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Dans quelle mesure la hausse progressive du taux de chômage observé après 1970 résulte-t-elle d'une hausse du taux de chômage d'équilibre ou de la lenteur et de la complexité des dynamiques d'ajustement enclenchées par une succession de chocs négatifs ?

Publié le 10/11/2012

Extrait du document

Empiriquement cette théorie peut être explicitée par trois cas.

Le premier cas est illustré par la Grande-Bretagne et des Etats-Unis : dans ces pays il y a un marché du

travail dont le fonctionnement est très proche du modèle walrasien. Les négociations se font de façon

décentralisée, dans chaque entreprise. En Grande-Bretagne depuis les réformes introduites par M.

Thatcher. L’entreprise peut facilement ajuster le salaire local au niveau de productivité et à l’évolution des

débouchés. Le chômage structurel est très faible. L’essentiel du chômage est de nature conjoncturelle.

Dans un second cas on retrouve l’Allemagne et des Pays-Bas qui se dotent de Syndicats puissants

négociant à un niveau national. En fait le syndicat a un comportement qui tient compte des évolutions

macroéconomiques d’ensemble. Les syndicats sont soucieux de ne pas réclamer des augmentations de

salaire qui mettraient en péril la rentabilité des entreprises et donc l’emploi. C’est du syndicalisme

réformiste. S’ensuit un taux de chômage plus faible.

« Par exemple, en 1974 dans les pays de l’OCDE le taux d’inflation moyen atteint 13.5%.D’autre part, dans les pays de l’OCDE en 1975, le PIB stagne, la production industrielle régresse pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, ce qui signe la fin des Trente glorieuses.

Cette récession est accentuée par le changement des politiques économiques : dans un premier temps, les gouvernements sont obligés de mettre en œuvre des plans de lutte contre l’inflation : réduction des dépenses publiques, augmentation des taux d’intérêt pour ralentir la demande.

Il s’ensuit un effet récessionniste accentué sur la demande globale.

Des politiques de relance d’inspiration keynésienne sont ensuite tentées, sans effet déterminant sur le rythme de croissance qui reste inférieur à celui enregistré avant la rupture de 1974.

(NAIRU / chômage d’équilibre).Enfin il y a un Transfert massif de l’épargne vers les pays pétroliers car la facture pétrolière augmente brusquement, alors que les comportements de consommation ne sont pas modifiés immédiatement (faible élasticité-prix de la demande d’énergie à court terme).

Donc le déficit de la balance des transactions courantes se creuse. Au total, trois déséquilibres vont se mettre en place : inflation, chômage et déficit externe (déficit de la balance des transactions courantes). L’inflation est donc importée.

Le prix du pétrole augmente, le taux d’inflation augmente aussi : à chaque fois que le prix du baril augmente de 10 euros, le taux d’inflation augmente de 0.4%. L’inflation s’auto-entretient.

A cause de l’inflation les salariés sont conscients que leur pouvoir d’achat diminue et les entreprises perçoivent une réduction de leurs marges. Après le premier choc pétrolier, les entreprises ont cherché à augmenter les prix, et les salariés ont obtenu des augmentations salariales comme le salaire minimum et nombreux salaires indexés sur l’inflation). Ces deux effets vont lancer une spirale inflationniste : l’inflation, au départ importée, devient un phénomène interne et auto -entretenu.

Le déséquilibre s’accentue.

Il est difficile de juguler l’inflation après ce premier choc, sinon temporairement, en ayant recours au blocage des prix et des salaires qui se révèle inopérant si les anticipations inflationnistes ne sont pas cassées.

En définitive cette spirale inflationniste ne fait qu’accentuer le chômage. Par exemple, la GB connait alors entre 1979 et 1982, lors du second choc pétrolier, une forte récession due à sa politique monétaire rigoureuse.

Les taux d’intérêts élevés freinent l’activité économique et entrainent, conjointement avec la hausse tu prix du pétrole, une hausse de la livre qui diminue la compétitivité britannique et accentue la dépression.

Cette récession est aussi due aux mesures budgétaires restrictives et, en fait, à partir de 1982 la politique de réduction du déficit publique devient prépondérante tandis que dans la pratique l’application de la politique monétaire se révèle d’un maniement délicat.

Après des résultats médiocres en termes d’inflation en 1979 1980, celle-ci se réduit en 1981 1982 sous l’influence de la récession et plus encore de la hausse de la livre.

Cependant la production industrielle baisse de 14% entre 1979 et 1981 et le chômage double.

En effet le chômage conjoncturel et l’écart de production est expliqué par Keynes.

Pour Keynes, plus la dépense est importante, plus la demande sera élevée, plus le PIB réalisé sera élevé.

Après Keynes, on a distingué le PIB effectif du PIB potentiel.

Le PIB potentiel est celui qui résulterait du plein-emploi des facteurs de production, capital et travail.

C’est le niveau maximal de production qui pourrait être atteint sans créer de tensions inflationnistes qui résulterait d’une pénurie de facteurs.

Dès qu’on a une croissance du PIB effectif inférieure à celle du PIB potentiel, on s’éloigne du plein-emploi.

Pour les keynésiens, il faut intervenir dès que la demande effective fléchit et que le PIB réalisé s’éloigne du PIB potentiel.. »

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