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Keynes

Publié le 04/04/2019

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fait défaut, en créant du travail dans le service public, en lançant, par exemple, d'importants programmes d'équipements collectifs, routes et ponts. L'État est alors doublement utile: il améliore l'infrastructure d'une macroéconomie et donne du pouvoir d'achat à ceux qui sont dans le besoin, lesquels le réinjectent alors dans le cycle économique. Une hausse de la demande apporte en même temps le pain et le travail, en entraînant la fabrication de nouveaux biens. Économiser en période de crise entraîne au contraire la stagnation. C'est ce que mettent en oeuvre Franklin D. Roosevelt et sa politique du «New Deal», ainsi qu'Adolf Hitler. Plus tard, un vocabulaire économique moderne se développe à partir des idées de Keynes, avec des concepts comme \"injections financières\" et \"régulateur global\".

 

Keynes en pratique.

 

Le Britannique donne également des conseils qui ne sont pourtant pas toujours suivis. Dans son \"Traité sur la réforme monétaire\" (1923), il tente vainement de convaincre la Grande-Bretagne d'abandonner l'étalon-or. Lorsque le gouvernement britannique se décide enfin à franchir ce pas, l'économie est depuis longtemps dans une crise profonde. Keynes recommande dans les périodes difficiles le \"deficit spending\", c'est-à-dire de recourir aux dettes; en Allemagne, le gouvernement d'Heinrich Brüning (centre) à Berlin fait exactement le contraire au moment le plus fort de la crise économique mondiale, en 1930-1932, et signe ainsi son arrêt de mort. Quelques années plus tard, Keynes fait partie des principales personnalités qui jettent les bases du nouvel ordre économique mondial après la Seconde Guerre mondiale: en 1943, il conçoit un plan qu'il définit pour réformer l'ordre monétaire international. Ses mots clés sont: stabilité du cours de change, convertibilité des monnaies et contrôle de la circulation du capital. Ces idées sont le fondement de la conférence de Bretton Woods qui crée en 1944, dans l'État du New Hampshire, des institutions internationales pour assurer l'ordre et la stabilité dans les échanges monétaires internationaux: la banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD, banque mondiale) et le fonds monétaire international (FMI).

 

Dans la profonde crise structurelle que l'économie traverse depuis la fin des années 80, les limites du \"keynésianisme\" apparaissent: la globalisation de l'économie ne laisse quasiment plus aucune possibilité de maîtriser les crises économiques dans le cadre macroéconomique. Il ne reste rien d'autre à faire aux États trop endettés que de réagir à la nouvelle situation par une politique de rigueur par le biais de la fiscalité et des charges sociales. Depuis le milieu des années 80, les théories néo-classiques règnent de nouveau sur le débat économique.

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« Les années qui suivent prouvent que Keynes avait vu juste. Dans l'entre-deux guerres, il est quasiment impossible pour l'Allemagne de rassembler les 2 milliards de marks-or fixés par le plan Dawes (1924) pour le paiement des réparations, d'autant que ses exportations sont soumises à de sévères restrictions.

Le plan Young, qui entre en vigueur en 1930 (rétroactif pour 1929), prévoit que les règlements de l'Allemagne s'effectueront pendant 59 ans.

Les nazis utilisent cet argument dans leur propagande.

Ils taisent évidemment qu'en réalité l'Allemagne bénéficie de prêts largement supérieurs au montant des réparations à payer. Les États-Unis ont lié le versement des réparations allemandes aux remboursements de dettes britanniques et françaises dus aux emprunts faits par ces deux nations au cours de la Première Guerre mondiale: les obligations de l'Angleterre vis- à-vis des États-Unis s'élèvent à la moitié, celles de la France aux deux tiers de leur revenu national.

Les deux États essaient d'empêcher les exportations allemandes car ils redoutent que l'économie allemande reprenne de la vigueur. L'Allemagne doit alors payer ses réparations par des crédits qu'elle obtient des banques américaines.

L'Europe est donc en grande partie dépendante de l'état des crédits américains: avec le "jeudi noir" d'octobre 1929, le "carrousel des réparations" s'effondre comme un château de carte, entraînant avec lui l'économie allemande, comme Keynes l'avait prévu. Chômage de masse. L'après-guerre commence par une période de stagnation économique que ne sont pas capables d'expliquer les théories classiques.

Comment est-il possible que l'on produise plus que ce que l'on consomme? Ces deux données ne sont-elles pas toujours en harmonie? Dans la représentation traditionnelle de Jean-Baptiste Say, une surproduction ne peut exister au niveau macroéconomique, parce que personne ne produit quelque chose sans vouloir acquérir un autre bien.

Pourtant, dans les années 20, la théorie de Say s'avère discutable voire fausse, car la surproduction existe et qu'elle conduit au chômage de masse. Et comme le revenu des chômeurs est faible, leurs possibilités d'acheter des biens ou des services sont extrêmement modestes, ce qui augmente la surproduction.

C'est un cercle vicieux. La "théorie générale". Dans son ouvrage intitulé "Révision du traité de paix"(1922), Keynes explique la théorie de la stagnation.

Plus tard paraît un ouvrage plus important, dont le titre abrégé est "General theory" (1936), dans lequel il approfondit ce thème.

Ce livre obtient un important succès, même si les critiques lui reprochent une certaine confusion. La théorie de Keynes agit comme une révolution dans la pensée économique.

Les anciennes écoles économiques ont recommandé aux gouvernements d'agir avec retenue, de ne pas trop s'immiscer dans l'économie pour au contraire tout confier aux forces du marché.

Keynes en revanche réclame l'intervention de l'État en tant que régulateur.

Le gouvernement peut aplanir les fortes oscillations de la conjoncture en pratiquant une politique économique anticyclique.

En période de dépression, il est du devoir de l'État de créer de la demande là où elle 2. »

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