LA CRÉDIBILITÉ POLITIQUE DU GÉANT CHINOIS : FREIN OU ANECDOTE A LA RECONNAISSANCE D'UN LEADER MONDIAL ?
Publié le 11/11/2012
Extrait du document
Le Tibet, ancien Etat théocratique, a subi plusieurs périodes de domination et d’indépendance
successives (Mongolie, Chine). La problématique contemporaine
trouve sa source dans un traité signé entre la Chine et l’Empire britannique en 1906, prévoyant la sujétion
du Tibet à la Chine. Après un épisode d’indépendance entre 1911 et 1949, où la République Populaire de
Chine proclame la « libération « du Tibet, celui-ci est resté sous domination chinoise. Afin de contrer toute
velléité de retour à l’indépendance, la Chine tente de priver le Tibet de son leader spirituel, le Dalaï-Lama,
qui a trouvé refuge en Inde, à Arunachal Pradesh, territoire que la Chine revendique par ailleurs. Pour ce
faire, elle lui reconnaît en 1937 un successeur, sans que les tests religieux ne soient pratiqués, et soumet
aujourd’hui la nomination des Lamas (dont le collège désignera le prochain Dalaï-Lama) à sa garantie.
La Province du Xinjiang est la plus vaste unité administrative Chinoise. Sa population est essentiellement
musulmane et supporte mal la sinisation rampante mise en place par le pouvoir central. Ainsi, en 1997
ont eu lieu des émeutes identitaires importantes, ce qui a conduit la Chine, afin de justifier sa réaction, à
qualifier ces mouvements de résultat d’entreprises terroristes.
«
superpuissance depuis le début du XXème siècle.
Avec la crise des « subprime » et la mise en lumière
des réels problèmes rencontrés par le pays, les Etats-Unis sont en perte de vitesse et ont de plus en plus
de mal à assumer leur rôle de leader, rôle que la Chine rêve de plus
en plus de prendre par le biais de ce qu’on appelle aujourd’hui le « soft power ».
Charles Krauthammer a
été l’un des premiers à évoquer en 1991 l’idée d’un « moment unipolaire » faisant des Etats-Unis une
superpuissance après la disparition de l’URSS.
Dans ce nouvel ordre mondial, le champ est alors
éventuellement libre pour l’émergence d’une ou plusieurs autres puissances.
Mais peut -on vraiment
parler dans le cas de la Chine d’un nouveau leader mondial ou comme certains l’affirment de
superpuissance ? Une superpuissance – d’après Thornton en 1944 pour qualifier les Etats-Unis et
l’URSS - étant par définition une nation dont le rayonnement économique, culturel, politique et militaire
(dans le domaine militaire on parle de suprématie) est présent à l’échelle mondiale.
Une superpuissance est donc capable d’influencer des événements mondiaux, ce que les Etats-Unis font
dorénavant depuis presque un siècle.
La Chine a-t-elle réellement cette capacité d’influer sur des
décisions mondiales et particulièrement géopolitiques aux vues de ses difficultés ? Quelle est sa
crédibilité en tant que leader mondial et peut -elle un jour remplacer les Etats-Unis dans ce rôle en
sachant que les prévisions la place première puissance économique mondiale en 2030 et devenir une
hyperpuissance selon la définition de Védrine de 1999 ? Et surtout une performance économique
exceptionnelle et un poids considérable dans les échanges mondiaux sont-ils suffisants à crédibiliser la
Chine comme puissance
politique ?
L’objet de cet étude sera de prendre en considération la réalité de la naissance d’un véritable leader
économique chinois présent non seulement en Asie mais partout dans le monde pesant de ce fait sur des
décisions mondiales économiques et politiques (I) puis d’observer cependant les rigidités et faiblesses
d’un pays encore fragilisé par ces problèmes internes et frontaliers, qui retarde sa reconnaissance
mondiale en tant que superpuissance à l’image américaine (II).
I/ Deuxième puissance mondiale ; le dragon poursuit son ascension mondiale en tant que leader
Le leadership de la Chine s’affirme surtout au travers de ses prouesses économiques qui lui permettent
de devancer le Japon en tant que deuxième puissance mondiale (A).
Pendant de nombreuses années, la
Chine n’a pas cherché à affirmer un rôle géopolitique mondial mais depuis quelque temps, cette ambition
est apparue et elle cherche à gagner en influence politique (B)
A) Une puissance économique à la croissance fulgurante
A l'été 2005, la compagnie pétrolière d'Etat chinoise CNOOC se propose d'acquérir la compagnie
californienne Unocal, pionnière dans l'exploitation énergétique en Asie centrale.
Les Etats-Unis revivent
soudain le cauchemar des années 80, lorsque les entreprises nippones rachetaient de grandes sociétés
américaines.
Mais au moins, le Japon était un allié stratégique de Washington.
La Chine, elle, est une
rivale en pleine ascension.
Le Congrès se dresse contre le rachat d'Unocal.
Et CNOOC se retire prudemment au profit de l'américaine Chevron dont l'offre était pourtant inférieure.
Après plus d’un siècle de déclin économique, d’instabilité politique, de guerres et d’humiliations, la Chine
recouvre réellement la maîtrise formelle de son destin grâce à la proclamation de la République populaire
alliée de l’URSS.
Par la suite Deng Xiaoping va entraîner une rupture en 1978 en développant les
échanges avec l’étranger et en appliquant des réformes internes basées sur la planification.
Ce qu’on
appelle donc l’économie socialiste de marché.
Les réformes mises en place ont donc permis l’ascension
extraordinaire du Dragon chinois.
Le poids de l’industrie lourde est toujours considérable mais est basé
sur des politiques de rénovation et de diversification, ce qui permet d’accroître les contenus
technologiques des productions.
Ce tableau représente le nombre d'entreprises présentes au classement Global 500 des plus grandes.
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