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Yourcenar, Marguerite.

Publié le 14/05/2013

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Yourcenar, Marguerite.. 1 PRÉSENTATION Yourcenar, Marguerite (1903-1987), écrivain et essayiste française, auteur des Mémoires d'Hadrien (1951) et de l'OEuvre au noir (1968). Elle est la première femme à avoir été élue à l'Académie française. 2 LA NAISSANCE D'UN STYLE Née à Bruxelles (Belgique), orpheline de mère, Marguerite Yourcenar (anagramme de Crayencour, son véritable patronyme) connaît aux côtés de son père une enfance cosmopolite, probablement à l'origine de l'ouverture culturelle que l'on retrouve dans l'éclectisme de sa production littéraire. La formation exclusivement classique qu'elle reçoit influence aussi fortement son oeuvre, tout empreinte d'une Antiquité érigée en modèle de langue et de pensée, comme l'attestent ses premières poésies -- le Jardin des chimères (1921), Les dieux ne sont pas morts (1922) --, mais surtout la recherche permanente du style sobre et érudit qui la caractérise et qui débute en 1929 avec son premier roman : Alexis ou le Traité du vain combat, longue lettre d'adieu d'un mari nouvellement homosexuel, en proie aux affres de sa morale amoureuse, qui trahissent et révèlent ses influences gidiennes. 3 UNE OEUVRE ANTHROPOLOGIQUE Au début des années 1930, Marguerite Yourcenar s'engage dans la vaste production d'oeuvres à caractère historique et mythologique, tels Pindare (1932), Denier du rêve (1934), La mort conduit l'attelage (1935), Feux (1936), un recueil de prose lyrique issu d'une « crise passionnelle et personnelle « ou encore les Nouvelles orientales (1938), qui tendent à la « transparence « ou véracité atemporelle, par leur ancrage très prononcé dans l'histoire. Adepte de ce qu'elle appelle « la magie sympathique «, et qu'illustrent parfaitement les Mémoires d'Hadrien (1951), méditation biographique d'un empereur vieillissant, et l'OEuvre au noir (1968, prix Femina), qui raconte la vie d'un alchimiste de la Renaissance, Marguerite Yourcenar cherche à pénétrer la conscience d'une figure historique, réelle ou imaginaire, pour décrire le monde à travers son regard et ses pensées. Ainsi, ses ouvrages trouvent un juste équilibre entre le caractère subjectif de cette vision et l'exactitude historique, culturelle et idéologique des faits qui y sont dépeints. Cela l'amènera d'ailleurs à remanier Denier du rêve en 1959 et les Nouvelles orientales en 1978, à la lumière du recul historique et de sa propre analyse des débordements sociopolitiques que furent le fascisme et la xénophobie. La Seconde Guerre mondiale lui inspire un théâtre mythologique acerbe dénonçant l'atrophie culturelle dont elle est la cause. Ainsi naissent Qui n'a pas son Minotaure (1933, revu en 1963), Electre ou la chute des masques (1944, publié en 1954), le Mystère d'Alceste (1946, publié en 1963). 4 PRIVILÉGIER L'AUTHENTICITÉ Marguerite Yourcenar procède selon une méthode similaire de mise en abyme des êtres qu'elle sonde dans son autobiographie, en proposant la fresque « historique « des lignées parentales dans le Labyrinthe du monde, qui comprend trois parties : Souvenirs pieux (1974), consacré à son ascendance maternelle, Archives du Nord (1977), dédié à la généalogie paternelle, et Quoi ? L'Éternité (posth. 1988, inachevé), où elle évoque sa propre enfance. Avec Comme l'eau qui coule (1982), composé de trois nouvelles : Anna, soror (édité seul en 1935), Un homme obscur et Une belle matinée (composés respectivement en 1979 et 1981), elle donne sa dernière oeuvre de fiction, reprenant dans Un homme seul, comme pour illustrer les rapports ontologiques qu'elle tisse avec sa littérature, les textes et les personnages de son premier récit non publié, Remous. Dans ce même souci d'authenticité et d'« unité alchimique « universelle, dont seul l'art -- union du travail et de l'imagination --, est la clef, et pour se placer elle aussi à « la surface du temps «, elle procède au rassemblement de ses poèmes ( les Charités d'Alcippe, 1954) et de ses essais (Sous bénéfice d'inventaire, 1962 ; le Temps, ce grand sculpteur, 1983). Dans la même optique syncrétique, elle effectue de nombreuses traductions, non seulement d'oeuvres littéraires comme celles des poètes grecs (la Couronne et la Lyre, 1979), mais encore de Virginia Woolf (le roman les Vagues), de Henry James et de negro spirituals américains, à l'image de ceux composant Fleuve profond, sombre rivière (1964). Elle publie également une monographie, Mishima ou la Vision du Vide (1981). Membre de l'Académie royale de Belgique (1970), décorée de la Légion d'honneur, elle est élue en 1980 à l'Académie française, institution jusqu'alors exclusivement masculine. En 2002 paraît Portrait d'une voix, recueil d'entretiens choisis et présentés par Maurice Delacroix, accordés par Marguerite Yourcenar à diverses personnalités, dans lesquels elle dévoile un peu plus sa personnalité et son travail d'écrivain. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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