leurs pensées, ils sont plus difficiles à cerner et y gagnent la complexité des êtres réels. Ses premiers romans, la Traversée des apparences (The Voyage Out, 1915) et Nuit et Jour (Night and Day, 1919), affichent déjà la volonté d'élargir le champ du roman au-delà de la simple narration et d'étudier les secrets de l'âme. Mais c'est surtout avec des récits plus tardifs, la Chambre de Jacob (Jacob's Room, 1922), Mrs. Dalloway (1925), mais aussi Promenade au phare (To The Lighthouse, 1927), que l'intrigue se fait si ténue que seule la vie intérieure des personnages constitue encore la trame du récit et son dynamisme. Dans sa démarche -- notamment dans son travail sur la durée temporelle -- Virginia Woolf est en outre nettement influencée par Henri Bergson, mais aussi par Marcel Proust et James Joyce, dont elle a pourtant refusé le manuscrit d'Ulysse. Parmi les autres récits de Virginia Woolf, citons Orlando (1928), qui se présente comme une fantaisie historique et une réflexion sur le genre humain, la créativité et l'identité, adaptée librement de la vie de son amie et amante Vita Sackville-West. Mais il s'agit surtout d'une tentative pour concevoir un être total, à travers ce héros androgyne, apte à traverser les époques. Les Vagues (The Waves, 1931) est sans doute le plus difficile et le plus stylisé, puisque les personnages n'y sont plus des figures individualisées mais se dissolvent dans une vaste indifférenciation. Ses deux derniers romans, Flush (1933) et les Années (The Years, 1937), sont d'un abord plus aisé et renouent avec une narration plus classique, quoique toujours fragmentée. Un roman posthume, inachevé, Entre les actes (Between the Acts, 1941), à l'ambition démesurée, achève de placer Virginia Woolf dans une tradition romanesque britannique qui prend sa source chez Sterne. 4 ÉCRITURE ET FÉMINITÉ L'immense production critique de Virginia Woolf reflète les préoccupations littéraires d'une lectrice insatiable. Si elle ne ménage pas les romanciers traditionnels tels que Wells et Galsworthy, coupables à ses yeux de scléroser la littérature, elle trouve, au contraire, en Jane Austen une figure tutélaire. Dans Une Chambre à soi (A Room of One's Own, 1929), elle s'interroge d'ailleurs sur les conditions d'existence d'une littérature spécifiquement féminine et prône, à travers sa lecture de Shakespeare, une forme d'androgynie littéraire. Parmi ses autres textes, certains sont réunis dans un ouvrage intitulé le Lecteur ordinaire (The Common Reader, 1925-1932), où elle s'attache à réhabiliter les auteurs féminins oubliés. Dans Trois Guinées (Three Guineas, 1938), sa défense de la cause féministe prend un aspect beaucoup plus polémique. De nombreuses pages de son Journal (The Diary of Virginia Woolf, posth., 1977-1978) et de sa correspondance, publiés après sa mort, complètent encore une oeuvre critique d'une pénétrante acuité. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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