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Coucoi

Publié le 12/02/2014

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Chapitre 2. Comment expliquer l'instabilité de la croissance ? Vous avez vu dans le chapitre précédent que la croissance économique se faisait par l'accumulation de facteurs de production (travail et capital), par l'amélioration des techniques, et par le développement de la demande. Si les quantités de facteurs pouvaient s'accroître de façon proportionnelle, si les innovations survenaient de façon uniforme et si la demande croissait de façon continue, alors la croissance serait un processus régulier. Mais vous savez qu'il n'en est rien : le progrès technique dépend aussi du hasard des découvertes, les proportions de facteurs peuvent changer selon le choix des combinaisons productives, la demande varie selon les caprices des consommateurs. Les économistes ont ainsi l'habitude d'expliquer les aléas de la croissance par des « chocs « d'offre et de demande, c'est-à-dire des modifications imprévues des conditions de production ou du niveau de la demande.   Dans les deux premiers paragraphes de cette section nous allons analyser les mécanismes par lesquels ces « chocs « d'offre et de demande affectent le rythme de la croissance. Par ailleurs, l'activité bancaire peut faire que l'offre et la demande n'évoluent pas au même rythme. Ce « désajustement « entre la production et la demande, provoque périodiquement des corrections et des rattrapages, et donc, là encore, de brusques modifications de la conjoncture. C'est ce « cycle du crédit « que vous découvrirez dans le troisième paragraphe de cette section.  1. Progrès des techniques et crise des matières premières : les chocs d'offre Dans les deux premiers paragraphes de cette section nous allons analyser les mécanismes par lesquels ces « chocs « d'offre et de demande affectent le rythme de la croissance. Par ailleurs, l'activité bancaire peut faire que l'offre et la demande n'évoluent pas au même rythme. Ce « désajustement « entre la production et la demande, provoque périodiquement des corrections et des rattrapages, et donc, là encore, de brusques modifications de la conjoncture. C'est ce « cycle du crédit « que vous découvrirez dans le troisième paragraphe de cette section. 1.1. Un choc d'offre négatif va généralement réduire la production et augmenter les prix. En effet, la baisse de la productivité diminue la production réalisable avec les facteurs de production disponibles tandis qu'une hausse du coût des facteurs de production (prix des matières premières, coût du travail) se répercutent sur les coûts de production et fait que l'on peut moins produire pour un chiffre d'affaires donné. Selon que la demande augmente ou pas, le choc d'offre négatif se traduit par une baisse de la production ou une hausse des prix. La productivité du travail peut-elle brusquement baisser ? Cela peut paraître improbable parce que l'efficacité productive n'a fait que progresser depuis les débuts de l'ère industrielle. Mais si nos ressources énergétiques les plus performantes, comme le pétrole, venaient à manquer, alors notre capacité productive serait diminuée : un bateau à voile ou à vapeur, par exemple, transporte moins de marchandises et les transporte moins vite qu'un avion. Prenons comme exemple une hausse du prix des matières premières. C'est un phénomène qui nous paraît plus habituel. Il peut provenir d'une raréfaction de ces ressources, soit qu'elles s'épuisent progressivement, soit que la demande mondiale augmente plus vite que leur production, notamment « à cause « du développement des pays pauvres qui accroissent leur production et donc leur consommation de matières premières en tout genre. Mais la hausse du prix des matières premières peut aussi venir d'un choc d'offre négatif sur leur production - la productivité des exploitations pétrolières, par exemple, diminue au fur et à mesure que l'on exploite des gisements plus difficiles d'accès - ou encore d'un problème politique comme un conflit armé. Quelle qu'en soit l'origine, comment l'économie va-t-elle réagir à un choc d'offre négatif ? Si la productivité a baissé et que se maintiennent les quantités de facteur de production, alors le niveau de production diminue. Cela se traduit donc a priori par une réduction du PIB réel. Mais, si on suppose, de plus, que le niveau de la demande ne diminue pas pareillement, alors la concurrence entre les acheteurs fera augmenter les prix et la baisse de la production s'accompagnera d'une poussée inflationniste, d'autant plus générale que la baisse de la productivité affecte un grand nombre de secteurs. Le pouvoir d'achat des consommateurs aura donc diminué : un choc d'offre négatif appauvrit la population. Si le choc d'offre négatif consiste en une hausse du prix des matières premières, les conséquences seront finalement très similaires. Soit les consommateurs disposent de suffisamment de revenus pour payer plus cher les biens qu'ils achètent, et auquel cas les entreprises pourront maintenir leur production en augmentant les prix : la hausse du prix des matières premières aura été simplement répercutée sur l'acheteur final. Soit les consommateurs ne peuvent pas consacrer plus de revenus à leurs achats, et dans ce cas ils devront acheter moins de biens devenus plus chers à cause du coût des matières premières. La production des entreprises devra diminuer en conséquence. Le plus probable est d'ailleurs un mélange de ces deux scénarios : certains ménages pourront accroître leurs dépenses tandis que d'autres devront réduire leur consommation réelle. Mais dans tous les cas, le pouvoir d'achat aura bien diminué et le choc d'offre négatif aura appauvri les consommateurs. 1.2. Symétriquement, un choc d'offre positif augmente la production et diminue les prix. En effet, un choc d'offre positif - une hausse de la productivité d'un facteur ou une baisse de leur prix ou de celui des matières premières - pourra entraîner une hausse de la production et une baisse du niveau général des prix. Il est assez facile de voir qu'une hausse de la productivité - quelle qu'en soit l'origine : progrès technique, meilleure organisation des entreprises - entraîne une hausse des capacités de production. Nous sommes alors capables de produire plus parce que nous produisons plus efficacement. Il est moins évident de comprendre pourquoi il en est de même si le prix des matières premières baisse, mais le raisonnement est au fond assez simple. En effet, si le coût des consommations intermédiaires d'une entreprises diminue, alors son « pouvoir d'achat « augmente, et elle peut, avec un même chiffre d'affaires, acheter plus de facteurs de production. Cela implique donc qu'avec un même prix payé par le consommateur, elle peut produire une plus grande quantité. Dit autrement, la production devient plus rentable : elle peut produire plus. Que le travail soit plus efficace ou les matières premières meilleur marché, le coût unitaire des biens produits, et donc leur prix va diminuer, le pouvoir d'achat des ménages va donc s'accroître. Un choc d'offre positif a donc comme première conséquence l'enrichissement global de la population. Cette hausse du pouvoir d'achat peut se traduire par une hausse de la demande des mêmes biens et services si la demande n'en est pas saturée, ou par une hausse de la demande de nouveaux biens dans le cas contraire. Dans tous les cas, un choc d'offre positif aura donc entraîné une baisse des prix et/ou une hausse du niveau de production. 1.3. Un choc d'offre permanent modifie momentanément la croissance, tandis qu'un choc d'offre temporaire fait apparaître ...