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La consommation des ménages

Publié le 07/11/2018

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UN MOTEUR DE L'ECONOMIE

 

La consommation des ménages est un indice dont se servent au quotidien les analystes économiques et les instituts de conjoncture. En effet, la consommation des ménages est l'un des principaux moteurs de l'économie des nations. Elle représente en France environ 60% du Produit intérieur brut (PIB). À l’échelle d'un pays, la consommation des ménages est difficile à appréhender. Il est également complexe de prévoir ce que les ménages vont consommer, s'ils vont consommer plutôt qu'épargner, et quelles incidences cela aura sur l'économie. Voilà pourquoi les économistes ont fait de la consommation des ménages l'un des objets privilégiés de leurs recherches.

UNE DONNÉE ÉCONOMIQUE BIEN PRÉCISE

Définitions

 

La comptabilité nationale définit un ménage comme l'ensemble des personnes habitant une même résidence principale. Il peut s'agir d'un seul individu, d'une famille, ou encore de plusieurs individus sans lien de parenté.

 

La consommation des ménages se distingue de la consommation productive, qui est l'usage d'un bien pour en produire un autre. Ainsi, le bois est l'objet d'une consommation productive lors de sa transformation industrielle en meuble : ce dernier entre dans la consommation des ménages lorsqu'il est acquis par un ménage.

 

La consommation des ménages est également une « consommation finale » (à l'extrémité de la chaîne économique), qui se décompose en trois catégories :

 

1 - L'autoconsommation. Elle concerne par exemple celui qui se nourrit des légumes de son potager.

 

2 - La consommation de biens et de services non marchands fournis par les services publics (la Poste, l'Éducation nationale, etc.).

Les ménages perçoivent des revenus primaires, qui proviennent soit de leur activité productive, soit de leur patrimoine.

 

- Les revenus de l'activité productive sont de deux sortes : les salaires et les bénéfices des entrepreneurs individuels.

 

- Les revenus patrimoniaux sont principalement générés par des actifs financiers (épargne liquide, actions, etc.,) et des actifs réels (logement, terrain, etc.,).

 

Il y a une tendance historique à la « salarisation » des revenus : en 1960, les salaires constituaient 61,5 % des revenus primaires des ménages ; en 1992, ils en constituaient 75,2 %. Ce processus est à mettre en rapport avec la celui de l'augmentation constante de la proportion de salariés dans la population active (86 % en 2002).

 

Les revenus primaires font l'objet de prélèvements obligatoires (les impôts) et sont complétés par des revenus de transfert (tels que les allocations familiales). Le revenu primaire est donc modifié (augmenté ou diminué) et ce dont disposent au final les ménages pour consommer est leur revenu disponible.

 

Le passage du revenu primaire au revenu disponible marque l'intervention de l'État, qui pour réduire les inégalités procède à une redistribution verticale des revenus. En France, depuis 1988, les plus de 25 ans qui n'ont aucun revenu primaire ont droit au Revenu minimum d'insertion (RMI), qui est par excellence un revenu de transfert.

 

Les indices

 

Les indices relatifs à la consommation des ménages aident à l'appréciation de la conjoncture économique. En France, ces indices

Tableau de l'évolution de la structure de la consommation des ménages français, en pourcentage de la consommation totale (source insee)

Alimentation, boisson, tabac

Habillement, chaussures.

Logement, chauffage, éclairage

Équipement et entretien du logement

Soins médicaux et de santé

Transports et communications

Loisirs et dépenses culturelles

Autres

Total

Années 1950-60 (1959)

Années 70 (1970)

Années 80 (1980)

Années 90 (1994)

34,1

8,7

11,8

10,2

7,1

8,9

5,4

13,8

100%

26

21,4

18,3

9,6 7,3 5,7

15,3 17,5 21,3

10,2 9,5 7,5

7,1 7,7 10,2

13,4

16,6

16,4

6,9 7,3 7,4

12,7

13,2

100%

100%

100%

3 - La consommation marchande, que les ménages réalisent au moyen de leurs revenus. C'est essentiellement à cette troisième catégorie que se rapporte la notion de consommation des ménages.

Les revenus

L'INSEE

L'Institut national des Statistiques et des Études Économiques (INSEE) a été créé en 1946 pour remplacer la Statistique générale de la France (SGF). Cet institut a pour fonction de collecter et d’organiser toutes les informations nécessaires pour réaliser des enquêtes socioéconomiques, mesurer des indices économiques, établir la comptabilité nationale, ou encore effectuer les recensements démographiques. Il travaille par ailleurs à l'élaboration de modèles

économiques permettant de fournir de nouveaux outils d'analyse et de

prévision de l'évolution

• La consommation des ménages se réalise au moyen des revenus des ménages.

économique et sociale. L'INSEE est sous la tutelle du ministère de l'Économie, des

INSEE

Finances et de l'industrie.

« nourriture et habillement ont continuellement chuté pendant que ceux des dépenses en loisir et santé ont connu une progression régulière .

• Dès le XIX ' siècle, le statisticien allemand Ernest Engel (1821 -1896 ) a mis en évidence ces évolut ions.

Pour les expliquer , il formulait la loi suivante : l orsque les revenus des ménages augmentent le coefficient budgétaire des dépenses primaires ( comme l'alimenta tion) baisse, cependant que les coefficients budgétaires des dépenses sHondaires ( loisirs, santé ...

) augmente .

Or, l'histoire apparaît justement marquée par une augmentation constante des revenus des ménages .

l'INFLUENCE DES PRIX • Les prix des bien s ont une incidence sur la structure de la consommation des ménages.

lorsque le prix d 'un bien de conso mm ation augmente, la demande de ce bien a logiquement tendance à diminuer , et par conséquent la part des dépenses que les ménages portent sur ce bien a elle aussi tendance à diminuer .

Réciproquement lorsque ce prix est en baisse, la part des dépenses que les ménage s portent sur ce bien augmente.

• Cependant ce système de « report » des dépenses a ses limites.

En effet si c'est le prix d'une place de théâtre qui augmente , le consommateur pourra se reporter sur un autre bien ou service .

Par contre , si c'est le prix des loyers immobiliers qui augmente , le consommateur n'a pas la possibilité de reporter ses dépenses en logement sur un autre bien ou service , un logement lui étant de toute façon indispensable .

LES FACTIURS EXTRA-tCONOMIQUES les soci ologues ont mis en lumière des facteurs qui déterminent la structure de la consommation sans pour autant relever du domaine des lois économiques .

• le marketing et la publicité , qui jouent sur les dimensions sociales et psychologiques du consommateur , ont une influence avérée sur les structu res de consommation .

En chargeant tel bien ou service d'une s ignification qui dépasse sa seule utilité, les publicitaires font éclater le modèle classique de l'Homo économicus , ce consommateur rationnel qui agit en toute connaissance de cause .

• M ê me en l'absence d 'une stimulation publicitaire , le consommateur n'est pas sociologiquement neutre .

De lui-même , il va tendre en général à adopter des modes de consommation qui le rattachent au groupe social dont il se veut le plus proche .

C'est la « consom­ mation ostentatoire », à travers laquelle le consommateur montre son appa rtenance à tel ou tel groupe social.

ÉPARGNE ET CONSOMMATION Épargner , c'est mettre en réserve une partie de ses revenus pour constituer un capital , généralement sous la forme de placements monétaires (épargne bancaire ou boursière , assurance- vie ...

). l'argent épargné n'est donc pas affecté à la consommation .

les ménages sont à la fois des consommateurs et des épargnants.

Toutefois , une petite minorité de ménage s participe à la plus grande partie de l'investissement dans l'épargne .

On calcule le partage du revenu des m énages entre épargne et consommation au moyen du « taux d'épargne », qui est le pourcentage du revenu qui est épargn é .

En 2000 , le taux d'épargne des ménages français était de 12,6 % .

la science économique n'a cessé de chercher à comprendre suivant quelle logique les ménages vont plus ou moin s consommer ou épargner , et quelles en seront les conséquences sur le dynamisme d 'une économie .

EFFET DES TAUX D 'INrtRlT ET DE !."INFLATION En économie , l'intérêt désigne soit la somme perçue en rémunération d'un prêt soit le revenu d 'une épargne .

Dans le second cas, il s'agit en principe d 'une somme offerte aux individus pour les encourager à épargner et à terme, à investir cette épargne, ce qui a tendance à défavoriser la 1--------------1 consommation .

• De nombreux économistes ont estimé en effet que le taux d'épargne augmente en même temps que l e taux d 'intérêt qui la rémunère .

Ainsi, plus l'épargne rapporte , plus les ménages y consacrent une part importante de leurs revenus .

• Cependant , cette relation entre taux d'épargne et taux d'intérêt est contrebalancée par une tendance contraire .

l'augmentation des taux d'intérêts, c'est aussi la possibilité pour les ménages d'obtenir une même rémunération pour un moindre taux d 'épargne , ce qui a plutôt tendance à favoriser la conso mmat ion.

Au final, ces deux tendances s'annulent , et la relation entre taux d 'épargne et taux d'intérêt reste indéterminée .

• On en est arrivé aux mêmes conclusions au sujet des prétendus effets d'une hausse de l'inflation sur le taux d 'éparg ne.

D ' un côté, cette haus se minant la valeur réelle de leur épargne, les ménages auront tendance à compenser en épargnant davantage .

C'est ce qu'on appelle l'effet d'encaisse réelle .

Mais d'un autre côté , cette hausse peut pousser les ménages à réaliser de nombreux achats en bien durables , en anticipation de l'augmentation rapide de leurs prix.

On appelle cette tendance une fuite devant la monnaie.

• Sur les rapports entre taux d'épargne et taux d 'intérêt , comme sur ceux entre taux d 'épargne et hausse de l'inflation , rien de déterminant ne peut être constaté .

Dans les deux cas, l'effet semble se partager également entre épargne et consommation .

les termes de l'analy se de cette question .

Keynes était en pleine activité scientifique lors de la profonde crise qui, en 1929, s 'est abattue sur l'économie américaine , puis sur l'éco nom ie mondiale.

Aussi est-t-il un théoricien des crises , dont il situe justement les causes dans les rapports entre épargne et consommation .

• Keynes réfute l'Idée des économistes «classiques » selon laquelle l'économie capitaliste trouve naturellement son équilibr e, toutes ses composantes s 'ajustant parfaitement les unes aux autres.

Seule une partie de l 'épargne se transforme en investissement.

l'autre partie , qui sombre notamment dans la spécula tion monétaire , est inuti lisable, ce qui crée un décalage entre la demande des consomma teur s et l'offre des entreprises.

C'est ainsi que se forment les crises de surproduction .

• Keynes rompt encore avec les idées classiques en affirmant que c'est le niveau de la demande qui détermine le niveau de l 'offre , et non l'Inverse .

Autrement dit, rien ne sert de gonfler l'Investissement s i la consommation ne suit pas.

Par ailleurs , une faible demande déterminant un faible niveau d'Investissement des entreprises , ces dern ières ne pourront assurer le plein emploi .

• Selon Keynes , on pourrait éviter les crises en favorisant de multiples façons la demande .

Cette idée trouve une justification dans la « loi psychologique fondamentale » de la propension à consommer .

Selon celle-ci , lorsque le revenu des m énage s augmente , l ' épargne augmente plus vite que la consommation .

Ainsi , en favorisant les bas salaires , on favorise ceux dont la propension à consommer e st la plus forte.

Pour libérer la demande , il faudrait en outre une politique de déficit budgétaire au profit de l'emplo i et de la consommation , ainsi qu'un système de protection sociale efficace .

individus affectent bien l'intégralité de leur revenu à la consomm ation , mais ils le font su r l' ensemble de la durée de leur vie.

Ils ont ainsi tendance à constituer une épargne en période de fort revenu (pendant la vie active) et à consommer( « désépargner ») lorsque les revenus baissent (pendan t la retraite) .

tion.

Il en trouve cependa nt les causes dans les fondements même de l'économ ie marchande .

• Pour Karl Marx, la valeur d'un bien doit être ramenée à la quantité de travail n écessaire à sa production .

Or, dans sa recherche du profit l'entrepr eneur a tendance à déterminer le salaire de l'emp loyé selon une valeur inférieur e à celle de la force de travail émis e po ur produire le bien.

C'est ce décalag e entre la valeur du travail fourni et celle de la somme perçue que Karl Marx a appelé plus-value.

Cette démarc h e, que stimule la concurrence, sape la d emand e en abaissant autant que possible le niveau de consommation des ménages .

• Les entrepreneurs ont de nombreux moyens de réag ir à une polit ique économ ique trop favorable aux ménages : grève d 'investisseme nt spéc ulatio n sur la monnaie, fuite de capitau x, etc.

Ainsi , pour Marx, seule la collectivisation de l'infrastructure économ ique et sa planification rationnelle permettra ient d 'ajuster l'offre e t la demande , l'épargne et la consomma tion.

Le spectre ~~~althusien l'économie politique du pasteur anglican ,.._ ,.,., ..,_ ( 1766-1834) est restée. »

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