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L'analyse de la monnaie : la monnaie dans une économie de marché l'offre de monnaie; la. demande de monnaie

Publié le 06/11/2011

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La masse monétaire comprend des réalités homogènes par leur nature, mais hétérogènes par leurs formes. Il y a un siècle, le nom de « monnaie « était réservé aux espèces métalliques. Le billet convertible apparaissait seulement comme un instrument de crédit, représentatif de la monnaie. Le billet inconvertible n 'était, quant à lui, qu'un expédient malheureux. Peu à peu l'usage du billet, convertible ou non, s'est répandu et l'on s'est aperçu que son émission jouait sur le mouvement des prix ou de l'activité un rôle analogue à celui des sorties de pièces métalliques. On s'est alors résigné à assimiler pièces et billets comme les divers éléments constitutifs de la masse monétaire considérée globalement. Puis, on a compris que le mécanisme des émissions de billets de banque n'était pas différent de celui des ouvertures de comptes courants par les banques.

« former en avoirs liquides : bons du Trésor, titres à court terme, etc.

Ces avoirs sont parfois acceptés en paiement et leur émis­ sion excessive constitue une menace d'infla­ tion.

Ils jouent donc un rôle paramonétaire: ils sont de la monnaie en puissance.

On parle alors de « quasi-monnaie :..

Ainsi, s'est éclaircie la nature profonde de la monnaie au fur et à mesure qu'elle prenait une forme plus abstraite .

La mon­ naie, ·c'est finalement toute fraction liquide du revenu, c'est-à-dire ayant revêtu une forme sous laquelle elle a reçu de la loi ou de la coutume le pouvoir de servir à des paiements libératoires.

Tout agent économique conserve ainsi sous forme liquide une partie de son avoir : c'est son encaisse.

La somme des en~aisses cons­ titue la masse monétaire.

Avec cette définition prend fln la vieille controverse sur le point de savoir si la mon­ naie est une « marchandise » et une « mar­ chandise comme les autres ».

La monnaie n'est pas nécessairement une marchandise matÛielle, mais elle fait l'obJet d'un marché.

Elle a une valeur d'usage et ùne valeur d'échange.

Mais la monnaie a une utilité particulière qui tient au caractère « liquide :t des avoirs auxquels la forme monétaire a été donnée.

La masse monétaire est ainsi hétérogène et les formes de la monnaie sont ' multiples.

Les conditions de l'émission de la monnaie s'en trouvent directement affectées.

Historiquement, les formes de la monnaie qui sont apparues successivement sont la monnaie métallique, la monnaie de papier, la monnaie scripturale et la quàsi-monnaie.

L'émission de la monnaie ne pose aucun problème technique dans l'hypothèse de la monnaie métallique.

Celle-ci rie fait d'ail­ leurs pas l'objet d'une émission ·proprement dite : elle est « frappée :..

De · plus , le rôle de l'Hôtel des Monnaies est passif, puisque la frappe a lieu automatiquement, à la de­ mande du public.

En revanche, avec la monnaie de papier et la monnaie scripturale, se posent divers problèmes d'émission, tous axés · autour du point de savoir si les autorités monétaires doivent et peuvent conserver ou non une attitude passive.

1.

- L'émission de la monnaie de papier Cette émission est l'œuvre de l'Institut d'Emission ou de la Banque d'Emission, car elle est souvent le privilège d'une banque centrale).

Mais les billets ne sont pas émis suivant son caprice et les règles de l'émission diffèrent en régime de conver­ tibilité et en régime de cours forcé L'ÉMISSION EN RÉGIME DE CONVERTIBILITÉ Les billets sont émia à l'occasion du change d'es · pèces métnlliques, d'avances au public et du rées· compte des effets de commerce.

L'ém ission échappe donc en partie au contrôle de la banque centrale, puisque le change d'espèce• métalliques est fonction de la production de métal et de la confiance du public, tandis que les avances et le réescompte dépendent du besoin de liquiditéa des clients de la banque centrale, notamment dea banques de second rang .

Tout le problème est de savoir si l'émission doit être libre ou limitée.

Les arguments en faveur des deux solutions ont été échangés lors de la célèbrA querelle entre la c Banking School » (Too:n:E) et la « Currency School ,.

(RICARDO) qui se déroula en Grande -Bretagne de 1810 à 1844.

La première école soutient la thèse de la liberté de l'émission, en essayant de démontrer que le lien qui unit celle-ci il la demande de monnaie (frappe, avances et rées­ compte) suffit à engendrer un phénomène d'auto­ régulation.

La circulation monétaire ne saurait être exagérée, car toute surabondance entrainerait la dépréciation dea billets et dea demandes de conver ­ sion en monnaie mêtallique de la part du public ; la réserve d'or de la banque centrale diminuerait , obligeant celle-ci il freiner l'émission .

Il en irait inversement ·en cas d'insuffisance des billets en circulation.

Finalement , l'offre de monnaie aerait spontanément ajustêe à la demande.

Toutefois, cette thèse ne valait qu'autant que les porteurs puissent obtenir le remboursement de leurs billets en cas de dépréciation.

Aussi, la c Currency School ,.

qui dé­ fendait la thèse de la limitation de l'émission, en s'appuyant sur les effets inftationnistea d'une émia· sion excessive, devait-elle l'emporter.

L'Act de Peel (1844) marque son triomphe, qui consacre le prin ­ cipe de la couverture intégrale de l' êmission par une encaisse-or équivalente.

Bien que cette thèse péchait par un excès de rigueur, puisque des billets peuvent jouir d'un crédit solide sans être intégralement cou ­ verts , le principe général qui devait prêsider ensuite à l'organisation de l'émission de billets par les ban­ ques centrales était posé : l'émission serait soumise à des règles automatiques de limitation .

Sur le plan technique, divers systèmes ont été expérimentés : couverture intégrale , plafond, cou­ verture proportionnelle.

Le premier eut toujours plus ou moins la prMérence en Grande -Bretagne; le second et le troisième se sont succédé en France (1928), le dernier étant assez couramment utilisé dans le monde avant la deuxième guerre mondiale .

Ces systèmes présentent leurs avantages et leura inconvénients.

Mais leur succès, en période de sta­ bilité, a reposé moins sur leurs vertus intrinsèques que sur la prudence des banques centrales.

Celles-ci courraient un danger suffisant pour veiller à contenir. »

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