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Le chantier de la réforme fiscale

Publié le 04/12/2018

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Très vite, les experts de Bercy se convainquent que les milieux financiers accueilleraient très mal la majoration annoncée des taux de l’impôt sur la fortune. Au demeurant, de nombreux socialistes, à commencer par Dominique Strauss-Kahn lui-même, ont fait valoir depuis plusieurs années que l’ISF est un impôt bancal, disposant d’une assiette trop étroite (les biens professionnels, les œuvres d’art ou encore, partiellement, les forêts en sont exonérés) mais se fondant sur des taux d’imposition trop élevés. Est-il possible alors de réformer l’ISF en baissant les taux et en élargissant l’assiette ? À la fin de 1997, l’homme d’affaires François Pinault, l’une des plus grosses fortunes françaises, admet qu’il n’a pas payé pour l’année en cours l’impôt du même nom, à cause d’une subtilité fiscale liée précisément à l’assiette de ce prélèvement ; ce qui relance le débat. Mais, visiblement, les socialistes ne parviennent pas à le trancher.

De tous les grands dossiers que Lionel Jospin ouvre, lors de son accession à Matignon, après la victoire inattendue des socialistes aux élections législatives du printemps 1997, celui de la fiscalité est sans doute, avec celui de la réduction du temps de travail, l'un des plus révélateurs de la politique économique nouvelle qu’il entend conduire.

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