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Comment expliquer le maintien d'inégalités au sein des pays développés ?

Publié le 15/08/2012

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Les « talents « ne se développent pas de manière autonome, indépendamment du contexte familial et social. Cette inégalité des chances est particulièrement visible dans le domaine de la réussite scolaire, un des vecteurs les plus puissants de la réussite sociale. La notion de mérite, dans ces conditions, risque fort de perdre sa validité comme critère juste de la compétition sociale.  L'originalité de la démarche de John Rawls, philosophe américain, est d'avoir proposé de mettre, en quelque sorte, l'inégalité au service de la recherche de l'égalité des chances, lorsque cette inégalité est bénéfique aux plus défavorisés (document 5).  Cette réflexion a fait émerger le concept de discrimination positive, qui consiste à rectifier les inégalités spontanées par un traitement différent en faveur des individus moins avantagés. Les quotas en faveur des femmes ou des « minorités « sur les listes électorales (loi sur la parité), les places réservées dans les grandes écoles aux élèves de ZEP, les quotas d'emplois publics pour les minorités ethniques aux États-Unis, sont autant d'exemples qui illustrent ces progrès vers l'égalité des chances.

« A- L'intervention de l'Etat-providence est critiquée car inefficace.L'Etat-providence rencontrait une crise d'efficacité :- D'une part, il peinerait à lutter contre le retour des inégalités traditionnelles (alimentées par ledéveloppement des emplois atypiques, l'accélération de la mondialisation…) et à faire face auxinégalités « nouvelles » (plus intra-catégorielles) ;- D'autre part, il serait porteur d'effet pervers, selon les libéraux (Cf.doc.3) dont le résultat finalserait le ralentissement de la croissance économique.

Selon eux, la lutte contre les inégalitésimpliquerait une trop forte pression fiscale et sociale découragerait l'activité productive desentreprises et conduirait les actifs à moins travailler et à moins épargner.

La protection sociale estperçue comme un anesthésient, neutralisant les ressorts de la dynamique économique, faisantnaître des comportements d'assistés et enfermant les prestataires dans des trappes à pauvreté,réduisant l'esprit d'initiative et le goût du risque.

En outre, elle Inciterait les agents économiques àla fraude et l'évasion fiscales B- Elle semble également délégitimée par la mutation des valeurs que connaissent ces pays.Le document 6 nous permet néanmoins de mettre en évidence qu'il existe une corrélation négative entreniveau des inégalités et recettes publiques.

Les pays dans lesquels les inégalités sont les plus faibles sontceux qui ont les dépenses publiques les plus importantes (Etat-providence très développé) : paysscandinaves, France, Belgique.

A l'inverse des Etats-Unis qui ont opté pour un Etat-providence plusrésiduel.Ainsi, l'importance des inégalités dans un pays traduit aussi des choix politiques et de valeurs.

Or, ilsemble que depuis les années 1980, les pays développés (ou au moins certains groupes sociaux) soientdevenus moins sensibles à l'idéal et au consensus égalitaire (mis en place au lendemain de la secondeguerre mondiale) et valorisent davantage au contraire la valeur de liberté.

Les critiques d'auteurs libérauxont quelque peu ébranler la légitimité de l'intervention de l'Etat-providence. C- Enfin, la lutte contre les inégalités peut passer par la création de nouvelles inégalités.Si la justice commutative a longtemps dominé, notamment en France en respect des idéaux universalistesde la Révolution française (pas de distinctions entre les citoyens), aujourd'hui de nombreuses voixsoulignent que parfois l'égalité peut aller à l'encontre de l'idée même de justice sociale.

Traiter égalementdes êtres différents peut être porteur d'inégalités (Cf.

travaux de P.Bourdieu sur l'école).

Au contraire, lestraiter inégalement peut favoriser l'égalité.Ainsi les travaux du philosophe américain J.Ralws (doc.5) tendent à justifier la mise en œuvre dediscriminations positives (donc d'inégalités), qui ne sont justifiées que si elles profitent aux plus démunies. Proposition de plan n°2 I- Les inégalités se maintiennent, voire s'accroissent, au sein des pays développés en raison destransformations du capitalisme… A- Le capitalisme actionnarial se construit dans le contexte d'une ouverture internationalecroissante et d'une concurrence exacerbée… A1- Le compromis fordiste semble remis en cause et le partage de la valeur ajoutée plusfavorable aux apporteurs de capital.

Or effet matthieu.

(inégalités cumulatives) A2- L'ouverture internationale accélère les mutations sectorielles et couplé avecl'accélération du progrès technique (concurrence renforcée oblige) génère des inégalités en polarisant lesqualifications. B- … qui conduit à la recherche de plus de flexibilité. B1- Cela se traduit par la remise en cause de la norme d'emploi du fordisme et la réémergencede de pauvreté laborieuse … B2- … et la mise en œuvre de modèles productifs alternatifs ( toyotisme) accentuel'individualisation des parcours professionnels et sociaux… I- … auxquelles l'Etat-providence peine à faire face. A- La lutte contre les inégalités s'apparente à une quête sans fin. A1- Bien que l'intervention de l'Etat semble réussir (doc.6) A2- le développement de nouvelles formes d'inégalités, leur caractère cumulatif et lechamp de l'égalité incommensurable rend son intervention de plus en plus coûteuse… B- Dès lors, cette intervention est critiquée. B1- Ses effets pervers sont dénoncés (doc.3) dans un contexte de mutations des valeurs(déclin de l'idéal égalitaire et montée de l'indivualisme). B2- Certaines inégalités peuvent se révéler justes, l'égalité injuste.

D'où les propositions dediscriminations positives (Cf.Doc.5 et les travaux de Rawls).. »

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