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Le consommateur est-il rationnel ?

Publié le 06/11/2019

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sont pas données mais émergent de la procédure et de la recherche qui mène au choix. Il n'y a donc pas que le choix qui soit soumis à la rationalité, mais aussi la procédure qui mène au choix et la seconde peut prendre le pas sur la première. Il peut dès lors intégrer les imperfections du marché, l'incertitude sur l'avenir, les problèmes liés au coût et l'asymétrie des informations. Le monde étant imparfait, le calcul optimal devient impossible et Simon va lui substituer le « satisfacing » : est choisie non pas l'action la meilleure relativement aux conditions objectives et subjectives de la décision mais une action jugée satisfaisante par l'agent.
Deux éléments fondamentaux émergent de cette conception
:
- le caractère procédural : je n'explore pas la totalité des options mais une par une en relation avec le niveau de satisfaction,
- le seuil de satisfaction est à la discrétion de l'agent qui peut donc le modifier en fonction notamment des résultats des procédures de recherche, ce qui peut entraîner des révisions du seuil à la hausse ou à la baisse.
 
 
Conclusion
 
 
Si l'hypothèse de rationalité a permis de construire une axiomatique qui a fourni à la science économique ses principaux instruments, il apparaît qu'il vaut mieux faire l'hypothèse d'un consommateur raisonnable plutôt qu'optimisateur, ou tout au moins à la rationalité limitée et procédurale. C'est une rationalité limitée par l'environnement incertain, limitée par les capacités des agents, une rationalité stratégique dépendante du contexte, donc située, d'un égoïsme très relatif, et où la dimension subjective et intersubjective est décisive. Certes un tel résultat est plus difficilement modélisable mais il est à la fois plus réaliste et plus utile à l'analyse.
Un de ses mérites aussi est de nous ouvrir sur d'autres sciences sociales, à l'image même de H. Simon qui croisait psychologie, sociologie et économie. Et si nous rentrions par exemple dans le champ sociologique, nous verrions de manière quasiment inversée au champ économique que l'hypothèse longtemps dominante d'un consommateur déterminé par les normes sociales héritées de sa socialisation et de ses différentes appartenances est, elle aussi, soumise à la critique d'une autre vision : celle d'un consommateur stratège, où la dimension symbolique de la consommation joue un rôle essentiel.

« 1.2.

Les hypothèses qui concernent la relation du consommateur avec son environnement. La rationalité du consommateur optimisateur est dite objective.

Cela signifie que l'information que reçoit le consommateur est supposée parfaite.

Attention, cela ne signifie pas qu'il est informé de tout mais de tout ce qui est nécessaire à sa prise de décision. Deux types d'information sont nécessaires : l'information sur les prix (les prix sont une donnée qui s'impose à tous, il n'y a aucun pouvoir de marché qui fausserait le caractère de signal des prix) ; l'information sur les possibilités de consommation (soit une faible technologie de la consommation, soit une information complète et gratuite sur celle-ci).

La gratuité de l'information est donc aussi une condition essentielle de la rationalité optimisatrice du consommateur.

Ces éléments font clairement apparaître les hypothèses de la concurrence pure et parfaite comme des conditions indispensables d'une attitude optimisatrice du consommateur. La rationalité du consommateur optimisateur est paramétrique.

L'environnement du consommateur est supposé donné : le consommateur considère que dans son environnement, les autres agents ne vont pas modifier leur action en fonction de la sienne.

Le monde du consommateur est donc, d'une part, un monde certain et d'autre part, un monde où l'interaction stratégique n'existe pas.

Ensuite cette hypothèse d'indépendance des besoins est tout à fait conciliable avec l'hypothèse d'utilité marginale décroissante pour rendre compte du comportement : en supposant des biens divisibles, chaque unité monétaire supplémentaire sera affecté à l'achat du bien qui a l'utilité marginale la plus grande étant donné les consommations précédentes déjà décidées, et ce jusqu'à épuisement du budget.

On peut donc élaborer ce que sera l'utilisation d'un revenu croissant à prix donnés.

L'utilité marginale du revenu sera décroissante avec la croissance du revenu. On peut perfectionner ce modèle en y intégrant le temps et une relative incertitude, avec le critère de l'utilité espérée spécifiée depuis par Von Neuman et Morgenstern.

Ce critère permet de classer des paniers de biens soumis à des aléas de la même façon que le fait la relation de préférence d'un agent pour les paniers de biens certains.

On s'intéresse au classement d'utilité mais ce classement concerne des variables sont caractérisées par leur espérance mathématique ; cela suppose donc que tous les états possibles sont connus.

L'univers économique contemporain faisant de plus en plus appel aux anticipations dans la formation des décisions économiques, il est logique qu'on utilise le critère de l'utilité espérée pour rendre compte de comportements rationnels devant des situations futures probabilisables... Ces cinq hypothèses débouchent sur un modèle cohérent de rationalité parfaite.

Le consommateur est supposé dans ce modèle avoir toujours une attitude qui vise à maximiser son utilité.

Peuvent alors s'étudier dès lors les réactions du consommateur face à deux variations fondamentales dont découlent les deux lois fondamentales de la microéconomie : - les variations de prix dont dérive la loi de la demande fonction décroissante du prix.

Il est à ce sujet utile de distinguer un effet de substitution (variation de la demande d'un bien relativement à celle d'un autre bien : le bien dont le prix monte est un peu moins consommé au profit de l'autre bien) et un effet revenu (effet provoqué par la variation du prix d'un bien sur le pouvoir d'achat de ceux qui demandent ce bien). - les variations de revenu dont dérivent les fameuses courbes d'Engel.. »

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