La Barings Brothers : la faillite d'une vénérable institution

comme arbitragiste sur des différences de cours entre divers marchés asiatiques, d’autre part. Leeson a progressivement accumulé des pertes : 2 millions de livres en 1992, 23 millions à la fin de 1993, pour atteindre un total de 827 millions en février 1995. Ces pertes ont connu une croissance exponentielle à partir du moment où Leeson a, semble-t-il, pris des risques de plus en plus considérables pour tenter de combler les pertes antérieures, tel un joueur qui voit sa chance tourner. Pour spéculer, le trader de la Barings est intervenu sur des marchés à terme de produits financiers. Or, en général, dans un engagement spéculatif sur un achat ou une vente à terme, on ne souhaite pas conserver le produit au-delà du moment où l’engagement est pris. On espère, par exemple, revendre immédiatement à un prix supérieur au prix d’achat fixé

Le 19 juillet 1995, toute la presse britannique titrait sur un rapport de la Banque d'Angleterre rendant ses conclusions à propos de la faillite de la banque d’affaires Barings Brothers.

De cette faillite, on aura retenu l’image de l’arrestation de Nick Leeson, en mars, à l’aéroport de Francfort.

Le jeune trader, après avoir fui Singapour, où il était en poste depuis 1992, essayait de rentrer en Angleterre afin d’échapper à la justice singapourienne, qui lançait une enquête sur les malversations dont il se serait rendu coupable.