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Après avoir mis en évidence les différences de mobilité sociale entre hommes et femmes en France, vous les expliquerez.

Publié le 08/04/2012

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En 1993, les hommes comptabilisaient 32 % d’immobilité sociale pour une mobilité sociale qui elle touchait les 68 %. Du côté féminin, le taux d’immobilité s’élève à 29,3 %  contre 70% de mobilité sociale. A première vue, les femmes semblent être plus mobiles que les hommes, ceci annonçant dès lors une nette différence du type de mobilité engendré entre les deux sexes. C’est donc pour mieux saisir la consistance de cette mobilité, qu’il semble judicieux de, préalablement, définir cette même « mobilité sociale «.

La mobilité sociale est en effet la faculté de changer de position sociale, ce changement pouvant prendre diverses formes : de la mobilité de type intergénérationnelle, c’est-à-dire ascendante ou descendante, à celle structurelle, contrainte par l’évolution des structures de la population entre les diverses générations, ou encore à la mobilité...

« Les hommes paraissent alors plus actifs que les femmes qui, contraintes par leurs divers rôles sociaux (non des moindres) sont plus vulnérables en ce qui concerne la mobilité sociale, puisqu’elles la subissent à l’envers, dans le sens où leur manque d’implication au travail (du à leurs contraintes familiales) peut donner lieu à une justice distributive, laquelle, visant à une égalité réelle, redistribue en fonction du mérite (par les qualifications ou la volonté d’un individu par exemple), ceci incluant les hommes (étant volontaires et surtout plus disponibles).

C’est par là que transparait une des premières raison de ces différences manifestes entre hommes et femmes en ce qui concerne la mobilité.

Or il en existe de nombreuses autres. « On ne naît pas homme/femme, on le devient ».

Cette expression, désormais devenue emblématique, n’est rien d’autre qu’un fragment d’une phase de la vie de l’homme au cours de laquelle il va lui être possible de se « familiariser » avec son milieu social, cette phase correspondant à celle de la socialisation. En effet, c’est tout au long de cette vaste phase, divisée elle-même en deux phases distinctes (primaire et secondaire), que tout individu va adhérer à diverses normes et valeurs propédeutiques à la catégorie sociale à laquelle il appartient.

Les individus vont être alors socialisés selon des stéréotypes, plus ou moins généralisés en fonction des catégories sociales de provenance, dont sont victimes, en premier lieu, les femmes et ce dès la plus petite enfance (à travers les jouets ou les deux principales couleurs de distinction : le bleu et le rose).

Selon les familles, le rôle traditionnel des femmes au sein de la société est plus ou moins respecté, voire accentué dans certains cas (certains aspects issus des stéréotypes sont visibles à travers, par exemple, une surreprésentation des femmes dans la catégorie des employés et une surreprésentation des hommes dans celle des ouvriers, du fait du stéréotype de la force, de la résistance).

Il est même parfois souligné par l’école qui, malgré le fait qu’elle « reste à l’image de la société » - du fait de sa volonté d’égaliser les chances (entre les diverses PCS mais également entre hommes et femmes) et de favoriser une certaine « fluidité sociale » - demeure le vecteur parfait de la confirmation des stéréotypes inculqués au cours de la socialisation.

Il est possible de déclamer cela à partir du moment où l’on s’aperçoit que les filles tendent plutôt à choisir une orientation n’incluant que très peu de matières scientifiques, voire aucunement, complètement dissociée de celle des garçons, qui eux préfèrent des voies plutôt scientifiques que littéraires.

Il est toutefois nécessaire de contraster ces choix qui n’ont rien de volontaire, puisque c’est l’école elle-même qui oriente, implicitement, le choix des filles et des garçons vers telle ou telle filière, sur la base du capital culturel notamment (ou l’héritage social, d’après Bourdieu). Cependant l’école ne peut être qu’un facteur à l’origine de ces différences hommes femmes par rapport à la mobilité, puisqu’il existe notamment, d’après Boudon, la cause des stratégies employées par les familles (lesquelles opèrent un calcul coûts/ avantages), ceci relevant d’un simple individualisme méthodologique. Toutefois, pour reprendre l’argument des « contraintes familiales » touchant les femmes, il faut dire que l’inégale répartition des tâches ménagères est également une des causes du manque d’ambition féminin d’escalader l’échelle sociale (par manque de temps). Enfin, il ne faudrait point omettre d’impliquer un milieu où il semble évident qu’il y ait des différences hommes femmes concernant la mobilité sociale; le monde du travail.

C’est au sein de ce milieu que l’ascension des femmes semble le plus pêcher, du fait notamment d’une prédominance masculine sur le marché du travail.

Il y a en effet deux fois plus d’hommes cadres que de femmes cadres, ceci démontrant le faible accès des femmes à des postes hauts placés et de leur dure insertion sur le marché du travail, du fait notamment d’un paradoxe d’Anderson (a pour substance la dévalorisation des diplôme suite à une démocratisation de l’enseignement) corrélé à la prépotence masculine. Tendanciellement ascendante pour les hommes et descendante pour les femmes, la mobilité sociale puise ses différences dans la socialisation, l’éducation (par l’intermédiaire de l’école) et génère des dispositions sociales différentes selon les sexes, disposition très marquées, voire « cataloguées », dans laquelle les femmes sont généralement subordonnées à l’autorité masculine, tant au niveau professionnel que domestique à cause, notamment des nombreux stéréotypes touchant le sexe féminin.. »

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